R.I.P. JOHNNY NEEL
Virtuose du piano et de l’orgue, établi à Nashville dans le Tennessee, Johnny Neel est décédé des suites d’une crise cardiaque le 6 octobre 2024. Il avait soixante dix ans.
En 2019, il avait été victime d’une attaque cérébrale dont il ne s’était jamais vraiment remis.
Né dans le Delaware et non-voyant de naissance, il développe un don particulier pour la musique. Il devient rapidement un virtuose des claviers, à tel point qu’il enregistre son premier single à l’âge de douze ans.
Jeune homme, il monte son premier groupe (The Johnny Neel Band) avec lequel il enregistre deux albums.
En 1984, Johnny part s’installer à Nashville. Un soir, alors qu’il se produit dans un club, il attire l’attention de Dickey Betts et Warren Haynes qui lui proposent de rejoindre le Dickey Betts Band. Johnny participe ainsi à l’enregistrement de l’album de Dickey, « Pattern Disruptive » (il est d’ailleurs crédité sur la majeure partie des titres de ce disque paru en 1988).
Même si l’entente n’est pas toujours cordiale, quand Dickey Betts sort un nouvel enregistrement, le père Gregg Allman laisse toujours traîner une oreille. Séduit par le jeu de Johnny, il lui demande de rejoindre le Gregg Allman Band en tournée. Johnny cosigne la chanson « Island » sur l’album de Gregg « Just before the bullets fly » (certaines mauvaises langues insinueront même que Gregg aurait voulu emmerder Dickey en lui piquant son clavier surdoué. Allez savoir !).
Ainsi, en moins d’un an, Johnny entre dans l’histoire en jouant pour les deux piliers du mythique Allman Brothers Band.
Et quand ces deux « frères ennemis » enterrent la hache de guerre en 1989, c’est tout naturellement qu’ils demandent à Johnny d’intégrer l’A.B.B. ressuscité. Johnny participe donc à l’enregistrement de l’album « Seven turns » (sur lequel il cosigne quatre titres dont « Good clean fun ») et à la tournée américaine dans la foulée.
Par la suite, il sortira de nombreux disques avec son propre groupe.
Il intégrera également divers projets comme Blue Floyd (un « jam band » improvisant sur les thèmes de Pink Floyd), The Italian Experience (avec des membres du groupe italien W.I.N.D.), ou Rattlebone avec l’ex-Outlaws Chris Anderson.
Il enregistrera aussi plusieurs chansons de dessins animés pour les studios Disney.
Toujours actif dans le secteur musical malgré ses problèmes de santé, il martèlera ses touches noires et blanches jusqu’au bout.
Excellent dans tous les styles (blues, jazz, country, soul, rock), il restera dans toutes les mémoires de la profession comme un musicien de grand talent.
Un beau parcours pour un petit aveugle né dans le Delaware !
Olivier Aubry
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