CYRIL NEVILLE: Magic Honey (2013)

 

Cranston Clements guitare,
Karl Dufrene basse

Magic honey
Swamp funk
Something's got a hold on me
Another man
Still going down today
You can run but you can't hide
Invisible
Blues is the truth
Running water
Working man
Money and oil
Slow motion

Après Yonrico Scott, Devon Allman, Mike Zito, voici l’album solo de Cyril Neville, il ne manque plus que celui de Charlie Wooten le bassiste, et tous les membres de Royal Southern Brotherhood auront sorti le leur en un an.
Neville, c’est un nom mythique à la Nouvelle-Orleans associé au succès des Neville Brothers, des Meters et si vous faites la tournée des clubs de la ville, vous êtes certain de trouver chaque soir un show d’un des membres de la famille (frère, sœur, fils, fille, cousin, cousine…).

Et comme la famille est honorablement connue en ville, on retrouve les parrains musicaux de The Big Easy,
ceux qui font partie du patrimoine musical, Dr John, Allen Toussaint venus en voisins.
Mike Zito, la fine lame de RSB, et Walter Trout passent donner un coup de main et les musiciens choisis pour le
line-up, Cranston Clements à la guitare, Karl Dufrene à la basse, Normand Cesar aux claviers et Willie Green à la batterie sont de vieilles connaissances de la scène locale.
Sur la pochette notre homme ressemble à un guerrier indien, avec son profil racé et son chapeau, photo très représentative du charisme dégagé sur scène.

Malgré la présence de nombreux musiciens de la ville, la musique proposée est beaucoup plus proche du son de Royal Southern Brotherhood que du son de la Nouvelle-Orleans ou du funk des Neville Brothers.
Mais l’élément qui marque tout l’album est la voix de Cyril qui démontre qu’il est vraiment devenu un grand chanteur, avec ce timbre de voix caractéristique des bluesmen du delta, cette façon de susurrer les phrases et ce feeling toujours présent, dans « Something's got a hold on me » avec une puissance dans le chant bien relayé par les guitares. Du blues traditionnel aussi avec le morceau éponyme, suivi par le jeu de piano reconnaissable entre tous de Dr John sur « Swamp funk », la guitare bluesy de Walter Trout dans « Running Water » donnent des couleurs différentes aux morceaux. Mike Zito est présent sur deux titres « Money and Oil » et « Working Man », et on retrouve le son de RSB ce cocktail particulièrement réussi des familles Neville et Allman.

Un album qui lorgne plus vers le blues rock donc que vers le New Orleans Sound, qui reflète particulièrement bien l’orientation musicale actuelle du chanteur, qui, sans renier son pedigree, l’assimile dans un univers plus large, s’ouvrant aux sonorités blues et southern rock, pour un CD réussi, agréable à écouter,
et funky en diable…finalement.

Michel Bertelle