POWDER MILL: Land Of Three (2013)
Powder Mill fait-il partie de la confrérie du rock sudiste ou est-il un groupe de southern country rock? Le débat est ouvert. Quelques indices peuvent éclaircir vos idées (ou les embrouiller) : ce groupe vient du fin fond du Missouri et a ouvert pour David Allan Coe. Réponse possible : c’est de la musique du Sud !
En attendant, leur dernier album en date est sacrément bon et sonne fort et clair à mes oreilles.
J’opterai donc pour un classique « titre à titre » en guise de chronique.
Le disque s’ouvre sur « Letters From Jail », morceau country à tendance traditionnelle saupoudré d’une pincée
de pedal steel. Je soupçonne le guitariste soliste de jouer sur une Telecaster dotée d’un « string puller » (mécanisme permettant des tirés de corde rappelant la steel guitar).
« Knockdown Dragout Love » est bien entraînant, avec un couplet et un solo dans l’esprit « new Lynyrd Skynyrd » (enfin, je trouve).« Burke Ridge Road » commence dans le style Charlie Daniels (« The Legend Of Wooley Swamp ») pour s’aventurer en pays Outlaws avec un sacré solo où toutes les influences sudistes resurgissent.
« Sleeve » est une belle ballade country arrosée à la pedal steel et le solo de gratte ferait penser au regretté Billy Jones. « Wasted Time », qui sonne bien southern rock avec ses solos à la tierce, est enchaîné directement avec « Land Of The Free ». Ce dernier titre balance des paroles incendiaires (« Can’t trust the government, can’t trust the police ») et un riff qui cartonne.
« 40 Miles West Of The Cotton » nous offre un mélange country music/Doc Holliday (“Highway Call”).
“Nothin’ At All” (sans doute mon morceau préféré avec “Sleeve”) nous plonge dans l’univers de la country classique avec des colorations à la Steve Earle et nous charme avec un superbe solo de Stratocaster à la mode des Outlaws.
« Hot Mess », même s’il ne fait pas grande impression, se laisse quand même écouter gentiment (ce titre me fait songer au « Willie The Wimp » de Stevie Ray Vaughan). En revanche, « All The Time » remonte au créneau.
Le couplet rappelle le « Bad Love » de Doc Holliday, le refrain se révèle très mélodieux et le solo évoque un savant mélange entre Stevie Ray et Bruce Brookshire.
L’album s’achève sur « Mississippi Showboat », un country/honky tonk avec pedal steel.
Les mecs de Powder Mill sont fiers de leurs racines et de leur état d’origine, le Missouri. Le groupe assure une mise en place parfaite. Les compositions allient modernité et respect de la tradition. Le gratteux soliste touche sa bille
et le chanteur a une voix de redneck rocailleuse, arrosée au Jack Daniel’s.
En guise de conclusion, j’ajoute ma voix au débat : c’est bien de la musique du Sud !
Olivier Aubry