RICHARD KOECHLI: Still Howlin’’ Live (2013)
RICHARD KOECHLI est guitariste professionnel depuis une vingtaine d’années et compte plusieurs albums à son actif. Ce suisse-allemand francophone (il réside en Auvergne mais travaille en Suisse) sort un disque live alternant ses propres morceaux et des reprises aux racines du Blues judicieusement choisies.
Ses compositions personnelles reflètent les influences de l’artiste. « Easy Road » est un Blues mid tempo tandis que « Won’t You Be My Savior » flirte avec le style Honky Tonk (guitare en finger picking et piano bastringue).
RICHARD KOECHLI nous balance également un Blues instrumental au dobro, « In The Spirit » (justement dans l’esprit du Delta Blues), avec une technique plutôt moyenne mais efficace. Il reprend encore le dobro en solo pour « Leave Your Toys At Home », un titre à la JOHN LEE HOOKER (RICHARD le cite d’ailleurs pour son amour des voitures). C’est sympa mais un peu trop classique et déjà entendu. De plus, on est loin de la maîtrise technique d’un LARRY MILLER sur « Outlaw Blues » par exemple.
Au titre des reprises, nous avons droit à « You Got To Move » de Fred Mc Dowell avec un solo de slide et d’orgue.
« After Midnight », du regretté J J CALE, est interprété avec feeling et sincérité. RICHARD KOECHLI se fend d’un solo tout en finesse. Il nous prouve encore son bon goût en reprenant « Before You Accuse Me » du grand BO DIDDLEY, seul à la guitare slide électrique, mais trop sagement selon moi. Ce n’est pas la rage furieuse de BIG BO quand il martyrisait ses cordes.
La présence de « Freight Train », un standard de la Country Music, étonne dans la set list. De plus, n’est pas CHET ATKINS qui veut. « Blus Stay Away From Me » des DELMORE BROTHERS, un titre phare de la période Hillbilly des fifties, est interprété en Blues Rock au tempo moyen.
Par contre, l’ami RICHARD nous gratifie d’une bonne interprétation en slide de « It Hurts Me Too » de TAMPA RED et d’une version Jump Blues du « Mistery Train » de JUNIOR PARKER avec un bon solo de dobro, nettement supérieur à « Leave Your Toys At Home ».
Le disque se termine avec « Howlin’ With The Bad Boys », composé par RICHARD KOECHLI. Un titre rappelant JOHN LEE HOOKER, assez ennuyeux au demeurant avec ses onze minutes et son solo d’orgue à rallonge.
En résumé, un bon petit live avec des moments forts, mais aussi avec des morceaux de remplissage, et avec une guitare qui tient la route à défaut d’être géniale. Une chose est sûre : on ne peut pas remettre en cause l’honnêteté de l’artiste.
Olivier Aubry