TOMMY ROXX AND BIG DEAL: Freedom Isn’t Free (2013)
Cette galette se présente plutôt bien. D’abord, la pochette. Un logo sympa : une Les Paul et une Flying V entrecroisées, surmontées d’un Stetson et de quelques flammes, sur un fond de drapeau rebelle et de bannière américaine. Le look du chanteur avec son chapeau et son insigne Harley Davidson nous interpelle également. Et puis, l’origine et la composition du groupe. Natif de la Floride (état qui a vu naître les plus grands combos sudistes), plus exactement de Tampa (la patrie des Outlaws), Tommy Roxx And Big Deal est le résultat de la fusion de trois groupes du coin : Diamond Gray, Big Deal et surtout Rebel Pride (avec le guitariste Brian Jeffries). Nous sommes donc en pays de connaissance.
Sur leur site internet, les gars de Tommy Roxx affichent d’emblée la couleur en se définissant eux-mêmes comme
un groupe de reprises rock n’ roll et southern rock pour l’animation de concentrations motos (ils ont joué au Boot Hill Saloon de Daytona) et d’évènements rock. Il faut bien manger ! Mais quand l’occasion se présente, ils ne rechignent pas à sortir un album avec leurs propres compositions.
Et le contenu de ce disque, me direz-vous ? Il est à la hauteur de nos espérances.
« Unleash The Freak » ouvre la partie dans un style southern boogie avec un duel de Stratocaster et de slide.
« Little Girl O’ Mine » nous ramène du côté de Black Oak Arkansas ou des Kentucky Headhunters.
Le groupe s’essaye au hard southern rock avec « Or What ?!? ».
Le solo est bien balancé même si le morceau n’est pas très original.
« Freedom Isn’t Free » est l’archétype du rock traditionnel pour Bikers (le titre est emprunté à Sonny Barger, leader des Hells Angels d’Oakland). La liberté à l’ancienne fait partie de l’Amérique et ne mourra jamais. Le refrain me fait penser au new Lynyrd Skynyrd. Ce titre est orné d’un bon solo de gratte et se termine sur l’hymne américain.
« Two Girls Kissin’ », un morceau mid tempo à la basse ronflante, nous vante la poésie sensuelle qui se dégage
d’un baiser entre nanas. Apparemment, on ne sait pas ce qu’on rate si l’on n’a jamais vu deux filles s’embrasser (« You don’t know what you’ve been missin’ if you ain’t never seen two girls kissin’ »). Le chanteur mentionne le fameux roulage de pelle entre Madonna et Britney Spears. C’est marrant et prétexte à un solide solo tout en power riffs. « I Wanna Do Everything » (de Joe Tex, la seule reprise de l’album), un blues rock bien gras avec des guitares saturées à souhait, nous offre deux beaux solos de Strato. « I Cried Myself To Sleep » est un blues lent avec une belle démonstration de gratte qui distille tous les plans du southern blues.« You Were The One » commence avec une courte ballade chantée, accompagnée d’un seul piano, puis déboule sur « Who In The Hell », un southern blues rock brûlant.
Voilà donc un disque agréable et honnête qui sent bon la Floride et revendique l’héritage du Sud mais qui ne révolutionnera pas le petit monde du southern rock, tant cet album sonne ultra classique. Mais après tout,
c’est ce qu’on aime.
La tradition, ça a du bon !
Olivier Aubry