KENTUCKY HEADHUNTERS: Meet Me In Bluesland (2015)

Musicians:

Richard Young - rhythm guitar & lead vocals
Doug Phelps - bass & lead vocals
Greg Martin - lead guitar & vocals
Fred Young - drums & vocals
Johnnie Johnson – piano

Titles:

Stumblin’

Walking With The Wolf

Little Queenie

She’s Got To Have It

Party In Heaven

Meet Me In Bluesland

King Rooster

Shufflin’ Back To Memphis

Fast Train

Sometime

Superman Blues

Kentucky Headhunters s’est formé en 1986 et selon une tradition bien établie dans le « Southern-rock ». C’est petite une affaire de famille avec les frangins Fred et Richard Young et leurs cousins Greg Martin et Anthony Kenney.

Doug Phelps qui a rejoint le groupe depuis plusieurs années est au chant et donne une profondeur aux morceaux.

Un coup d’œil sur la pochette montre que les lascars ne sont pas des perdreaux de l’année, ils ont des heures de vol au compteur, des litres de Budweiser dans la panse et leur haleine sent plus le bourbon que la menthe fraîche. Normal, vu leur nom, c’est quand même dans le Kentucky qu’on élabore les grands flacons de ce divin breuvage !

Et qui est le gars assis sur la pochette ?

Quelle perspicacité !

Ce mec est une légende. Johnnie Johnson né le 8 Juillet 1924 à Fairmont, en Virginie décédé en 2005 a rencontré, en 1952, un certain Chuck Berry à St Louis dans le Missouri, et il se murmure, dans la nuit bleue, sur les rives du Mississippi, que « Maybellene », « Nadine », « Carol » et « School Days » seraient les enfants de ce pianiste. Mais connaissant l’honnêteté proverbiale d’oncle Chuck, personne ne sera étonné que Johnnie n’en soit pas crédité.

Ce petit voyou de Keith Richards y fera d’ailleurs allusion dans le documentaire de 1986 « Hail Hail Rock and Roll », qui célébrait le soixantième anniversaire de Berry, en se demandant si les compositions de Chuck n’étaient pas à l’origine jouées sur un piano.

Ce pianiste superbe a souvent joué avec nos rednecks, cet album est le produit d’une session de 2003 qui sort maintenant grâce à la ténacité de la veuve de Johnnie, qui souhaitait voir ces morceaux publiés avant sa mort.

Monsieur Johnson nous montre très vite la qualité de son jeu dans un sublime « Walking With The Wolf », et ensuite, allez, vous devez obligatoirement connaître ce morceau, composé par Chuck et joué très souvent par les Rolling Stones « Little Queenie », mais ce ne sont pas Nicky Hopkins ou Chuck Leavell ou encore Ian Stewart, qui martèlent le clavier.

Ce disque est certes un hommage rendu par les Kentucky Headhunters à un musicien qui a profondément marqué leur musique, (qui n’a pas été influencé par Chuck Berry et ses musiciens ?) et également un fantastique témoignage musical. « Party In Heaven », par exemple, pourtant composé par le groupe, comme tous les autres titres à l’exception de « Little Quennie », sonne vraiment comme un Chuck Berry de la grande époque.

Et on peut remercier les Kentucky Headhunters qui savent se mettre remarquablement au service de Johnnie Johnson, tout en conservant leur son fait d’un mélange de blues, de « Southern-rock », de country

Si vous aimez le piano blues/honky-tonk, ce disque est pour vous : Johnnie Johnson nous régale tout au long des onze morceaux.

Michel Bertelle