LARRY MCCRAY: The Gibson Sessions (2014)

Cet album bénéficie d’invités prestigieux: Dickey Betts, Derek Trucks, David Hidalgo (Los Lobos) et Jimmy Herring (Widespread Panic). Pas des debutants! Autant dire que les guitares se taillent la part du lion. Larry McCray rend hommage aux musiciens qui l’ont influencé et aux artistes qu’il écoutait quand il était jeune. Il puise avec bonheur dans le répertoire de la pop music et du rock. Il transfigure « Night moves » (du grand Bob Seger) dont le solo final, bourré de feeling, alterne phrases mineures et majeures avec le thème joué en fond par des guitares à la tierce.Il reprend « Born on the bayou » de Creedence et « Unchain my heart » (Joe Cocker) sur un groove rhythm'n blues/funky. Le « Wild horses » des Stones est interprété de façon poignante, avec des guitares fabuleuses et des solos brûlants. Larry se tourne aussi du côté du Texas avec le blues « Love the one you’re with » et ses solos bien sentis. Il nous gratifie également d’une version décoiffante de « Waitin’ for the bus » des ZZ TOP avec un groove un poil plus rhythm'n blues. Une six-cordes chauffée à blanc crache un solo arraché à l’énergie. Et puis, c’est la grosse surprise avec une incursion dans le monde du « Southern rock ». « The needle and the spoon » (de Lynyrd Skynyrd) cartonne avec ses solos entrecroisés. Nous avons aussi droit à un surprenant « I’m no angel » (de Gregg Allman), plus lent avec des riffs bluesy et un solo final qui fait mouche. « Can’t you see », du Marshall Tucker Band, est repris avec sincérité et la gratte rend hommage à l’original. Splendide ! Larry McCray a fourni un excellent travail car il ne s’est pas contenté d’exécuter de simple « covers ». Bien au contraire. Il s’est approprié tous ces morceaux et il y a mis tout son talent, tout son style, toute son âme, tout son cœur. Et ses invités ont joué le jeu à fond. Tout cela nous donne, au final, un excellent disque avec des reprises exceptionnelles, puisées notamment dans le répertoire du rock sudiste. Dans une interview, Bruce Brookshire de Doc Holliday déclarait un jour : « Le blues et le « Southern rock », c’est la même chose ! ». Larry McCray nous en fournit un très bel exemple avec ce superbe album que tout amoureux de la musique se doit d’écouter au moins une fois dans sa vie. Á posséder absolument !!!

Olivier Aubry