NIECIE: The Other Side (2015)
Niecie est née et a grandi à Detroit (ce qui peut expliquer son goût pour la musique) et a maintenant derrière elle une vingtaine d’années de carrière. Elle touche un peu à tous les styles, du rock au blues en passant par la soul et le funk. Et si je vous dis qu’elle a croisé la route de Chris Anderson (Outlaws) et de Johnny Neel (le talentueux pianiste aveugle qui a joué avec l’Allman Brothers Band au début des années 90), je pense que vous allez dresser l’oreille. D’ailleurs, ce même Johnny Neel a produit le dernier album de la Dame de Motor City et joue des claviers dessus. Découvrons donc ce que nous propose cette chanteuse à la voix impressionnante.
Le blues swinguant « Strange Way » s’encanaille légèrement dans le funk avec un solo d’orgue et un bon solo de guitare. Il est suivi de « The other side » qui s’oriente vers le « Southern rock » avec un excellent solo de gratte. C’est, à mon sens, le meilleur titre du disque. Cependant, d’autres bonnes choses pointent le bout de leur nez comme « Traffic light », un rock speedé (dans la lignée de « Company graveyard » de Mike Osborn ou de « Loanshark blues » de Rory Gallagher) avec un solo de guitare autoritaire qui cogne fort.
Notons également « Harvest for the world » (avec son solo « killer »), « Skin to skin » (un funk planant avec un solo de six-cordes qui ne l’est pas moins) et « Draw the line » (un blues-rock funky avec un solo de gratte costaud).
Ajoutons à cela « God’s got this » (une incursion dans le domaine du funk), le très beau slow « Dear mother » et le funky blues syncopé « I used to have a brain (then I got married) » qui nous conte les inconvénients du mariage avec un solo costaud.
Des bonnes guitares, la patte de Johnny Neel et la voix rauque et bluesy de Niecie font de cet album une belle réussite musicale. Un disque à écouter seul, en couple, entre amis ou en bagnole quand on roule sans but à travers la grande cité endormie.
Niecie a du talent. Elle n’a peut-être pas le look mais elle a le coffre !
Olivier Aubry