ROCK ROAD REBELS: Horsepower (2015)
Après dix sept années passées dans les rangs de la police, le colosse Shane Newbrough, originaire du Missouri, décide de tenter sa chance comme chanteur de rock. Il rencontre Micheal « Goz » Gozlin (un bassiste du Missouri, comme lui) et Ryan Conners (un guitariste soliste venu de Houston, Texas). Le groupe Rock Road Rebels est né. Pour compléter le tableau, nos lascars s’adjoignent les services d’un batteur d’Hollywood. Deux ans et demi plus tard, ils nous balancent un premier album non dépourvu de temps forts.
Dès le début, ça cartonne avec « Horsepower », sa rythmique blindée (mélange de « Bounty hunter » de Molly Hatchet et de hard rock) et son solo de gratte bien envoyé. « Peach street boogie », un « Southern boogie » classique mais pêchu, vaut le détour pour ses solos de guitare (trois, on est gâté) à mi-chemin entre le rock sudiste et le rock texan. « Rock road » s’épanouit dans le même registre, tant au niveau du tempo qu’au niveau des solos.
On appréciera « Prelude » (un instrumental planant avec une guitare bourrée d’écho) et « One more ride » (un blues costaud avec une véritable démonstration de six-cordes dans le style du Texas Blues).
Il faut également mentionner « Breathless » (avec sa rythmique genre « Peter Gunn Theme » et son bon solo de guitare) et « The struggle » à l’influence texane.
Á l’arrivée, tout cela donne un disque honnête et sympathique qui distille de la bonne vieille « Southern music » en direct du Missouri, patrie des frères James et Younger. Sans aucun doute, les gars de Rock Road Rebels doivent enchanter les rednecks venus s’abreuver au bar du coin le samedi soir.
Mais on ne sait jamais. S’ils bossent dur. Et si la chance leur sourit. Et s’ils arrivent à forcer la porte des radios locales. Et si un producteur de passage décide de vider une mousse au bar du coin précisément ce samedi soir où ils brûlent la scène. Et si…
Je sais, avec des « si », on mettrait Jacksonville dans une bouteille de bourbon.
Alors, profitons donc de cette galette en attendant la suite.
Comme disait Cole Younger, « On verra bien ! ».
- M’sieur ! Cole Younger, il a jamais dit ça !
- Tais-toi, petit crétin ! Qu’est-ce que tu en sais ? Tu n’étais même pas né !
(dialogue entendu dans une classe élémentaire de Columbia, Missouri)
Olivier Aubry