BIRDLEGG : Same

A soixante six ans, cet harmoniciste peut se qualifier de vieux routier du Blues. Venu de Pennsylvanie, il a traîné ses guêtres du côté d’Oakland en Californie (à la bonne époque) et il a finalement posé ses valises à Austin, Texas. Cela s’entend sur son album. La présence d’invités de marque n’y est peut-être pas étrangère non plus. Parmi les plus connus, Omar Dykes (Omar and the Howlers) ou le guitariste Mike Keller. La majorité des titres a été composée par Mister Birdlegg. Il faut souligner également quelques reprises de choix. Le Texas sound est à l’honneur avec « Fanny May » (un Texas blues par excellence avec son tempo médium et sa rythmique syncopée si particulière) et « Barely Hanging On » (orné d’un solo de guitare typiquement texan). « San Pablo » est un morceau agréable avec son rythme à la Bo Diddley et son saxophone. Au titre des reprises, « I’ll Play The Blues » (grand classique du répertoire d’Albert King) est interprété avec énormément de feeling et frappe juste avec ses fonds de cuivres et sa guitare bluesy de grande classe.Birdlegg reprend également le « You Up Set My Mind » de Jimmy Reed avec sincérité.
« 747 », au style swing des années 40, balance bien et l’artiste nous fait une démonstration de son talent sur « B L B », un instrumental jump blues efficace tant au niveau de l’harmonica que de la guitare.
Les fans de blues lents classiques seront à la fête avec « Restraining Order Blues » qui énumère les déboires occasionnés par une mauvaise femme qui sort tard le soir, se bourre la gueule et se tape tous les mecs du quartier, ce qui ne l’empêche pas de demander une restriction d’approche à l’encontre de son mari.
Pour finir, la tradition est respectée avec « Down In My Shoes », un blues dépouillé avec un harmonica et une guitare sèche, comme à la grande époque. Avec cet album, Birdlegg peut largement en remontrer aux jeunes. Il n’y a pas à dire, le Blues, ça conserve.

Olivier AUBRY