MOONSHINE : Same (Southern Blood Records – 2014)
Musicians:
Derek Davis : Vocals
Craig DeFalco : Guitar, Background Vocals
Mike Malone : Piano, Harmonica
Brian Fox : Drums
Michael Norton : Bass
Titles:
01 Mississippi Delta Blues
02 Warm Beer Catfish Stew
03 The Devil’s Road
04 Fortunate Son
05 The Last Song
06 Mama’s Kitchen Brew
07 Southern Blood
08 Turn Me Around
09 Fade Away
10 The American Train
Une bien jolie surprise, la parution de ce Moonshine venu de la Californie du Sud. En fait cet opus va rappeler à la confrérie sudiste beaucoup de bonnes choses, qui remontent au début des années 90 avec un groupe qui a accouché par la suite en 1998 d’un album de southern rock très rare de nos jours, XX. Ce groupe avait comme patronyme Moonshine, qui un an plus tard changeait son nom en Laidlaw, nom du chanteur Tommy Laidlaw, avec à la clef un an plus tard la sortie d’un bouillant scud « First Big Picnic » (1999), à la forte fibre Skynyrd avec en invitées les Honkettes Carol Chase et Dale Krantz-Rossingon sur un titre. Ils récidivaient en 2003 sur un second album appelé tout simplement Laidlow avec un bel hommage à Lynyrd Skynyrd avec le titre « Ode to Ronnie » puis le rideau se referma en 2006 par l’album « The Foam BoX Sessions ». Et banco en ce début d’année 2014, une résurrection avec un retour aux sources en reprenant leur blaze initial Moonshine pour dix morceaux chauds comme la braise avec toujours sur la brèche les deux artilleurs originaux Buzzy James slide guitare, Craig DeFalco, guitare et ainsi que le bassiste Michael Norton, trois petits nouveaux complètent l’affaire (Derek Davis : chant, Brian Fox : batterie, Mike Malone : harmonica, piano) pour envoyer le bois sévère lors de l’entrée en matière, « Mississippi Delta Blues », un southern boogie blues des marécages, puissant, groovy et poisseux, avec de rudes giclées de slide. On patauge toujours dans les marais avec « Warm Beer Catfish Stew » repris aussi sur le XX de 1998 et First Big Picnic 1999, même état d’esprit musical pour « The Devil’s Road ». Arrive « Fortunate Song » du Creedence Clearwater Revival aussi enregistré sur le XX de 1998, s’ensuit « The Last Song » une belle pièce certes classique mais indéniablement performante par le jeu de slide de Buzzy James qui enchante l’ouïe, on zappe trois plages pour calmer le jeu, pour se régaler de plus belle sur un grandissime « Fade Away » pâtiné Skynyrd aux notes de piano et de parties de slide très cajoleuses, qui irradie cet album pour achever par le heavy « The American Train », véritable brasero sonique comme d’ailleurs tout le contenu de la même trempe que leur First Big Picnic de 1999. La Californie est rentrée en rébellion avec, l’an dernier, Highway Ryders, et maintenant Moonshine est dans les startings blocks. Plus le moment de rester à la traîne, foncez !
Jacques Dersigny
Petit protégé de la toute jeune compagnie de disques Southern Blood Records, Moonshine sort son premier album à la pochette prometteuse (des mecs à la gueule hargneuse et au look vestimentaire en vogue de l’autre côté de la Mason Dixon Line). OK, un premier bon point. Maintenant, qu’en est-il du contenu ? Ce n’est pas mal non plus.
Le combo attaque avec « Mississippi Delta Blues », un titre évocateur pour un shuffle speedé avec une guitare slide déjantée et un refrain en plein dans l’esprit southern boogie. « Warm Beer Catfish Stew » balance bien avec sa slide inspirée et son refrain proche du new Lynyrd Skynyrd. Le morceau se termine sur des phrases d’harmonica et de dobro.
« The Devil’s Road » fait penser à du Charlie Daniels première période et le mélodieux solo de slide nous rappelle le défunt Tommy Crain. Un sacré bon titre ! Et une sacrée bonne slide !
Nos petits gars reprennent le « Fortunate Son » de John Fogerty avec bonheur et beaucoup de pêche. Nous avons droit à un solo d’harmonica et de slide (encore ?).
« The Last Song » est un excellent titre southern funk avec son refrain sympa et ses guitares harmonisées. Et encore cette slide qui nous chatouille les oreilles. « Mama’s Kitchen Brew » sonne légèrement comme le 38 Special des débuts et le chanteur a des intonations à la Bubba Keith. Et toujours cette slide qui nous triture le cerveau.
« Southern Blood », morceau sudiste par excellence (avec dobro et harmonica en intro), influencé par Charlie Daniels et ABB, annonce clairement la profession de foi du groupe : I’m a Dixie Man, the last one, So when you’ll bury me Put a rebel flag on me » (Je suis un gars du Dixieland, le dernier, Alors quand vous m’enterrerez Mettez un drapeau rebelle sur moi). Assurément, le meilleur titre de l’album.
« Turn Me Around » est affublé d’un tempo assez lourd avec une rythmique proche de Blackfoot mais une slide à la Duane Roland. Le refrain est calibré pour le passage en radio (encore un clin d’œil au new Lynyrd Skynyrd), ça se laisse écouter mais sans plus.
« Fade Away », la southern ballade de l’album fait relativement mouche mais aurait pu frapper davantage avec un refrain plus mélodieux. Cependant, le solo de slide rattrape tout ça. Hourra pour le bottleneck ! « The American Train », au rythme trop lourdingue, ne fait pas grande impression et là, malheureusement, le solo de slide ne sauve pas l’affaire. Ah bon ? Tant pis.
Moonshine fait donc du southern rock et il le fait bien. On entend évidemment les influences mais ce groupe a son style propre… et surtout un guitariste doué pour la guitare slide ! Tiens, je ne vous l’avais pas dit ?
Olivier Aubry