THE
CHARLIE DANIELS BAND
Deuces (CD 2007)
Titres:
1. What'd I Say (avec Travis Tritt)
2. Signed Sealed Delived I'm Yours (avec Bonnie Bramlett)
3. Jackson (avec Gretchen Wilson)
4. The Night They Drove Old Dixie Down (avec Vince Gill)
5. Maggie's Farm (avec Gary Earl und Randy Scruggs)
6. Daddy's Old Fiddle (avec Dolly Parton)
7. Like a Rolling Stone (avec Darius Rucker)
8. Evangeline (avec The Del McCoury Band)
9. Let It Be Me (avec Brenda Lee)
10. Long Haired Country Boy (avec Brooks & Dunn)
11. God Save Us All From Religion (avec Marty Stuart)
12. Drinkin' My Baby Goodbye (avec Montgomery Gentry)
13. Jammin' for Stevie [Instrumental] (avec Brad Paisley)
Personnal:
Charlie Daniels - guitar, fiddle & vocals
Taz DiGregorio - keyboards & vocals
Bruce Ray Brown - guitar & vocals
Chris Wormer - guitar & vocals
Charlie Hayward bass
Pat McDonald - drums & percussion
Mettons tout de suite les choses au point: cet album de duos n'est pas une
idée longuement mijotée par Charlie pour enfin chanter avec
quelques représentants de la Country, en majorité d'ailleurs
des représentants de ce qu'on appelle la
"New Country", mais celle de son manager David Corlew. En gros,
on a là affaire à une commande tout ce qu'il y a de plus commercial
afin d'assurer la présence de Charlie en haut des charts Country, avec
si possible, tant qu'on y est,
de bons classements dans ceux du Bluegrass, du Rock et du Rhythm'n Blues.
Je vois d'ici vos mines s'allonger: alors cet album serait de la daube? Minute, ce serait là se moquer de la conscience professionnelle de Charlie et de son gang, qui joue les accompagnateurs tout au long des plages de cet album, et ce serait se moquer aussi de la classe et du niveau de ses invités. Car il y a du beau monde pour venir rafler la mise avec Charlie: Bonnie Bramlett, Gretchen Wilson, Dolly Parton et Brenda Lee, par exemple chez ces dames, et chez les hommes, le niveau est tout aussi relevé, avec le chef de file de la New Country, Travis Tritt lui-même: un vrai bottin mondain de la Country!
Bon, par contre, vous vous en doutez, le répertoire n'est pas très
innovant. On a tapé dans des reprises bien connues et bien sûres.
Toute aventure est bannie: il faut du solide et du confirmé. "Charlie
for sale" aurait ironisé Lennon
On y retrouve même le "Let It Be Me" de notre Gilbert Bécaud
national, dans une version d'ailleurs remarquablement accompagnée.
Oserais-je dire (allez, vas-y, ose!) que les parties vocales de ce titre,
bien que de haute tenue, ne valent pas celles de la formidable version des
Everly Brothers, qui avaient popularisé le titre outre-Atlantique?
La grande absente Emmylou Harris est quand même évoquée
avec "Evangeline", qui est aussi le titre d'un de ses morceaux les
plus connus, mais là il s'agit en fait d'une co-composition de Charlie.
Et comme le but de cet album est de toucher le jackpot, et qu'il serait quand
même ballot de se couper d'une telle source de droits d'auteur, on y
retrouve deux titres ultra connus de Charlie himself (il n'y a pas de petit
profit!), dans des versions tout à fait honorables.
A part ça, cet album, sans atteindre les plus hauts sommets, reste
très agréable à écouter: les invités essaient
de faire honneur au maître de maison, et personne ne bâcle le
boulot. On n'y trouve aucun point faible marquant, et si certains vont ramasser
la mise, il faut avouer qu'on en a pour son argent. Pour un album de commande,
ma foi, ce n'est déjà pas si mal, et Charlie n'a pas à
rougir de cet album qui a dignement sa place dans toute discothèque
country ou sudiste respectable.
Yves Philippot