ONE
HAND FREE
Quadraphonic (2008) CD
Titres:
1 - King By Now
2 - Majesty
3 - Heavy Hands
4 - Lucky
5 - Dig
6 - Badway
7 - Hard Times
8 - Stumble
Musiciens:
Andrew Blowen : Vocals, Keyboards Geoff Taylor : Bass Josh DiJoseph : Guitar,
Engineering Kelly Bower : Drums
Quatre ans après son premier album, le groupe de Portsmouth, New Hampshire,
remet le couvert en affichant la volonté de revenir aux sources du
rock'n roll. Fort bien. Voyons ça. Le premier morceau du disque ne
sonnerait pas mal, avec son caractère bluesy, son orgue et une indéniable
présence vocale. Mais il semble manquer un peu d'unité pour
emporter totalement mon adhésion.
Petit à petit, au fur et à mesure qu'on avance dans le disque,
on a l'impression que le climat se met en place. On se laisse volontiers emporter
par la musique, avec des titres fleurant bon les 70's servis par la voix assez
haut perchée d' Andrew Blowen qui vient se poser sur des tempi toujours
très modérés. Les racines blues-rock sont bien présentes
à l'appel, à commencer bien sûr par
"King By Now", au curieux solo de guitare un peu "barré".
L'influence 70's se fait vraiment bien sentir: on a même droit à
un solo de batterie, pas trop long, sur "Majesty". "Heavy Hands",
qui lui succède, sera probablement le titre qui séduira le plus
les oreilles sudistes: punchy, le morceau possède une unité
plus marquée avec sa mélodie typique, son intro avec slide et
ses churs. Pour un groupe qui proclame haut et fort son amour du rock,
on a quand même droit à deux slows, soit le quart des morceaux:
"Lucky" et "Stumble", plutôt pas mal foutus. "Lucky",
en particulier enchaîne avec bonheur un joli solo de guitare sur micro
grave avec un solo de slide intéressant. Et puis les slows, ça
peut être utile en soirée, non? Pour "Dig", le groupe
se met à enchaîner des climats différents dans le même
morceau, et si on remarque au passage l'intro funky de "Badway",
et ses passages hors tempo, on a de plus en plus de mal à distinguer
ce qui est passage entre climats d'un même morceau et changement de
titre. Visiblement, les idées ne manquent pas et on se laisse confortablement
porter. Mais alors qu'on est bien installé dans la musique, qu'on se
sent bien avec le groupe, tout s'arrête! Après vérification,
on tient l'explication: les huit titres du disque durent moins de quarante
minutes. On en viendrait presque à adresser une prière à
M. Catbury pour qu'il nous le fasse un peu plus long. Même la durée
de l'album nous replonge dans les 70's!
Au final, on aboutit à un album prometteur et tout à fait satisfaisant
malgré quelques petites faiblesses (à mon goût
),
comme le côté un peu décousu du premier titre de l'album
("King By Now") ou un son de caisse claire désagréable
et envahissant ("Majesty"). On remarquera aussi l'absence totale
de titre échevelé sur un tempo débridé: aucune
bousculade côté mesure.
Parti pris ou difficulté? Péchés véniels que tout
cela
Malgré sa durée un peu courte de nos jours, ce disque mérite
qu'on y porte une oreille attentive. Après écoute, l'impression
ressentie nous guide vers une appréciation plutôt flatteuse :
One Hand Free fait indiscutablement partie des groupes à suivre. En
attendant confirmation lors d'un prochain album, profitons de l'agrément
de celui-ci.
Yves Philippot-Degand