Titles:
CD1
:
1 - It Comes To Me Naturally
2 - I Dunno
3 - Six Years Gone
4 - Julie & Lucky
5 - I Love You Period
6 - Nights Of Mystery
7 - L'il Bit
8 - Open All Night
9 - Dixie Beauxderaunt
10 - Another Chance
11 - All Over But The Cryin'
12 - Dan Takes 5
CD2 :
1 - Sheila (Inc. Pills)
2 - Younger Face
3 - Railroad Steel
4 - Keep Your Hands To Yourself
5 - Feels So Good (Inc. Look What You Started)
6 - Hush
7 - Be Good To Yourself *
8 - Battleship Chains *
9 - Like A Rolling Stone *
Personnel:
Dan Baird - guitar & vocals / Ken McMahan - guitar & vocals
Keith Christopher - bass & vocals / Mauro Magellan - drums
Additional musicians (Waterboys) * : Spike - harmonica & vocals / Paul
Guerin - guitar & vocals
Nick Cumpsty - guitar & bass
Voilà un album qui mérite bien son nom futé. Un vrai
bonheur point du tout usurpé, loin de là même. Les musiciens
de "Homemade Sin" réussissent à donner aux prestations
de Dan une furieuse couleur que n'auraient certes pas reniée les "Georgia
Satellites". Ce n'est guère étonnant d'ailleurs, car outre
l'authentique Satellite Mauro Magellan à la batterie, la rythmique
fait aussi appel à Keith Christopher, déjà connu comme
bassiste de Thunderhawks mais aussi et surtout comme celui du petit groupe
en gestation qui allait donner un petit peu plus tard les "vrais"
Georgia Satellites. Autant dire qu'on est en pays de connaissance, et que
tous ces musiciens se connaissant déjà par cur s'en vont
soudés à la bataille. Cerise sur le gâteau: la première
gâchette du groupe n'est autre que l'ex-Dusters Ken Mc Mahan, qui s'entend
comme larron en foire avec Dan Baird. On peut dire que ces deux-là
se sont trouvés! Les guitares flinguent à tous les étages,
même si du coup Ken fait quelques infidélités à
sa célèbre Strat' pour une Les Paul sunburst tout aussi propre
à envoyer la sauce avec efficacité, ou pour une Tele' pour rester
à l'unisson de son chanteur.
Le plaisir est là tout du long de ce double album de rock'n roll jouissif
envoyé à fond la caisse avec une rare conviction par des musiciens
heureux de se donner et excités comme des puces par cette foutue musique
que certains avaient beaucoup trop tôt enterrée. "Rock'n
roll can never die" et on ne peut ici qu'acquiescer humblement devant
l'ouragan déchaîné par le groupe. C'est sûr, on
ne donne pas là dans les volutes complexes d'un Dream Theater, ni même
dans la redoutable "complex simplicity" chère à Lynyrd,
plutôt dans du basique efficace à l'extrême, mais qui swingue
comme une Mama noire, et puis qu'est-ce que ça envoie! Le Dr Baird
nous a préparé une ordonnance, et une sévère,
histoire de nous montrer qui c'est Dan! Il dynamite, il disperse, il ventile...!
La rythmique bétonne et le Kenny en remet une couche par derrière.
Un vrai bonheur, je vous dis!
Du coup l'auditeur est tout content de retrouver des versions live bien affûtées
et enfilées comme des perles, sans gras superflu, des classiques des
Georgia Satellites (" Keep Your Hands To Yourself ", " Battleship
Chains ", " Railroad Steel ", " Open All Night ",
" Nights Of Mystery ",
" Sheila ", " I Dunno ", " Dan Takes Five ",
" Six Years Gone ", " Another Chance ",
" All Over But The Cryin' "), mêlés à des morceaux
extraits des albums solo du D(e)an
(" Julie & Lucky ", " I Love You Period ", "
Dixie Beauxderaunt ", " Younger Face ", " Hush ",
" L'il Bit "), avec même quelquefois des mélanges étonnants/détonnants
(le " Pills " des
New York Dolls enchâssé dans " Sheila ", tout comme
" Look What You're Started "
l'est dans " Feels So Good ").
Et à la fin, pour parachever la fête, on fait monter les potes
sur scène pour trois morceaux bien connus des foules, histoire de ne
pas se sentir dépaysé, sans pour autant que la machine ne marque
un seul signe de faiblesse, au contraire puisqu'on en profite au passage pour
dynamiter
ce bon vieux Bob! On ressort tout régénéré de
ce bain de jouvence et d'électricité forte.
Une vraie Bible pour les tenants du rock'n roll énergique et sans faux-col,
un de ces disques qui vous ranime la foi dans votre musique. Dan est en mission
pour le Seigneur
Yves Philippot