Wiser
Time
There And Back Again (2006)
Titles
:
1 Rock n Roll
2 Crumbling Down
3 10 Years
4 Millington Station
5 Revolution
6 Give You My Lovin
7 Back For More
8 Had Enough
9 Better Off Dead
10 Divided
11 What You Give
Personnel: Carmen Sclafani: Vocals, Guitars, Harmonica
Anthony Krizan: Bass, Sitar, Tambourine, Producer, Group Member, Shaker, Engineer,
Vocals (Background), Guitar, Drums / Doug Conroy: Drums, Engineer / Rob Clores:
Accordion
John Ginty: Piano, Organ (Hammond) / Tom Camuso: Keyboards, Engineer, Mixing
Arne Wendt: Piano, Keyboards, Wurlitzer, Organ (Hammond) / John Korba: Organ
(Hammond)
Ne vous fiez pas à son prénom: Carmen Sclafani est tout à
fait masculin. De plus, il est à la fois doté d'une de ces voix
de coyote dont le rock raffole, d'un pittoresque jeu de guitare et d'un projet
fort honorable: mettre une bonne fois pour toutes quelques compos qu'il traîne
avec lui depuis quelque temps sur un support et monter le groupe capable de
les défendre sur scène.
Pour ce qui est de la galette commentée ici, première étape
du Grand Programme, tout a débuté lors de sa rencontre dans
un club avec le guitariste-producteur Anthony Krizan, vétéran
du circuit rock (Spin Doctors, Lenny Kravitz
). Branchés sur la
même longueur d'onde, les deux compères enregistrent et sortent
d'abord un EP de cinq titres qui connaît son petit succès en
radio pendant que ses auteurs continuent d'enregistrer des morceaux au gré
des possibilités, faisant appel ici ou là à différents
musiciens de studio.
A la sortie de l'album, en 2006 (je sais nous avons un petit retard à
l'allumage pour cette chronique
), il faut passer à l'étape
suivante et former le groupe censé monter sur scène défendre
les morceaux. Outre Krizan à la seconde guitare, Scalfani fait alors
appel au batteur John Hummel, qui tournait jusqu'alors avec John Ginty, responsable
sur le disque de quelques parties de claviers. Peu après, le groupe
est complété par le bassiste Todd Lanka, les claviers étant
tenus alternativement par différents spécialistes de l'instrument.
L'écoute
de l'album nous ramène irrésistiblement aux premiers opus des
"Black Crowes" avec un rock couillu sur mid-tempo, influencé
par la scène anglaise du début des 70's, soutenu par des guitares
rythmiques caractéristiques, et entrecoupé de ballades. Une
fois qu'on a pu se dégager de cette influence aviaire très dominante,
mais qui ne va quand même pas jusqu'au clonage en raison de la diversité
d'influences secondaires ("Led Zep'", "Humble Pie", "Faces",
"Bad Co"
), certains rocks laissent transparaître des
petites touches tendant plus vers les "Georgia Satellites" ou même
vers le "Lynyrd Skynyrd" post-"Twenty" ("Had Enough"),
même si l'interprétation complètement différente
leur laisse leur couleur si particulière.
Au niveau des ballades, plus nombreuses en fin de disque, on peut aussi sentir
ici ou là des accents à la Tom Petty ("Millington Station"),
autre sudiste notoire pourtant rarement spontanément associé
au southern rock, et l'apport de toute une série d'instruments aux
timbres différents: harmonica pour Carmen ("Better Off Dead"),
sitar pour Anthony ("What You Give"), accordéon, etc
,
le tout dans un esprit mêlant à la fois la volonté de
rester bien "roots" tout en s'ouvrant ponctuellement à quelques
sonorités moins répandues.
Courant
2007, Scalfani rencontre un pote batteur de Lanka, Steve Decker, au jeu incroyablement
varié, et décide que le trio qu'il forme avec sa rythmique sera
désormais le noyau dur du groupe, même si d'autres musiciens,
dont toujours Anthony Krizan, viennent les rejoindre au gré des séances
d'enregistrement ou de prestations scéniques particulières.
Le groupe tourne désormais autour du tandem Scalfani/Decker. Accompagnés
d'un nouveau bassiste (Jon Cornell), ils viennent d'enregistrer un nouvel
album ("All for one") que nous essaierons de vous chroniquer au
plus vite, car il s'annonce assez saignant. En attendant, si vous avez aimé
les premiers "Black Crowes", jetez-vous sur ce premier opus prometteur,
vous ne serez pas déçus.
Yves Philippot