THE BLACK BERRIES Same ( 2004 )
Musiciens :
Hans Lorne : Guitar / Lead vocals / Ben Crochard : Guitar / Background
Vocals
Sam Guilmoto : Drums / Background Vocals / Arny Malherbe : Bass / Background
Vocals
Rémy Fardègue: Keyboards / Percussions / Background Vocals
Titres:
1-30 Days In The Hole
2-So Long
3- My Haze Dont Blow
Et hop, on rattrape un peu de retard. La sortie de ce CD trois titres
nous avait un peu échappé, la chose est réparée.
Nous en sommes maintenant au troisième effort de ce groupe francilien,
après un premier CD quatre titres en 1998, et un album
« complet » en 2000. Entre temps, le line-up a évolué,
le groupe sest séparé de son chanteur, flambeau repris,
et bien repris, par le guitariste Hans Lorne, et a changé de bassiste
et de deuxième guitariste, excusez du peu.
Que dire sur si peu de matière ? Tout dabord, le groupe
met les choses au point en marquant bien ses influences dentrée
avec une reprise intelligente, dans lesprit mais adaptée au profil
du groupe, du « 30 Days In The Hole » de Steve Marriott,
issue au départ de lalbum « Smokin »
(1972) (et effectivement les paroles évoquent certaines substances
à fumer
ou à boire). La rythmique bien carrée fait
avancer le morceau de manière inexorable sur un tempo modéré
tandis que la voix chaude de Hans Lorne martèle les paroles et que
les guitares se prennent le bec de manière réjouissante. Suit
« So Long », autre morceau bien carré, un original
cette fois, où la puissance de la rythmique tend à tout vouloir
balayer sur son passage, mais toujours sur un tempo relativement tranquille.
Le chant bien posé, soutenu par des churs, la ligne de basse
imposante (joli son bien profond, cest la Stingray ?), les breaks
de relance de batterie nous emmènent droit vers la fin des 60s
ou le début des 70s. On sapproche de lesprit du Black
Sabbath première mouture, on se prend à évoquer Cactus,
et surtout Free, impression renforcée par le dernier morceau qui enfonce
le clou du côté de Free.
Je ne suis pas le premier à remarquer le tribut payé par le
groupe à cette forte influence (partagée avec Lynyrd Skynyrd,
et en particulier Gary Rossington), et je ne serai sûrement pas le dernier,
mais nos « Blackberries » nont pas la copie servile
et la présence de deux guitares juteuses se tirant la bourre et dun
clavier bien présent en rythmique et qui se fend dun solo sur
« So Long » leur permet de contourner lécueil,
et de marquer la musique produite dune empreinte personnelle. Et puis
nest pas Paul Rodgers qui veut, et Hans Lorne a la bonne idée
de ne pas vouloir limiter, sa propre voix possédant aussi des
atouts à faire valoir.
Au chapitre des regrets, on pourra citer le tempo un peu trop voisin des trois
morceaux, malgré des plages plus tranquilles et « liquides »
sur « My Haze Dont Blow », qui clôt la production.
On peut rêver dun titre plus enlevé, plus « swing »,
donnant libre cours à des guitares inspirées titillées
par un orgue Hammond, façon « Allman », puisque
lABB est une de leurs influences reconnues. Personnellement, jaurais
aussi aimé que le groupe saventure pour loccasion dans
un morceau de rock n roll totalement « débridé »,
sur un tempo plus déluré, de quoi mettre définitivement
le feu aux poudres. Ce sera pour le prochain enregistrement ?
Il reste un bel effort, sympathique et pétri de qualités, mais
trop court pour se faire une idée générale des possibilités
actuelles du groupe, qui peut compter avec des compositions originales qui
tiennent la route de manière encourageante, et une manière personnelle
de faire sonner les reprises. A coup sûr, les « Black Berries »
ont bien des atouts dans la manche pour évoluer favorablement. On ne
peut que leur souhaiter de trouver dans cette formation la stabilité
et linspiration nécessaires pour le faire. Depuis deux ans quils
ont produit cet opus, le groupe a probablement eu le temps de se souder encore
plus, et de savoir dans quelle direction progresser. Signalons aussi un site
fort bien fait à qui il ne manque quun petit historique. A suivre
Yves Philippot