Samedi 1er juin, date attendue depuis longtemps : en effet c’est de nouveau direction la banlieue de Troyes comme chaque année pour les fans de rock seventies, et pour nous un long voyage vers l’Est. Bref arrivés autour de 16 h 30, on se pointe pour voir les potes et on tombe sur NATCHEZ en train de faire la balance, et on se dit que cette superbe salle est vraiment faite pour accueillir le festival organisé chaque année par nos hôtes de ce soir, Alan et Christophe de Plug N Play, avec l’aide de la mairie de La Chapelle qu’on ne remerciera jamais assez, en 2013, d’aider le rock’n roll. On se prend une petite bière pour écouter Natchez et se dire qu’on a bien de la chance d’avoir un tel groupe en France, un groupe qui revient d’une tournée triomphale en Tchéquie, l’autre pays du rock sudiste (The Cell, Pumpa, etc...).
19 h, la salle et les pelouses se remplissent de monde, et le Festival commence par les jeunes du groupe Les Perfides, qui fait entendre un rock juvénile et énergique. Les portes de la petite salle grand ouvertes nous permettant de suivre parfaitement leur musique, nous retournons sur la pelouse. Un bon moment pour siroter encore une petite bière avec toute l'équipe, avant que le premier passage des Perfides ne prenne fin. On se précipite dans la salle où Natchez doit débuter son set. Mais d'abord il revient à Alan de lancer la soirée, ce qu'il fait avec son aisance habituelle jusqu'au moment où, visiblement très ému, il dédie cette édition du Festival à notre regretté John Molet.
On ne présente plus Natchez, et le quatuor va offrir un show impeccable, très carré, alternant titres en anglais (« Je marcherai droit », « Amérique'n blues », « A toi de jouer », « Pêche d'enfer »...) et en anglais (« Behind your door », « I gotta hit the ground », « Take me », « For you » dédié à John Molet, « Climb aboard »...), reprenant quand même pas mal de titres de leur dernier excellent double album, ce qui semble logique. Que dire de plus devant une prestation aussi réussie d'un des meilleurs groupes français en activité ? Ah si ! Les absents auront raté une bonne occasion de se faire un gros plaisir de rock'n roll !
L'intermède des Perfides amènera quelques surprises puisque d'une formation rock en quatuor (batterie/basse/guitare/clavier), le groupe passe à un énergique trio plutôt pop/folk (batterie/guitare/violon) où le bassiste se retrouve au violon tandis que le pianiste s'éclipse.
Plug'n Play va ensuite assurer un set qui restera dans toutes les mémoires, avec un Fred des grands soirs en superbe chemise blanche. Il me rappelle toujours Danny Joe Brown. En tous cas, ce soir Plug'n Play assure grave,comme si quelque part le groupe voulait que l'esprit de John Molet soit heureux de leur prestation. On le sent dans l'intro de présentation de Wasting où il est évoqué, et surtout dans la tradition retrouvée du boeuf confraternel. Car après le toujours passionnant solo d'Eric dans « Break away », une version tonitruante de « Hard to handle » voit les deux frères Aeschbach donner un coup de pouce à leurs potes dans un excellent esprit, puis le groupe dédie à notre ami John un « Last boogie » qu'il aimait particulièrement, toujours avec Manu de Natchez, et qui voit El Tao des Jesus Volt venir rejoindre le groupe pour une session d'enfer, renforcée en cours de morceau par Lord Tracy aux percussions et par un trio de choristes de charme visiblement ravies de participer à la fête. Que Plug'n Play soit vivement remercié pour avoir continué à faire vivre cette communion musicale entre musiciens de groupes différents.
Le changement de feeling proposé par les Perfides, toujours en trio, était bien nécessaire pour reprendre ses esprits après ce qui restera comme un des grands moments du Festival.
Mais nous n'en avions pas fini pour autant car Jesus Volt, toujours emmené par le lutin Lord Tracy, va nous servir un superbe concert, d'un blues lourd et quasi-hypnotique, aux rives du psychédélisme. Le genre ne plaît pas forcément à tout le monde mais il faut avouer que lorsque c'est dispensé de cette façon, on se laisse volontiers prendre. Julien assure pour sa part son deuxième concert de la soirée après celui de Plug n Play, et contribue à verrouiller une rythmique implaccable tandis qu'El Tao fait briller de mille feux ses guitares. Une réussite incontestable et encore une prestation d'une grande qualité.
Après une dernière apparition des Perfides dans la petite salle, Little Caesar (http://www.littlecaesar.net ) arrive alors sur scène. C’est bien sûr un vrai évènement en France de voir enfin ce groupe des années 80 qui, signé sur une major, nous avait offert un premier album éponyme flamboyant quasi rock sudiste. L’image qui restera de ce concert dans la mémoire de pas mal de spectateurs, c’est l’image du guitariste épileptique Loren Molinare qui bouge comme une pile électrique. La considérable débauche d'énergie sur scène ne laisse pas la salle indifférente. Le groupe dispense un rock'n roll à haute énergie qui ne donne pas forcément dans la subtilité mais qui assure de façon bien carrée et efficace. Ron Young, le chanteur tatoué se dépense sans compter, bien soutenu dans les choeurs par le bassiste Fidel Paniagua, ça bouge, ça rocke, ça envoie du bois, on est à fond en permanence, le tout dans la bonne humeur et une certaine convivialité. Cette prestation de Little Caesar est un véritable missile qui montre un groupe à la hauteur de sa réputation. Même le remarquable guitariste Joey Brasler, qui assure la majorité des parties lead, se fend (au micro s'il vous plaît) d'une reprise enthousiaste et pétaradante du célèbre “Happy” (“maintenant Keith Richard va “chantey” pour vous...”) des Stones. Le public répond aux demandes du groupe et manifeste son approbation en rappelant plusieurs fois les musiciens.
Quand les lumières de la scène s'éteignent enfin, malgré des pieds en compote, on serait prêt à en redemander une dose sans problème ! Mais il est temps de prendre congé des habitués du Festival et de quelques autres connaissances se risquant pour la première fois dans cet antre du rock'n roll qu'est en train de devenir la salle de La Chapelle St Luc, en se promettant d'essayer de venir l'an prochain. En repartant, on flotte encore un peu sur le nuage du rock'n roll, la banane sur le visage. Quelle bonne édition du Festival ce fut encore une fois !
Et en plus, vous savez quoi ? Les frites étaient de retour ! Alors...
Merci à toute l’équipe du Festival de La Chapelle pour leur accueil, et merci à tous les groupes d’avoir rendu hommage à Southern John décédé le 12 avril, et qui avait si souvent partagé la scène avec Natchez et Plug n Play entre autres. Keep and Rockin’
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