GOV’T MULE La Traverse, Cléon 10 Mai 2016

Nous avions quitté Warren Haynes dans cette même salle, un soir de novembre 2015 sur les notes d’Imagine, on le retrouve devant un public nombreux (le concert est « sold-out ») avec pour conséquence une chaleur lourde. On le surprend à avaler un ou deux cachets avant de démarrer, et, soyons honnêtes, le premier set est assez moyen. Cela se remarque aux regards acérés que lance Warren à Danny Louis qui semble un peu paumé dans les improvisations, et après « Status » la Mule semble boitiller. Je me dis aussi, que je deviens exigeant, car c’est quand même excellent, mais on sent qu’il manque un petit quelque chose et en plus la basse résonne dans le mix ce qui pénalise la clarté du chant de Warren. Même Matt derrière ses fûts semble en retrait.

Alors peut-être Warren a-t-il senti le flottement, toujours est-il que Matt a mis son bandeau autour des cheveux, Danny a sorti le trombone, Le guitariste changé de chemise… Si le premier show était moyen le second fut extraordinaire. « John The Revelator » est superbe, avec justement le son du trombone, puis le groupe s’envole… « Going Out West », « Kind Of Bird », « Soulshine » avec les chorus et le chant imperial de Warren. Mais le plus beau est à venir. Quand Monsieur Warren Haynes joue le blues… « Smokestack Lightning » d’Howlin' Wolf… « Why don't ya hear me cryin'? » chuchote Warren et sa guitare pleure, pleure…Le temps s’arrête, la salle est étrangement silencieuse, instant magique… Mais qui est capable de transmettre une telle émotion, de retrouver l’origine des mots du Wolf et de les magnifier ?

Certes, nous avons eu de superbes échanges, Matt a retrouvé ce son inimitable, ce jeu de baguettes, Danny a remis son bonnet à l’endroit, et la basse se fait moins envahissante dans la sono, et « Broke Down On The Brazos » carrément superbe pour terminer le second set. Mais ce morceau, ce blues... La même émotion qu’un soir de réveillon à New-York lorsque le groupe rendait hommage aux trois King.

Après cela se termine sur un petit nuage, Warren demande au rappel « Que voulez-vous entendre ? » Et c’est une cacophonie de propositions, alors il choisit pour nous, avec des notes d’« Happy Together », un semblant de Marseillaise (ah oui c’était avant), bref le rappel somptueux, et après quasiment deux heures trente de musique, on est un peu abasourdi mais heureux.

Un concert de la Mule reste toujours une expérience unique, la set-list n’est jamais la même (il suffit de comparer avec celle de Luxembourg la veille) : à Cléon, Warren a senti que le groupe se perdait un peu dans les improvisations du premier set, alors il a repris magistralement la main.

Magnifique, tout simplement magnifique.

PREMIER SET
1 Bad Man Walking
2 Lay Your Burden Down
3 Streamline Woman
4 Stratus
5 Little Toy Brain
6 I Believe To My Soul
7 Scared To Live
8 Mule


SECOND SET
1 John The Revelator
2 Going Out West
3 Kind Of Bird
4 Soulshine
5 Smokestack Lightning
6 Lola, Leave Your Light On
7 Broke Down On The Brazos
RAPPEL
1 Forevermore
2 Effigy


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