DEEP
PURPLE
Elispace Beauvais le 26 mars 2007
Deep Purple est de retour pour notre plus grand plaisir, après une tournée mondiale en 2006 qui les a vus passer dans plusieurs villes de France et notamment au Zénith de Paris. Il s'avère que notre groupe préféré n'a jamais connu autant de succès dans notre beau pays, et qu'il remplit les salles partout, sans publicité particulière ni tintamarre médiatique. Le plaisir de jouer et de rencontrer les fans est le plus fort. Et donc, fort logiquement, Deep Purple a repris son bâton de pèlerin et sillonne à nouveau l'Hexagone durant ce printemps, avant une probable nouvelle tournée automnale. Nous allons bien évidemment profiter de l'aubaine, on ne connaît que trop les groupes mythiques qu'on ne verra jamais sur scène et dont on doit se contenter des performances gravées. Direction Beauvais ce lundi, après Strasbourg la veille, Reims et Tours la semaine précédente, avant Bordeaux, Saint Etienne et Grenoble. C'est là qu'on peut se rendre compte que Deep Purple est un grand groupe, mais est aussi resté très proche de ses fans ; alors qu'ils auraient pu se contenter d'une unique date parisienne, les musiciens parcourent le pays en faisant preuve d'une grande gentillesse et disponibilité.
Rendez-vous à l'Elispace de Beauvais, pour clôturer le festival
" Le Blues sur le Zinc ", salle polyvalente et sportive, remplie
d'un public de fans de tous âges et de toutes provenances, prouvant
la faculté de Deep Purple à rassembler et réunir les
amoureux de bonne musique.
Après une première partie française dispensable mais
volontaire, le show commence enfin avec
" Pictures of Home " du mythique Machine Head, et s'enchaîne
avec " Things I Never Said ",
" Into The Fire ", du non-moins mythique In Rock, et enfin sur l'unique
" Strange Kind of Woman ". Bon début, sans temps mort, où
on s'aperçoit que les années passent et n'ont pas de prises
sur ces musiciens fabuleux : Ian Gillan est en voix, et Roger Glover, fidèle
et puissant avec sa basse, avec Ian Paice, le seul et unique, derrière
les fûts composent une paire rythmique inégalée.
" Les petits nouveaux ", qui sont quand même présents
depuis plusieurs années, Steve Morse et Don Airey, se sont merveilleusement
intégrés et ont contribué au revival du groupe avec intelligence
et dextérité. On sent une grande force de cohésion et
un grand plaisir à jouer de la part de ces légendes vivantes.
" Rapture of the Deep " est un magnifique morceau inventif qui nous
permet de faire une parfaite transition avec l'époque actuelle. Ce
sera d'ailleurs, avec " Things I Never Said ", le seul survivant
de ce dernier album, exit donc des excellents " Junkyard Blues "
et " Before Time Began " qu'ils nous offraient sur la tournée
précédente. Qu'à cela ne tienne, nous ne nous laissons
pas abattre avec une version sur vitaminée de " Fireball "
qu'enchaîne le maître Steve Morse avec un solo très clair
mais un peu poussif. Prendre la succession de Ritchie Blackmore n'a pas été,
pour Steve Morse, une chose évidente. Il faut reconnaître que
grâce à ses qualités humaines et sa dextérité
musicale époustouflante, il s'est parfaitement adapté au groupe
et a su y mettre sa patte sans dénaturer pour autant l'esprit de Deep
Purple.
Grand moment ensuite avec le fabuleux " When A Blind Man Cries ",
instant magique d'émotion
et de communion avec le public, où la salle semble suspendue et voler
au rythme de la mélodie ;
Ian Gillan et ses complices nous révèlent comment interpréter
un si beau morceau tout en en gardant sa force émotive. Retour
au classique avec l'éternel " Lazy ", grand moment d'improvisation
et de liberté retrouvée, avant la surprise du jour, l'excellent
" The Battle Rages
On ", tiré de l'album du même nom, le dernier avec Ritchie
Blackmore, qui n'avait plus été joué
sur scène depuis 1993. Don Airey nous présente ensuite ses capacités
aux claviers, allant de " Guillaume Tell " à la "
Marseillaise " en passant par " Alouette, Gentille Alouette "
et " Greensleeves ", qui introduit le puissant " Perfect Strangers
" le grand standard
de la reformation de 1984.
Un petit triptyque classique enfin pour le bonheur d'une audience conquise
" Space Truckin' ",
" Highway Star " et " Smoke On The Water " ! On peut difficilement
faire la fine bouche et trouver mieux pour mettre un public à genoux.
Fin d'un grand spectacle, d'une puissance inouïe au service d'une technique
maîtrisée, Deep Purple peut se retirer sous les acclamations,
avant de revenir pour un rappel mérité nous offrir " Hush
" et " Black Night " sur lesquels Roger Glover nous gratifie
d'un petit solo de basse bienvenu et bien accueilli.
C'est fini, Deep Purple quitte un public heureux et conquis, et va goûter
un repos bien mérité.
C'est quand même fabuleux de voir à quel point ce groupe est
honnête et donne de son mieux, malgré l'usure du temps, des années
et de la vie, et parvient toujours à présenter un show complet
et d'une grande qualité. Le plaisir semblait partagé par tous
les acteurs de la soirée, musiciens et spectateurs, et on ne peux qu'espérer
un retour prochain de nos héros qui manquent déjà à
nos oreilles enchantées par cette belle soirée.
Deep Purple est presque comme le bon vin : même si on ne peut pas dire
qu'il se bonifie
avec l'âge, il garde ses qualités, acquiert la maturité
et donne toujours du plaisir à ceux
qui l'apprécient.
David
André
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