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Interview de Mathieu Pesqué (Juin 2013)
pour « The Road to Jacksonville »

Bonjour Mathieu, est-ce que tu veux bien te présenter pour les lecteurs de « The Road to Jacksonville ? »

Bonjour à tous les lecteurs !
Je suis guitariste chanteur, je pratique également l’harmonica et le banjo ainsi que quelques autres instruments.
J’affectionne particulièrement la Folk musique américaine mais aussi le blues, la country, le bluegrass et la musique celtique. Originaire d’une petite ville dans le sud-ouest (Pau), c’est mon père qui m’a offert mon premier instrument (une guitare électrique) quand j’avais 17 ans et je suis entièrement autodidacte.
Voilà pour le principal !

« The Road to Jacksonville »
Je crois savoir que tes influences sont multiples : blues, folk notamment.
Si tu devais nous dire quels sont ceux qui t’ont poussés vers la musique, quels noms te viendraient tout de suite à l’esprit ? Des albums en particulier ? Peut-être même un qui a provoqué le déclic chez toi ?

La personne qui m’a donné envie de faire ce métier, c’est Nico Wayne Toussaint.
Il avait organisé des rendez-vous hebdomadaires dans un club à Pau, il y invitait des musiciens à faire
le jam avec lui et son groupe.
C’est mon père qui m’y emmenait, je n’avais pas le permis de conduire à l’époque.
Je me rappelle du premier album de blues que j’ai acheté, un disque d’Albert King, je me souviens très bien,
au dos était écrit en anglais « Si ce disque est le premier disque de blues que vous achetez, soyez prévenu que ce ne sera pas le dernier ! »
Ça m’avait faire rire à l’époque…cela s’est vérifié par la suite.
Parler d’albums en particulier serait un peu long ici, je citerai tout de même « Roll away the stone » de Kelly Joe Phelps, « Basement Dreams » de Neal Casal, « Good as i been to you » de Bob Dylan ou « Songs from
the Southern Mountains » de Doc Watson.

« The Road to Jacksonville »
Ton premier album « A secret garden » de 2008 est résolument folk. Tu l’as entièrement écrit, tu as aussi conçu la pochette. Puis c’est la collaboration avec Roll Pignault, harmoniciste, qui a donné naissance à « Blues Bound ». Il s’agit cette fois d’un ensemble de compositions sous ta plume et celle de Roll Pignault et de reprises dont deux de Robert Johnson avec une version bien personnelle de « I can’t be satisfied ». Le ton est davantage bluesy. L’album « Nightbirds » est davantage pop, rock, « Here and there », plutôt folk avec le titre « Nightbird blues » qui présente une rythmique hypnotique à la John Lee Hooker. Le dernier est… superbe avec des pépites rock et une reprise sublime de « I want you » de Bob Dylan.
Y a t-il un album qui te tienne davantage à cœur ?
Un que tu aurais envie de conseiller à quelqu’un qui ne t’a jamais écouté, vu sur scène ?

Merci QueenLolo…
Je pense que l’album qui me ressemble le plus est « Here & There »
Il est très dépouillé, j’ai mis l’accent sur les ambiances et il n’y a aucune prouesse technique.
Les instruments sont là pour servir les chansons !
Ensuite je rajouterai que chaque album est le reflet de notre état d’esprit au moment où on le conçoit, un peu comme une photo qui nous représente à un instant T…

« The Road to Jacksonville »
Toutes tes chansons sont empreintes de douceur. J’aurais tendance à dire que c’est ta marque de fabrique, quelque part. Tes messages passent mieux avec ta voix de velours ?

Il me suffit d’écouter ce qui se passe autour de nous pour me conforter dans l’idée de véhiculer la douceur…
Lorsque j’enregistre, je suis comme dans un cocon, déconnecté de l’extérieur, replié sur moi-même et je chante naturellement de cette façon, recherchant la proximité avec le futur auditeur.

« The Road to Jacksonville »
J’aime le fait que tu ne t’enfermes pas dans un genre musical.
Est-ce parce que tu as beaucoup de choses à exprimer, beaucoup de directions vers lesquelles aller
que tu navigues d’un registre à l’autre d’un album à l’autre ?
J’aimerais bien que tu me donnes ta vision des choses quant à ces changements.

En effet, j’aime assez l’idée de ne pas m’enfermer dans une case…bien sûr ma musique est toujours empreint de blues et de folk, mais la musique est une histoire d’échange et j’ai la chance de rencontrer et de travailler avec des personnes qui m’enrichissent humainement et musicalement, alors j’en profite !
Il y a encore beaucoup d’univers que j’aimerai aborder pour essayer de m’en approprier une partie, la route est encore longue et les projets ne manquent pas.

« The Road to Jacksonville »
Comment se passe l’écriture ? As-tu des chansons cachées dans un carnet ?
T’arrive-t-il d’écrire en studio entre deux prises ?


J’écris régulièrement des bouts de texte dans un carnet et j’ai toujours un dictaphone avec moi. Il m’arrive d’écrire dans le train, entre deux wagons ou encore en me promenant au bord la mer…
Donc oui j’ai pas mal de chansons cachées !
Généralement lorsque je décide d’enregistrer un disque, j’ai déjà sélectionné les titres qui vont y figurer donc je vais à l’essentiel, je me concentre sur ceux-ci.

« The Road to Jacksonville »
Écris-tu avec un instrument en particulier ?

La plupart du temps sur une guitare mais il m’arrive de plus en plus souvent de n’utiliser que ma tête.
J’aime marcher et il arrive parfois que des mélodies jaillissent. Ce sont justes des idées approximatives mais j’enregistre tout sur mon dictaphone, ensuite je fais le tri !

« The Road to Jacksonville »
Quels sont les thèmes qui te tiennent à cœur ?

L’amour, la tolérance et le respect. Mais aussi le voyage, l’introspection et les rencontres.

«The Road to Jacksonville »
Et un album en Français, ça te dit ?

Bien sûr !
J’y travaille…ce ne sera peut-être pas pour de suite mais j’ai bien l’intention de le faire !

« The Road to Jacksonville »
Je sais que tu es multi-instrumentiste, avec quel instrument as-tu commencé ? C’était une évidence de combiner instruments à corde et voix ? As-tu pris des cours de guitare et chant ?

J’ai commencé la musique avec la guitare électrique, le chant n’est arrivé que bien plus tard (environ 5 ans après) et je n’ai jamais vu ni professeur de guitare, ni professeur de chant. Je ne me fie qu’à mon oreille.

J’écoutais beaucoup de hard-rock à l’époque et j’ai donc tout naturellement plongé dans le travail des solos de guitare, je travaillais au casque car je vivais en appartement et qu’il m’arrivait de travailler assez tard.
J’ai intégré ensuite plusieurs formations (de blues) en tant que guitariste et j’ai inconsciemment dévié vers le blues acoustique à l’écoute de Skip James, Lightnin’ Hopkins ou Bukka White…des chanteurs s’accompagnant de leur guitare.
Le dépouillement et la fragilité du style m’a réellement impressionné, un type seul qui arrive à capter l’attention du public, je trouvais ça incroyable !
Et je me suis lancé le défi d’en faire autant…je devais donc me mettre au chant sérieusement !

« The Road to Jacksonville »
Quand tu pars en tournée, quelle est ton envie vis-à-vis du public ?

Je joue beaucoup à l’étranger en ce moment, devant des personnes qui ne me connaissent pas.
Le but est de leur donner envie de guetter mes concerts et de revenir me voir !
Ensuite, les tournées sont aussi un temps de voyage et de découverte. On rencontre des gens qui ne vivent pas tout à fait comme nous, alors on pose des questions, on échange…ces moments sont au moins aussi important que la prestation scénique.

« The Road to Jacksonville »
As tu réalisé un rêve de première partie, de qui aimerais-tu faire une première partie un jour ?
Et à l’inverse, qui voudrais-tu inviter à faire ta première partie ?

Un rêve s’arrête d’être rêve lorsqu’il se réalise…
Mais si l’on me propose d’ouvrir pour le grand Zim, je ne dis pas non !
J’invite régulièrement des amis à faire ma première partie, c’est aussi l’occasion de passer une soirée entre potes !

« The Road to Jacksonville »
Je crois savoir qu’un nouvel album est en préparation pour l’automne. Tu veux m’en parler un peu ?

J’ai beaucoup joué avec Roll Pignault ces deux dernières années et on a décidé de capturer tout ce temps passé sur la route, les moments de galère et les moments de reconnaissance et d’en faire un disque.
Nous enregistrons le répertoire que nous proposons sur scène en situation live.
On s’assoit face à face, une guitare, deux voix et un harmonica. Pas, ou peu de re-re, juste nous.

« The Road to Jacksonville »
Merci beaucoup Mathieu, au grand plaisir de te voir bientôt sur scène, d’écouter ton nouvel album.

Interview réalisée par QueenLolo
(photos phil archambeau)