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Interview BRUCE BROOKSHIRE
Par Philippe Archambeau et Olivier Aubry
Traduction: Yves Philippot-Degand

RTJ : Bonjour Bruce, tout d’abord merci de nous accorder cette interview pour Road to Jacksonville,
site consacré au rock sudiste.

Tout d’abord, j’aimerais revenir sur tes débuts, peux-tu nous rappeler d’où tu viens dans le sud ?

Bruce : JE SUIS NÉ À COLORADO SPRINGS, COLORADO, AI DÉMÉNAGÉ AU TEXAS (D'OÙ MON PÈRE ÉTAIT ORIGINAIRE), SUIS PARTI EN ALLEMAGNE (AI VÉCU LÀ-BAS DE 5/6 ANS À 12 ANS), AI DÉMÉNAGÉ À WARNER ROBINS, GEORGIA (GÉORGIE, N. DU T.) EN 1969.

RTJ : Viens tu d’une famille musicale ?

Bruce : OUI, MA MÈRE JOUAIT DU PIANO ET CHANTAIT, ET JOUAIT LA COMÉDIE, MON PÈRE AIMAIT LE GOSPEL
ET LE BLUES NOIRS ET JOUAIT DE L'HARMONICA.

RTJ : As-tu vu les Allman Brothers et Lynyrd Skynyrd sur scène dans les années 70 ?

Bruce : J'AI VU L'ABB POUR LA PREMIÈRE FOIS EN 1971. JE N'AI JAMAIS VU SKYNYRD. NOUS ÉTIONS SIGNÉS PAR LES MÊMES AGENTS DANS LES 70’S (PAT ET JACK ARMSTRONG QUI AVAIENT MOLLY HATCHET).

RTJ : Comment se sont rencontrés les membres de Roundhouse ?

Bruce : QUAND MON FRÈRE BOB ET MOI NOUS SOMMES RENCONTRÉS, IL AVAIT 4 ANS. LE RESTE D'ENTRE NOUS EST ALLÉ ENSEMBLE AU LYCÉE.

RTJ : Pat Armstrong voulait-il réellement manager Roundhouse ?

Bruce : OH OUI. IL NOUS VOULAIT TELLEMENT QU'IL A ASSISTÉ AU BAPTÊME DE MA FILLE (BAPTÊME CATHOLIQUE) AVEC LES PAPIERS. À CETTE ÉPOQUE NOUS ENREGISTRIONS À NASHVILLE ET JE SUIS VENU À L'ÉGLISE ET SUIS RETOURNÉ AUSSITÔT À NASHVILLE. IL A PRIS TOUT L'ARGENT D'ÉDITION DE HATCHET -EN FAIT IL PRENAIT L'ARGENT PARTOUT OÙ IL POUVAIT LE FAIRE LÉGALEMENT. TOUS LES MANAGERS ARNAQUENT LES JEUNES GROUPES. PHIL WALDEN L'A FAIT AVEC LES ALLMAN BROTHERS. ALAN WALDEN A ARNAQUÉ SKYNYRD. QUAND VOUS ÊTES JEUNE, VOUS NE CONNAISSEZ PAS TOUS LES CANAUX PAR OÙ L'ARGENT RENTRE.

RTJ : Plusieurs versions existent sur le choix du nom de Doc Holliday (noms choisis au hasard dans un chapeau, choix du nom par vote des auditeurs d’une station de radio). Peux-tu clarifier cela ?

Bruce : C'ÉTAIT PAR LES AUDITEURS DE WRBN FM RADIO. EDDIE STONE A SUGGÉRÉ LE NOM. ILS ONT VOTÉ ET 'VOILÀ’ (EN FRANÇAIS DANS LE TEXTE, N. D T.).

RTJ : Ayant signé chez A&M, as-tu côtoyé les gars de 38 Special et de Nantucket ?

Bruce : NOUS ÉTIONS, ET SOMMES TOUJOURS, TRÈS BONS AMIS AVEC NANTUCKET. ILS ÉTAIENT GÉNÉREUX AVEC LEUR EXPERIENCE ET NOUS ONT AIDÉS POUR APPRENDRE À ÊTRE ENREGISTRÉS. .38 ÉTAIT BEAUCOUP PLUS IMPORTANT POUR LA MAISON DE DISQUES QUE CE QUE NOUS ÉTIONS. LE SEUL D'ENTRE EUX QUE J'AI RENCONTRÉ ÉTAIT JEFF CARLISI, QUI A DE LA CLASSE. IL EST VENU ET A JOUÉ DE LA GUITARE SUR LES ‘BORDERLINE’ SESSIONS À ATLANTA.

RTJ : Dans quel climat s’est déroulé l’enregistrement du premier album ?

Bruce : C'ÉTAIT AMUSANT, DINGUE, ET TRÈS MUSICAL. TOM ALLOM A PRODUIT UN TRÈS CHOUETTE LP ET EST UN AMI DE TOUJOURS. NOUS AVONS UTILISÉ LA MÊME TECHNIQUE QUE QUAND IL A ENTREGISTRÉ ‘BRITISH STEEL’ DE JUDAS PRIEST. IL EST NOTRE ‘PRIEST’ CONNECTION. IL A INSTALLÉ LE GROUPE ‘LIVE’ DANS LE STUDIO ET S'EST BASÉ AUTANT QUE POSSIBLE SUR LA PISTE DE BASE POUR L'ENREGISTREMENT .

RTJ : Dans une interview, tu déclares que Doc Holliday a joué environ 250 à 300 shows en 1981.
Le groupe tournait vraiment de façon aussi intensive ?

Bruce : C'ÉTAIT TRÈS INTENSE, AVEC BEAUCOUP DE VOYAGES ET AUTANT DE DATES QUE POSSIBLE. 300 EST PROBABLEMENT IMPOSSIBLE, MAIS PLUS DE 200 SHOWS NE ME SURPRENDRAIT PAS.

RTJ : Toujours en 1981, Doc Holliday a partagé l’affiche avec The Outlaws, Blackfoot, Molly Hatchet,
Black Sabbath. Quels souvenirs gardes-tu de ces groupes et quelles étaient tes relations avec eux?

Bruce : OUTLAWS - HOURRA! BLACKFOOT – PAS PLUS QUE ÇA. HATCHET – PAS DES AMIS À L'ÉPOQUE, MAIS PLUS TARD J'AI MIEUX COMPRIS CE QU'ILS TRAVERSAIENT. STEVE HOLLAND A TOUJOURS ÉTÉ MON AMI. QUAND DANNY JOE A ÉTÉ MALADE, NOUS AVONS RÉALISÉ QUE NOUS AVIONS BESOIN DE NOUS RÉUNIR, ET NOUS L'AVONS FAIT. RIFF WEST A TOUJOURS ÉTÉ MON AMI. BLACK SABBATH - LA LÉGENDE EST QUE RONNIE JAMES DIO A TOUJOURS ÉTÉ LA STAR LA PLUS AGRÉABLE QUE J'AI JAMAIS CONNUE. IL S'AVÈRE QUE TONY ET GEEZER ÉTAIENT EN FAIT PLUTÔT TIMIDES! VINNIE APPICE DIT QU'IL NE SE SOUVIENT PAS DU TOUT DE NOUS, ET IL EST OFFENSÉ QUE NOUS PUISSIONS MÊME PENSER QU'IL LE DEVRAIT. IL DOIT ÊTRE UNE GRANDE STAR!

RTJ : Black Sabbath aurait apparemment insisté pour que Doc Holliday assure les premières parties de la tournée américaine. Ronnie James Dio semblait entretenir d’excellentes relations avec Doc Holliday. Est-ce vrai et, à ton avis, pourquoi ?
Bruce : JE PENSE QUE RONNIE ÉTAIT AIMABLE AVEC TOUS LES GROUPES QU'IL A JAMAIS EUS OUVRANT POUR LUI. J'AI AIMÉ SES VOCAUX DEPUIS RAINBOW, ET LE REGARDER CHAQUE SOIR ÉTAIT INCROYABLE. CHARISME, CLASSE, TALENT, IL AVAIT TOUT. J'AURAIS PU GARDER UN CONTACT PLUS ETROIT AVEC LUI, MAIS NOUS SOMMES ALLÉS DANS DES DIRECTIONS DIFFERENTES PENDANT TROP LONGTEMPS MAIS C'EST MA FAUTE. NOUS PARLIONS D'ÉCRIRE DES MORCEAUX ENSEMBLE, MAIS JE N'AI JAMAIS DONNÉ SUITE. LE TEMPS QUE J'APPRENNE MES LEÇONS, L'AUBAINE S'ÉTAIT ENVOLÉE.

RTJ : Pour l’enregistrement de « Rides Again », tu as échangé ta Gibson pour une Stratocaster. Es-tu resté fidèle à ce type de son (nous t'avons vu plus tard avec une Telecaster) ?

Bruce : ET BIEN, J'AI UTILISÉ À LA FOIS LA LES PAUL ET LA STRATOCASTER SUR RIDES AGAIN. DEPUIS DES ANNÉES MAINTENANT, JE ME SENS PLUS À L'AISE AVEC LE STYLE TELECASTER ET POUR MOI ÇA PEUT FAIRE LES DEUX SONS.

RTJ : Apparemment, ce serait à cause de Jerry Moss (le patron d’A&M) qu’il a fallu refaire « Rides Again ». Peux-tu nous expliquer ce qui s’est passé ?

Bruce : IL N'A PAS AIMÉ CE QUE NOUS AVIONS FAIT AVEC TOM ALLOM POUR RIDES AGAIN, ALORS IL NOUS A DIT DE LE REFAIRE AVEC DAVID ANDERLE. C'EST UN SUPER DISQUE, ALORS LES RÉSULTATS VALAIENT L'EFFORT!

RTJ : Avant de refaire « Rides Again », Doc Holliday a tourné avec Point Blank. Comment était-ce ?

Bruce : NOUS AVONS FAIT QUELQUES SHOWS AU TEXAS AVEC EUX. LE PREMIER SOIR VAN WILKES NOUS A SUCCÉDÉ, PUIS POINT BLANK. NOUS AVIONS TELLEMENT D'ENERGIE QU'APRÈS ÇA ILS ONT CHANGÉ LE PROGRAMME -VAN WILKES EN OUVERTURE, PUIS NOUS, POINT BLANK ENSUITE. ILS ÉTAIENT TRÈS SYMPA ET COURTOIS, MAIS ILS ÉTAIENT TELLEMENT LÉGENDAIRES AU TEXAS QUE QUI JOUAIT D'ABORD NE FAISAIT AUCUNE IMPORTANCE!

RTJ : Á l’époque, A&M se focalisait-il uniquement sur la carrière de 38 Special ?

Bruce : NON, ILS AVAIENT POLICE, STYX, ET D'AUTRES, ALORS ILS SE CONCENTRAIENT SUR QUI VENDAIT LE PLUS. .38 AVAIT JIM PETERIK ET D'AUTRES À LES AIDER À FAÇONNER DES HIT SINGLES, POUR LESQUELS ILS TRAVAILLAIENT DUR. .38 A TOUJOURS ÉTÉ UN GROUPE BOSSANT DUR. LE DOC HOLLIDAY DES DÉBUTS ÉTAIT COMME UNE COMÈTE QUI S'EST RAPIDEMENT CONSUMÉE.

RTJ : Parlons des morceaux des deux premiers albums. Es-tu le « Southern Man » de la chanson ?

Bruce : OUI.

RTJ : La musique de « Never Another Night » est superbe et le texte peut correspondre à tout le monde, ce qui en fait une excellente chanson. Es-tu d’accord ?

Bruce : JOHN SAMUELSON EST UN SUPER AMI ET NOUS AVONS EU QUELQUES ASSOCIATIONS POUR ÉCRIRE DES CHANSONS QUI FURENT MAGIQUES. QUAND J'AI VU SES PAROLES, J'AI SU COMMENT LA CHANSON DEVAIT SONNER. NOUS EN AVONS FAIT D'AUTRES ET JE PENSE QUE NOUS EN REFERONS!

RTJ : D’où t’es venue l’inspiration pour « Moonshine Runner » ?

Bruce : EDDIE A EU UNE IDÉE POUR UNE CHANSON SUR UN TRAFIQUANT D'ALCOOL ET UN ACCORD. J'AI ÉCRIT LE MORCEAU DANS LE STUDIO À PARTIR DE ÇA ET JOHN A CONTRIBUÉ AVEC DES PAROLES QUI ONT RÉUNI LES DIFFÉRENTES PARTIES.

RTJ : « Doin’ It Again » semble refléter le style de vie du groupe à l’époque. As-tu des souvenirs marrants de cette période ? Aviez-vous déjà tous recours à la « Gatorade » les lendemains de bringue ? Les gars de Molly Hatchet avaient-ils peur de faire la fête avec vous ?

Bruce : ‘DOIN’ IT AGAIN’ A ÉTÉ ÉCRIT EN ENVIRON DIX MINUTES. C'EST JUSTE POUR MONTRER QUE PEUT-ÊTRE UNE PARTIE DU MEILLEUR ROCK & ROLL EST SPONTANÉ. NE PENSE PAS, CONTENTE-TOI DE JOUER! OH OUI, NOUS AVONS EU BESOIN DU GATORADE, ET TOUT LE MONDE AVAIT LA TROUILLE DE FAIRE LA FÊTE AVEC NOUS! BILLY JONES DES OUTLAWS A TRAÎNÉ AVEC NOUS. LA PLUPART DES GENS SE SONT JUSTE TENUS À L'ÉCART ET ONT SECOUÉ LA TÊTE, LA BOUCHE GRANDE OUVERTE.

RTJ : Est-ce que « Lonesome Guitar » (et « Damn Yankees » des années plus tard)
reflète ton opinion personnelle sur le Sud ?

Bruce : D'UNE CERTAINE FAÇON. IL N'Y AVAIT AUCUNE RAISON QUE SHERMAN DÛT TOUT DÉTRUIRE DE LA FAÇON OÙ IL L'A FAIT. LA PLUPART DES HORS LA LOI DE L'OUEST ÉTAIENT DES ANCIENS SOLDATS CONFÉDÉRÉS. MAIS JE SUIS UN MEC SUDISTE À L'ESPRIT OUVERT. JE NE SUIS PAS UN RACISTE. J'AIME LE SUD PAISIBLE. SAVANNAH, CHARLESTON, ET LE SUD DES PETITES VILLES. MAIS RAPPELLE-TOI QUE J'AI ÉTÉ ÉLEVÉ EN EUROPE, ALORS MES RACINES ALLEMANDES PLONGENT PROFONDÉMENT.

RTJ : « Modern Medicine » correspond-il à un virage personnel du groupe ou est-ce A&M qui a obligé Doc Holliday a sonner FM ? Penses-tu que cet album (qui comporte quand même de bons titres) aurait été meilleur avec un mixage différent ?

Bruce : C'ÉTAIT ENTIÈREMENT MON IDÉE, ET ENTIÈREMENT MA FAUTE. NOS MANAGERS NOUS ONT DEMANDÉ QUI NOUS VOULIONS POUR PRODUIRE LE PROCHAIN LP. J'AI PRIS UN JOURNAL DE PALMARÈS DES VENTES ET J'AI REGARDÉ LE HIT-PARADE. QUEEN ‘ANOTHER ONE BITES THE DUST’, BILLY SQUIER ‘EVERYBODY WANTS YOU’, LE MÊME MEC LES AVAIT PRODUITS AINSI QUE ELO (Electric Light Orchestra, N. du T.). IL A ACCEPTÉ LE PROJET ET NOUS VOILÀ PARTIS. LA PREMIÈRE CHOSE QU'IL NOUS A DITE ÉTAIT QU'IL HAÏSSAIT LES ORGUES HAMMOND B-3! OH NON! IL ÉTAIT TELLEMENT TALENTUEUX, ET THE STUDIO ÉTAIT CÉLÈBRE POUR AVOIR ENREGISTRÉ DEEP PURPLE, THE STONES, ZEPPELIN, QUEEN, ELO, DONNA SUMMER, LA BANDE SON DE ‘SUPERMAN’. NOUS ÉTIONS DANS DE BEAUX DRAPS. J'AI DIT À NOTRE PRODUCTEUR DE FAIRE TOUT CE QU'IL VOULAIT ET QUE J'ÉCRIRAIS LES MORCEAUX, ET CHANTERAIS ET JOUERAIS. IL Y A LÀ QUELQUES BONNES CHANSONS. C'ÉTAIT UNE ÉPOQUE MUSICALEMENT TRÈS CONFUSE. MAINTENANT JE SAIS QUE TU NE DOIS JAMAIS COURIR APRÈS LES MODES, TU TE RETROUVERAS TOUJOURS DEUX PAS DERRIÈRE.

RTJ : Que s’est-il passé pour Doc Holliday entre 1983 (« Modern Medicine ») et 1986 (« Danger Zone ») ?

Bruce : EDDIE, JOHN, ET MOI AVIONS UN GROUPE APPELÉ ‘THE NEXT’. BOÎTE À RYTHMES, TECHNO-FUNK. J'AI VRAIMENT AIMÉ THE BAR KAYS, THOMPSON TWINS, GAP BAND, TALKING HEADS.

RTJ : Dans une interview où l’on te demande tes meilleurs et pires souvenirs, tu évoques un concert au Madison Square Garden et une période où le groupe et les roadies partageaient une seule pièce pour dormir et mangeaient uniquement du riz. Dans quelles circonstances cela s’est-il passé et à quelle époque ? D’autres souvenirs de ce genre te reviennent-ils en mémoire ?

Bruce : SUR UNE PÉRIODE DE 4 ANS, NOUS SOMMES PASSÉS DE LA PREMIÈRE PARTIE DE SABBATH AU THE GARDEN, À DORMIR SUR LE SOL DE L'APPARTEMENT DE MA FUTURE FEMME, MANGEANT DU RIZ ET FUMANT DE L'HERBE. JE NE SUIS PAS SÛR DE DEVOIR DIRE QUE L'UN ÉTAIT LE MEILLEUR ET L'AUTRE LE PIRE. ÊTRE POPULAIRE ET FAIRE DES TOURNÉES, ÊTRE INCONNUS ET REJETÉS, NOUS ÉTIONS TOUJOURS DES AMIS ESSAYANT DE FAIRE LA MEILLEURE MUSIQUE POSSIBLE. JE ME SOUVIENS D'UN VOYAGE À L'ARRIÈRE D'UN PICK-UP DE LOCATION DE GAINESVILLE, FLORIDE À ATLANTA EN PLEIN DÉCEMBRE GLACIAL. QUATRE OU CINQ D'ENTRE NOUS SOUS DES COUVERTURES, AVEC TOUT L'EQUIPEMENT- AMPLIS SONO, BATTERIE, LUMIÈRES DERRIÈRE NOUS. ET RAPPELLE-TOI, TOUS LES GROUPES POPULAIRES À L'ÉPOQUE AVAIENT DE STUPIDES COIFFURES ET PORTAIENT DES ROBES. BOY GEORGE? A FLOCK OF SEAGULLS? COMMENT EST-CE QUE DES ROCKERS SUDISTES AURAIENT PU CORRESPONDRE À ÇA? RISIBLE.

RTJ : Dans un autre article, tu déclares avoir été présent lors de l’enregistrement du premier album de
Molly Hatchet et que Duane Roland aurait joué tous les solos du disque. Est-ce vrai et que faisais-tu là ?

Bruce : J'ESPÈRE QUE C'EST UNE CITATION D'UNE AUTRE PERSONNE, PARCE QUE CE N'EST PAS MOI. JE N'ÉTAIS NULLE PART DANS LES ENVIRONS. PEUT-ÊTRE PEUX-TU ME RAPPELER D'OÙ VIENT CETTE CITATION…

RTJ : « Song For The Outlaw Live » est un grand album. Pendant le concert de Doc Holliday à Paris, tu as souligné un énorme paradoxe : ce disque a été distribué à l’époque par une firme française. Á ton avis, pourquoi Doc Holliday n’a-t-il pas pu jouer en France durant tout ce temps ? Penses-tu que les organisateurs étaient réticents à faire venir le groupe ?

Bruce : IL Y AVAIT UN BUSINESSMAN VÉREUX QUI NOUS AVAIT REMPLI UN CHÈQUE SANS PROVISION À LONDRES. IL VENAIT DE FRANCE ET AVAIT CETTE MAISON DE DISQUES. LA PRINCIPALE CHOSE QU'IL M'A DITE ÉTAIT, “JE VOUS INTENTE UN PROCÈS MAINTENANT, BRUCE!” J'AI RIGOLÉ. IL AVAIT FAIT LE CONTRAT D'ENREGISTREMENT AVEC NOTRE ANCIEN MANAGER, PAS MOI, ALORS BIEN SÛR, NOUS N'AVIONS PAS ÉTÉ PAYÉS. PENDANT DES ANNÉES, ON M'A DIT QU'AUCUN PROMOTEUR FRANÇAIS NE NOUS FERAIT UNE OFFRE. J'ESPÈRE QUE NOUS AVONS TROUVÉ LES BONNES PERSONNES IL Y A DES ANNÉES. LA FRANCE REGORGE DE SUPER FANS.

RTJ : J’en profite pour te dire que cela a été un grand honneur de te rencontrer à Lyon, pour le concert de
Doc Holliday, tu as joué aussi à Goncourt et à Paris, gardes-tu une anecdote de cette dernière tournée ?

Bruce : C'ÉTAIT SUPER FINALEMENT DE VENIR EN FRANCE. J'ESPÉRAIS EN VOIR PLUS, MAIS J'AI VU UN BUS, UNE SCÈNE, UNE BALANCE, UN BUS, UNE CHAMBRE, UN SHOW, TU SAIS? NOUS AVONS EU DU TEMPS POUR APPRÉCIER LE SHOW AU CHÂTEAU (GONCOURT?). ILS NOUS ONT FAIT DU STEAK FRITES! ET ILS ONT ESSAYÉ DE M'EMPOISONNER AVEC DE L'ALCOOL. JE NE ME SUIS PAS FAIT AVOIR CETTE FOIS-LÀ, MAIS JE PENSE QUE CE N'EST PAS LE CAS DE TOUT LE MONDE…

RTJ : Dans « Redneck Rock'n’roll Band », tu évoques David Allan Coe ? As-tu eu l’occasion de parler avec lui ?

Bruce : OUI, NOUS AVONS JOUÉ QUELQUES SHOWS AVEC COE. IL EST UNIQUE. UN MYSTÈRE. IL ME PARAISSAIT SYMPA. AVONS BEAUCOUP RI.

RTJ : Il semble que tu aies participé à un concert de soutien pour Danny Joe Brown. Quel homme était-ce ?

Bruce : JE NE CONNAISSAIS PAS AUSSI BIEN DANNY QUE D'AUTRES DANS LE GROUPE. IL ÉTAIT PARFOIS FORT ET SAUVAGE, MAIS CHALEUREUX ET GENTIL D'AUTRES FOIS. IL ÉTAIT PRISONNIER COMME LES AUTRES MECS DE HATCHET, D'UN REGRETTABLE CONTRAT DE MANAGEMENT. DAVE HLUBECK ÉTAIT UN PETIT MEC SUFFISANT,
MAIS JE L'APPRÉCIAIS. IL NE FALLAIT PAS LE PRENDRE TROP AU SÉRIEUX. ILS JOUAIENT TRÈS BIEN, TOUS.

RTJ : Tu as eu souvent l’occasion de venir en Europe notamment en Allemagne,
combien de fois êtes-vous venus ?

Bruce : JE N'AI PAS COMPTÉ. C'EST UN JOB POUR LES MAGASINES. TOI, DIS-MOI!

RTJ : Vous avez joué à Londres à l’Hipperdrome (ou est-ce l'Hippodrome, renommé par une erreur sur la vidéo?), te souviens-tu de ce concert en 1989 ?

Bruce : HIPPODROME, OUI, SUPER SHOW. PREMIÈRE EXPÉRIENCE DEVANT LA PRESSE ROCK EUROPÉENNE ‘LIVE’. NOUS ÉTIONS UN GROUPE TRÈS PUISSANT ET AGRESSIF À L'ÉPOQUE. ÇA AVAIT BIEN MARCHÉ.

RTJ : Vous avez joué aussi à Londres en 1990, où était-ce ?

Bruce : NOUS AVONS FAIT LE MARQUEE, ET D'AUTRES DATES EN ANGLETERRE. UNE ANNÉE NOUS AVONS FAIT LA TÊTE D'AFFICHE DU ‘BULLDOG BASH’.

RTJ : Comment s’est passé l’enregistrement de Borderline, avec Georg Bayer et le duo Withesnake Moodie-Marsden ? Peux-tu nous raconter comment cela s’est passé ?

Bruce : GEORG ET MOI ÉTIONS ET SOMMES LA FAMILLE. CADILLAC, BUD, ET MOI AVONS RÉPÉTÉ TOUT LE RÉPERTOIRE DANS LE STUDIO ‘B’ À STUTTGART PENDANT DEUX SEMAINES, JE PENSE, ENSUITE NOUS SOMMES ALLÉS DANS LE STUDIO ‘A’ POUR ENREGISTRER. BERNIE ET MICKEY SONT VENUS PENDANT UN JOUR OU DEUX. C'ÉTAIT D'INCROYABLES GUITARISTES ET AUTEURS. JE PENSE QUE MICKEY EST UN MEILLEUR JOUEUR DE SLIDE QUE DICKEY BETTS ET ÇA VEUT TOUT DIRE! BERNIE A UN ESPRIT CRÉATIF. JE SUIS PRESQUE SÛR QU'ILS NE SE SOUVIENNENT PAS DU TOUT DE MOI, OU DU PROJET. C'ÉTAIT DES ‘STARS’ -QUELQU'UN DOIT L'ÊTRE! J'AI ESSAYÉ DE FAIRE LE MIEUX QUE JE POUVAIS POUR GEORG. J'AI JOUÉ DE LA GUITARE, J'AI CHANTÉ, ARRANGÉ, PRODUIT, ET MIXÉ. JE L'AIME ET IL ME MANQUE TERRIBLEMENT JUSQU'À CE JOUR.

RTJ : Cet album ressortira-t-il en CD ?

Bruce : SI SA FEMME ANGELIKA LE SOUHAITE, JE FERAIS TOUT POUR ELLE, N'IMPORTE QUAND, N'IMPORTE OÙ. SA LÉGENDE DÉPEND D'ELLE. JE LA RESPECTE ET JE L'AIME TANT. ET MA NIÈCE ET MON NEVEU KATHA ET FELIX. ILS SONT MAGNIFIQUES, ET CE SONT MES AMOURS.

RTJ : Á quelles dates vivais-tu en Allemagne ?

Bruce : PROBABLEMENT DE LA FIN ’59 À L'ÉTÉ ’67?

RTJ : Peux-tu nous dire quelques mots sur Georg Bayer ?

Bruce : INTELLIGENT, ICONIQUE, HISTORIEN, FRÈRE, MARI, PÈRE. À CHAQUE FOIS QUE J'AI ÉTÉ AVEC LUI , J'AI APPRIS QUEELQUE CHOSE OU RI. OU LES DEUX. JE N'AI PAS LES MOTS POUR EXPRIMER SON MÉRITE. J'ATTENDS AVEC IMPATIENCE DE LE VOIR DE NOUVEAU UN JOUR. JE DIRAI ‘JE TE L'AVAIS DIT!’

RTJ : Rusty Burns nous a quittés en début d’année, avais-tu eu l’occasion de le rencontrer plus longtemps que pour les changements de plateau ?

Bruce : NON, MALHEUREUSEMENT. MAIS DE TOUT CE QUE J'AI ENTENDU NOUS AURIONS ÉTÉ DE GRANDS AMIS.

RTJ : Parlons guitares. Possèdes-tu des guitares vintage ?

Bruce : OH NON. JE N'AI PLUS RIEN D'AUTREFOIS. J'AI VENDU, FUMÉ, SNIFFÉ, OU PAYÉ LA NOTE. JE MÈNE MAINTENANT UNE VIE DIFFÉRENTE DEPUIS LONGTEMPS.

RTJ : Selon toi, quelle est la meilleure combinaison guitare/ampli/tirants de cordes ?

Bruce : TOUT CE QUI VOUS REND HEUREUX ET VOUS FAIT MIEUX JOUER. LA TECHNIQUE D'AUJOURD'HUI A TOUT CHANGÉ.

RTJ : Quelle est la meilleure guitare sur laquelle tu aies joué ?

Bruce : LA DERNIÈRE.

RTJ : Quels groupes et guitaristes de rock sudiste (mais aussi de blues et de rock en général) préfères-tu ?

Bruce : TAJ MAHAL, TAJ MAHAL, TAJ MAHAL. PETER GREEN, DANNY KIRWAN, JESSE ED DAVIS, JUNIOR WELLS BLUES BAND, LOWELL FULSOM, CLAPTON, JOHN CIPPOLINA, JERRY GARCIA, BILL CHAMPLIN AND THE SONS, JOHN LENNON, GEORGE HARRISON, CHUCK BERRY, TONY HICKS, ALLAN CLARKE, DUANE, DICKEY, TOY, RIC SKELTON.

RTJ : Quelle est ton opinion sur le débat concernant le « rebel flag » dans les états du Sud ?

Bruce : STUPIDE. LES DRAPEAUX SONT SEULEMENT DES MORCEAUX DE VÊTEMENTS COUSUS ENSEMBLE.
ILS NE VEULENT RIEN DIRE POUR MOI.

RTJ : Que penses-tu de la folie destructrice qui règne actuellement dans le monde sous couvert de la religion ?

Bruce : LA RELIGION EST LA FAIBLE TENTATIVE DE L'HUMANITÉ DE METTRE DIEU DANS UNE BOÎTE QUE LES HUMAINS CONTRÔLENT. IL EN SOURIT. MENER DES GUERRES AU NOM DE DIEU N'A AUCUN SENS. IL VEUT QUE NOUS VIVIONS EN PAIX ET QUE NOUS NOUS AIMIONS ET QUE NOUS NOUS SOYONS UTILES. MALHEUREUSEMENT, EN CE MOMENT BEAUCOUP DE STUPIDITÉ VIENT DES U.S.A.. DEPUIS QUE TU M'AS ENVOYÉ CES QUESTIONS NOUS AVONS ÉLU UN CLOWN ESSAYANT DE JOUER LE RÔLE DE PRESIDENT. ET IL S'EST ENTOURÉ DE GENERAUX, ET EX-GENERAUX. NOUS RESSEMBLONS MAINTENANT À UNE DICTATURE DU TIERS-MONDE. IDI AMIN=TRUMP. ÇA NE TE FAIT PAS PEUR? MOI SI.

RTJ : As-tu des projets musicaux ?

Bruce : OUI.

RTJ : Peux-tu nous expliquer les circonstances de la création du « nouveau » Doc Holliday ?
Qui détient le nom Doc Holliday ?

Bruce : QUAND JE ME SUIS RETIRÉ EN 2011, J'AVAIS PRÉVU UN DERNIER SHOW À MACON. ENSUITE MA FEMME EST ENTRÉE À L'HÔPITAL DE MAI À OCTOBRE 2012. DONC, JE N'AI PAS PU PROGRAMMER UN SHOW. PENDANT CE TEMPS, ET ENSUITE, EDDIE ET BUD ONT COMMENCÉ À FAIRE RÉPÉTER UN GROUPE. QUELQUEFOIS JE SUIS LENT, ET IL LEUR SUFFISAIT DE M'ATTENDRE. JE PENSE QU'ILS EN AVAIENT ASSEZ DE M'ATTENDRE CETTE FOIS, ET QUAND J'AI DIT QUE LE GROUPE PRENAIT SA RETRAITE, ILS N'EN AVAIENT PAS ENVIE. ILS SE SONT RÉUNIS PENDANT QUE MON ATTENTION SE PORTAIT AILLEURS. ALORS, J'AI DONNÉ À EDDIE MA BÉNÉDICTION POUR ÊTRE DÉPOSITAIRE DU NOM DU GROUPE ET JOUER TOUS LES MORCEAUX QUE J'AI ÉCRITS SI ILS VOULAIENT, GRATUITEMENT. BONNE CHANCE À EUX!

RTJ : Que devient John Turner Samuelson ?

Bruce : JOHN ET MOI TRAVAILLONS TOUJOURS ENSEMBLE. DE LA MÊME FAÇON QUE MOI ET CADILLAC (DANNY LASTINGER), ET TONY COOPER, NOTRE CLAVIER DE L'ÉPOQUE ‘DANGER ZONE’. C'EST À PEU PRÈS LA MEME CHOSE QUE ÇA A TOUJOURS ÉTÉ.

RTJ : Quel est ton album préféré de Doc Holliday ?

Bruce : DES PETITS MORCEAUX DE CHACUN. J'AURAIS PU FAIRE QUELQUES JOLIES COMPILATIONS!

RTJ : Qui a eu l’idée de vous présenter comme « the wonder band from Dixieland » ?

Bruce : SON NOM ÉTAIT ‘THE BIG VOICE’, NOTRE STAGE MANAGER ET MON AMI ERNIE HARRIS. JETTE UN COUP D'OEIL AU PREMIER LP. IL VIT AU VIET NAM MAINTENANT.

RTJ : Dernière et traditionnelle question, si tu devais rester sur une île déserte, quels sont les cinq disques que tu emmènerais avec toi ?

Bruce : J'AURAIS UNE BIBLE. ET UNE RADIO POUR RECEVOIR DU JAZZ, DES OLDIES, DU BLUES, DU ROCK, DU LATIN, DE L'AFRO-CUBAN, DE LA SALSA, DE LA COUNTRY, ET DU ROCK-A-BILLY, BEATLES, BEATLES, BEATLES, ET TAJ MAHAL. AI-JE MENTIONNÉ TAJ MAHAL?