Copyright
© 2007 Road to Jacksonville
Webmaster : Patrice
GROS
Tous droits reservés.
Design par Zion
pour Kitgrafik.com
Interview Christophe Marquilly
par Y. Philippot-Degand - avril 2008
RTJ
: C'est avec grand plaisir, Christophe, que je t'ai retrouvé cette
année à Charmont, et je te remercie de bien vouloir répondre
à ces quelques questions pour RTJ. Tout d'abord, connaissais-tu Charmont
de réputation avant de venir, et comment s'est décidée
ta venue ici cette année?
C. Marquilly : Non, pas spécialement, ce sont eux, « Plug
and Play », qui mont invité.
RTJ
: Au final, comment as-tu trouvé ce festival?
C. Marquilly : J'ai trouvé ça super bien organisé, des
gens qui croient en leur projet et 400 personnes à l'arrivée,
bravo.
RTJ
: Tous les observateurs avec qui j'ai pu parler n'ont pas manqué de
souligner la qualité de ta prestation,
qui nous a tous impressionnés. Comment l'as-tu vécue sur scène?
C. Marquilly : Sur scène ça va vite. Ma formule trio ne laisse
pas de place à lerreur, et mes titres ne sont pas faciles
à jouer à 3, donc je prends des pros
mais sur scène
ça passe trop vite !!
RTJ
: Au cours de cette prestation, tu as abordé un peu toutes les époques,
du premier album de Stocks à ton dernier CD deux titres, dont nous
allons reparler. Pourtant avec les Outsliders, tu évites soigneusement
les morceaux que tu as écrits, à part "Rêve d'Irlande".
De plus, tu te produis en power-trio comme à l'époque de Stocks.
Peut-on alors dire désormais
que les concerts de Marquilly sont quelque part le prolongement de la carrière
de Stocks?
C. Marquilly : Stocks est le groupe dont je suis le créateur et l'auteur
compositeur de tous les titres, donc il y a une continuité dans les
compos, une évolution plutôt. Outsliders, cest pour faire
joujou, je joue des gens que j'aime
mais cest pas moi
RTJ
: A propos de trio, peux-tu présenter tes nouveaux partenaires, Fabrice
Debels (basse et chant)
et Thomas Gonzalez (batterie et choeurs)?
C. Marquilly : Fabrice, à la basse et voix, chante super bien, une
voix proche de la mienne, mec humble, pro, que du bon. Thomas aux caisses
joue super bien, mental d'enfer, il sera un grand batteur rock et il chante
aussi. J'aime ces mecs, ils prennent des risques, ça me change des
opportunistes qui font ça pour se payer les clopes !!!! (Jai
les noms si il faut).
RTJ
: Comment s'est bâtie ta set-liste? Au feeling? Etait-elle particulière
à Charmont?
C. Marquilly : Set-list au feeling suivant le timing, rien n'est arrêté.
RTJ
: Comment s'est décidée cette inattendue mais enthousiasmante
version de "J'vais craquer" avec Plug'n play?
C. Marquilly : Plug and Play m'ont fait l'honneur de jouer un de mes titres,
et cest toujours émouvant,
ça sonnait vraiment bien cette song. Voilà, quand cest
dans l'esprit, cest magique
Merci à eux.
RTJ
: Depuis qu'on se connaît, tu sais l'importance qu'a eu ta musique dans
mon évolution musicale, or j'ai retrouvé
depuis cette influence chez John Molet de Calibre12 et chez Plug'n Play, et
je suppose que nous ne sommes pas les seuls, loin de là. As-tu conscience
d'avoir marqué toute une génération de musiciens, de
servir de référence pour eux,
et comment le vis-tu?
C. Marquilly : Ho, je sais pas si j'ai beaucoup d influence sur cette scène.
Tant mieux si cest le cas:
je sais que ces mecs sont purs et vrais, et ça, cest une denrée
rare man, tu peux mcroire (j ai des noms aussi là !!!).
RTJ
: Tu viens de sortir un nouveau CD deux titres, aux textes très travaillés.
Depuis "Trois", on sent une maturité
qui se traduit par une profondeur et une diversité nouvelles des textes.
Peux-tu nous parler de cette évolution?
C. Marquilly : Il faut allier le feeling à une histoire en français,
cest dur mais cest comme ça que je bosse.
Je suis pas pop !!! J'aime pas ça, le consommable en musique,
alors je me dis qu'il en restera quelque chose peut-être.
Une chanson, cest de la matière dâme, sinon cest
dla daube
RTJ
: Si j'ai bien compris, ce nouveau CD est le premier étage d'une fusée
qui doit aussi comporter un album entier.
As-tu des précisions à nous donner sur ce projet? Aurons-nous
la chance de pouvoir disposer de la version studio du magnifique "Rêve
d'Irlande", aussi splendide en trio qu'en duo acoustique avec Outsliders?
C. Marquilly : CD ? Ben si jai des gens pour m'aider à le
sortir, des vrais, pas des branleurs comme j'ai connu sur l'album
3 de Stocks, mais oui cest en vue, mais pas n'importe comment... à
voir, prudence
RTJ
: Que ce soit sur "Rêve d'Irlande" ou sur "Fiora",
on décèle de plus en plus d'influences celtiques dans ta musique.
Est-ce le résultat de tes fréquents séjours cette magnifique
région qu'est la Bretagne?
C. Marquilly : J'aime le côté celtique, suis amoureux de la Bretagne!
Mon p'tit bateau m'y attend chaque année, j'y finirai ma vie dès
que possible: Brocéliande, Merlin, les huîtres à Cancale
avec un p'tit coup d'blanc, y a quoi de mieux ?
Le ciel change tout l'temps comme la mer, cest beau à crever,
surtout que les Parigots continuent à s'faire cramer la couenne à
St Trop' ! Ça fait de la place
.Là-bas, y a 4 saisons
en 2 heures, comme lIrlande.
RTJ
: De même, on retrouve aussi dans certains de tes textes ce souci de
l'équilibre entre l'homme et la nature, sujet particulièrement
sensible pour les Bretons que tu rencontres régulièrement, durement
touchés comme on le sait par les marées noires et les excès
d'une agriculture intensive. Cette sensibilité a-t-elle été
toujours présente en toi, ou a-t-elle fait progressivement son apparition
plus récemment?
C. Marquilly : La nature, cest fondamental. J'ai chassé dès
14 ans, je connais plein de noms d'oiseaux, je pêche aussi
et je vois les dégâts dans les deux activités, les abus
aussi, j'aime pas les viandards ni les écolos fachos, bref mort aux
cons! « Vaste programme » répond le Général
(ça c'est du vrai : De Gaulle). (Authentique, lors d'un meeting
en 1968:
C. de Gaulle avait aussi un sens très particulier de l'humour
NdR)
RTJ
: Il y a maintenant environ 25 ans (!), tes textes décrivaient de manière
très juste le malaise individuel des gens "différents",
authentiques, et soucieux de ne pas se jouer la comédie ou de se trimballer
avec un masque, mais qui ont
du coup du mal à "prendre leur place dans le trafic", comme
dit la chanson, et à l'époque beaucoup de gens s'y étaient
retrouvés. On le note encore aujourd'hui dans de magnifiques morceaux
comme "Tellement fragile", mais il semblerait que maintenant tes
textes s'orientent un peu plus vers des soucis plus "collectifs"
ou altruistes. Comment expliques-tu cette évolution de ton inspiration?
C. Marquilly : Les textes changent comme les cicatrices, y a des mots plus
forts. J'aime toucher les gens, car on sait bien que nos douleurs sont les
mêmes pour tous, cest banal en fait. Alors avec de la musique
autour, ça passe mieux
j écris différemment aujourdhui, heureusement
RTJ
: On connaît tes liens avec John Molet, mais que connais-tu de la "nouvelle"
vague sudiste en France, Natchez
et Plug'n play, qui étaient à Charmont, mais aussi General Lee
Band, Truckers, Texaroma, Diesel Dust, Mainstreet,
et même tes voisins de Swamp, sans compter le retour de Bacchus et de
Michel Levet avec son Mimi King ?
Suis-tu l'évolution de cette scène?
C. Marquilly : John Molet et moi, on svoit pas souvent, et à
chaque fois cest comme si cétait hier. Si j'crève
avant lui
et qu'il vient pas à mon enterrement, jferai vraiment la gueule
dans ma boîte
Cest tous ces mecs comme John qui me font avancer aussi.
RTJ
: Quelle musique écoute Christophe Marquilly au printemps 2008?
C. Marquilly : J'écoute du classique !! Du piano, Mozart, Requiem
de Verdi, Samuel Barber à pleurer, d'ailleurs je pleure !!! Du
rock, AC-DC, ZZ Top, dès fois Winter, Johnny hein, pas l'autre-là,
Ophélie ! Quoiqu'elle soit bien bellote !!
Et la radio quand je veux me faire du mal (avec la nouvelle chanson française !!
Là je me marre grââve)
Et Biréli Lagrène, lui y m'donne envie darrêter
la guitare tellement cest up !!!!
RTJ
: Aujourd'hui, que peut-on souhaiter à Christophe Marquilly, à
part faire bonne pêche cet été dans la Manche?
C. Marquilly : J'aimerais faire Taratata et "Rêve d Irlande"
avec 10 cornemuses au cul pour leur montrer que
RTJ
: Comme tu le sais, sur RTJ, nous terminons souvent par une question musicale.
Peux-tu nous citer les cinq guitaristes dont tu reconnais le plus l'influence
sur ton jeu, ton écriture et ton inspiration?
C. Marquilly : Steve Ray, Gallagher, Billy Gibbons et un ami (du moins j'espère)
Gildas Arzel qui est un grand musicien, guitariste compositeur, bref énervant
quoi !! Du talent
et gentil avec ça.
RTJ
: Bon ça fait quatre, ça ira! Merci beaucoup Christophe, et
au plaisir de te recroiser bientôt.
C. Marquilly : See you soon, man, kenavo !
Christophe Marquilly: www.marquilly.com