SOUTHERN ROCK IN GERMANY

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Le Rock Sudiste en Allemagne est un exemple qui, à première vue, paraît simple et synoptique, mais qui, à plus long terme, semble également prendre des dimensions absurdes. Ce n'est pas seulement parce qu'il y a de nombreux groupes en Allemagne qui jouent du Southern Rock, mais parce qu'il est difficile de définir ce qu'est exactement le pur Southern Rock. A partir de là, de nombreuses discussions à partir des origines, des langues, des styles.. et à part pour quelques groupes sudistes originaux et reconnus comme tels…ce sera toujours un mystère ou une interprétation de savoir ce qu'est exactement le rock sudiste.

Une contribution importante pour tenter de répondre à cette question a été faite par Michael Knippschild sur son site " southern rock archiv " et dans son livre " Southern Rock - Bands und Fakten ". De toutes manières, il y a cette déclaration de Don Swensen (fondateur du groupe Rebel Storm) : " Nous (les musiciens) déterminons ce qu'est le rock sudiste (aujourd'hui) ".
Tous les fans de ce qu'on appelle Southern Rock savent que tout a commencé avec les Allman Brothers, Lynyrd Skynyrd et par exemple le Charlie Daniels Band (bien que Charlie Daniels soit en fait plus influencé par la musique Country). Mais comment cela a-t-il commencé en Allemagne ensuite ? L'Allemagne n'était-elle pas dans le milieu des années 70 le pays de "l'herbe et des carottes " ? Udo Linderberg, oui, mais pas de rock sudiste typique, pas de duels de guitares, pas de jams sans fins (excepté pour les groupes hippies déjantés comme Guru Guru et autres). De toutes manières, dès 1972, le groupe ouest-allemand " Tanned Leather " a enregistré son premier album " Child of Never Ending Love " à Cologne et Munich et son deuxième album " Saddle Soap " (chez EMI en 1976) sonnait vraiment sudiste. Ou était-ce plus de la Westcoast ? Country ? Pop.

Chers amis de la musique, maintenant trente ans plus tard, ce n'est plus la peine d'en discuter. Si les guitares du superbe morceau d'ouverture " You blew it if you do it " sont influencées par Duane Allman et Dickey Betts ou par Wishbone Ash, ou si Tanned Leather a pu ouvrir la voie à un groupe comme " Lake " (qui a tourné avec Lynyrd Skynyrd aux USA et avec Wishbone Ash et beaucoup d'autres -Le chanteur de Lake, Alex Conti, est un adorateur de Duane Allman et aime beaucoup Steely Dan- c'est vraiment du Rock n' Roll), ou si le groupe destinait ses morceaux aux cow-boys à cause des morceaux " A Hard Road back to Georgia " ou " Country Boy ", ce sont toutes les questions dont on ne connaît pas les réponses et cela n'a plus d'importance.
Comme Atlanta Rhythm Section, Tanned Leather utilisait parfois des rythmes funk, et avait des vraies ballades comme Charlie Daniels ou Grinderswitch, et un morceau comme " Greyhound take me Home in San Francisco " a été influencé par les Beach Boys. Plus que cela, ce petit groupe allemand a évidemment écouté attentivement Little Feat et les Doobie Brothers.



Les deux LPs ne sont jamais sortis en cds, mais un collectionneur peut occasionnellement les trouver dans des conventions ou sur des sites Internet spécialisés. Certains membres du groupe sont apparus dans l'entourage de Udo Lindenbergh, les autres devinrent célèbres sur la scène " Schlager ". L'Allemagne, et par la même occasion, l'Europe n'ont jamais été des bastions du rock sudiste. Des superhits comme " Sweet Home Alabama ", " Ramblin' Man " ou plus tard les tubes de 38 Special n'ont pu être évités et il y a et a eu beaucoup de cover bands qui ont repris ces morceaux. Mais les groupes originaux avec leurs propres titres ont été longtemps des exceptions et le sont toujours. Pendant qu'aux USA, les groupes de première génération devaient gérer leurs crises de superstars et que leurs albums apparaissaient moins forts -et avaient de mauvaises critiques dans la presse- et alors que le 20 octobre (date de l'accident d'avion de Lynyrd Skynyrd pour les ignorants) devenait la date la plus triste de l'histoire du rock sudiste, les musiciens allemands, les compagnies de disques et les producteurs ignoraient ce courant musical ou n'osaient pas lui donner leur propre interprétation.
D'ailleurs, il restait toujours l'image de gros racistes buveurs de bières. C'est ridicule, rien qu'à jeter un œil aux membres des Allman Brothers. Même quand Charlie Daniels a été critiqué pendant des années pour ses positions ultra conservatrices, cela a toujours été risqué de tirer des conclusions à partir d'une personne et de généraliser à toute la scène.

Bruce Brookshire de Doc Holliday m'a dit une fois qu'avec son groupe il se sentait comme les Punks de la scène sudiste quand ils ont commencé comme " la seconde génération " à la fin des années 70, au début des années 80. Néanmoins, çà a été cette seconde génération qui m'a vraiment poussé dans le rock sudiste. Molly Hatchet en 1978 (et encore plus avec leur chef d'œuvre " Flirtin' with disaster " en 1979), le déjà-nommé Doc Holliday, 38 Special et ses trois premiers albums, Blackfoot et aussi les Outlaws sont arrivés soudainement ici (l'ordre d'arrivée de ces groupes n'est pas important, l'arrivée sur le marché allemand est importante). Et ils jouaient fort, hard, avec deux ou trois guitares et leurs solos étaient plus forts que tout ce que j'avais jamais entendu jusque là -comparés à eux, même Skynyrd semblait jouer calmement. Ces groupes jouaient la musique qui reste dans mes souvenirs. Tous ces groupes ont joué dans l'esprit de Duane Allman et Ronnie Van Zant… je m'en suis rendu compte plus tard.
Un jeune homme de Münich s'en est aussi probablement rendu compte plus tard, le premier et malheureusement seul LP a été plus influencé par Molly Hatchet que par Lynyrd Skynyrd.

C'est à la fin des seventies et nous étions influencés par les Sex Pistols, quand est arrivé un petit groupe de Münich-Pasing et qui avait exactement le même son que sur les deux premiers albums de Molly Hatchet. Et ce groupe jouait ses propres morceaux ! Je ne sais pas combien de fois je les ai vus sur scène. Cinq, peut-être dix fois, mais, oh man, ce groupe pétait le feu. Des duels de guitares, du boogie et du rock sudiste classique, tous les morceaux joués aussi hards que les morceaux les plus hards de leurs idoles américaines.

Creepy Lane était le nom de ce groupe et quelques milliers de fans de Münich et de ses alentours donnaient tout ce qu'ils avaient (même leur dernier Mark pour un ticket de train pour les voir sur scène) mais le groupe a splitté avant qu'ils parviennent au succès.
Le LP s'appelait " Let's the rebels rock ", sorti chez Zyx Records et a été mixé à Jacksonville en Floride, et après de nombreuses écoutes, le disque n'avait qu'un point faible : les vocaux était trop minces. De toutes manières, Robert Stragalinos doit être aussi vieux que moi, ce qui veut dire que sa voix ne s'est pas cassée depuis. Pour le reste, le disque contenait quelques bons morceaux de rock et de duels de guitares.

Des morceaux comme " Black Friend ", " Dixie talkin' " ou " Round Up " n'ont pas atteint en Allemagne -ou ailleurs- leur cible. Même le plagiat obligatoire de Free Bird dans le morceau " The Dirty Deal " semble très froid même s'il est extrêmement beau, des riffs de guitare et des solos qu'on aimerait ne jamais voir finir. Pour autant que je sache, seul le joueur de claviers Ludwig Seus est toujours dans le business de la musique. Il est membre depuis longtemps du Spider Murphy Gang et a une carrière solo comme musicien de Cajun et de Zydeco. Le rock sudiste des premières années est définitivement terminé.

Il y a eu un autre groupe en 1981-82 qui jouait du Southern Rock sans faire des reprises. Hot'Lanta est le nom de ce groupe et ils ont laissé beaucoup de questions derrière eux. Le groupe jouait du bon rock n' roll, a montré qu'il savait faire de l'excellent rock sudiste quand il était au top, et d'autre part jouait des pénibles morceaux de danse guimauve. Les morceaux dans le style de Santana étaient sympas, mais quand ils partaient dans le répertoire " schlager "…. D'un autre côté ils ont déjà joué et créé un son qui plus tard est devenu familier avec 38 Special (dans leur partie light), avec des morceaux comme " Loaded and brokedown " (en oubliant la mauvaise production du chant) et " Carry me ". Hot'Lanta appartient à l'histoire du rock sudiste allemand, mais ils n'ont pas complètement été influencés par le Southern Rock. Le son de leurs deux LPs, d'après les standards actuels, paraît avoir vieilli et sonne très allemand (dans le mauvais sens du mot). Mais néanmoins, " No one won " et " Good time rollers " (qui est le moins bon des deux à cause de la production) sont des albums indispensables pour les fans - plus de la moitié des morceaux sont excellents. " Wanted, back to Georgia ", " Southern people ", " Sex pistol " et plusieurs autres titres montrent des moments de rock sudiste classique, juste ce qu'aiment bien les fans. Le groupe a disparu tranquillement. Pourquoi personne n'a jamais pensé à rééditer ces albums en cds ?

Ainsi s'achève la première période du rock sudiste en Allemagne. Même aux USA les stars disparaissent. Quelques-uns agonisent doucement comme Blackfoot, d'autres rapidement et sans mal et ne reviennent jamais, d'autres comme 38 Special ont changé radicalement leur direction musicale dans les courants porteurs du rock, mais n'intéressent plus les vieux fans. Le Rossington Collins Band ne peut plus repartir, et Gary Rossington sous son propre nom a sorti un terrible album commercial et l'agonie a continué en Europe. On était satisfait simplement par un groupe de country amateur qui reprenait quelques vieux morceaux.
L'époque de la douleur et de la souffrance s'acheva en 1987, quand en Europe on entendit parler de la reformation de Lynyrd Skynyrd pour une tournée (remarquez qu'à l'époque il n'y avait pas Internet et la presse n'en parlait pas, mais le cd live de cette tournée a reçu un bon accueil). Pendant cette époque, on entendait parler de temps en temps d'un nouveau groupe allemand du nom de General Lee Band. Cela a duré jusque environ 1991 avant qu'un cd soit gravé.

Le chanteur du groupe s'appelait Willi Eilers, dit le " Général ". Il avait vraiment une voix forte. Eilers était en fait le premier allemand qui pouvait tenir la comparaison avec des géants comme Danny Joe Brown. Bien que la production au niveau du son n'était pas parfaite, les deux cds du groupe (Confederal Wedding en 1991 et Southern Heat en 1993) qui étaient principalement composés de reprises, tenaient la route sur scène.
Puis a suivi toute une série de concerts et des premières parties, comme par exemple Molly Hatchet, et le groupe est devenu petit à petit de plus en plus renommé. C'était également le cas de Creepy Lane, qui s'est lui aussi beaucoup inspiré de Molly Hatchet, mais cette fois avec des versions plus calibrées des années 80, par exemple en 1981 avec " Take no Prisoners " qui contient les reprises de " Bloody Reunion ", " Respect me in the Morning " et " Long Tall Sally ", et où on notait la présence d'une choriste féminine. Mais les Outlaws, Doc Holiday et Skynyrd étaient également des influences importantes. Et ces groupes étaient convaincants. Plus que tout, les deux guitaristes faisaient du bon boulot. D'ailleurs, mon morceau préféré n'était pas une reprise d'un groupe de rock sudiste, mais une superbe version d'un morceau de Amos Moses, rendu célèbre par Alex Harvey.
Les seules choses dont ce groupe de Sauerland manquait était plus de reconnaissance, du swing et du groove, ainsi que plus de tolérance et de respect de la part des gens du business et des consommateurs. General Lee aurait probablement pu obtenir le succès. Leurs quelques compositions originales n'avaient pas la capacité et l'appétit pour les rendre célèbres. Alors est arrivé ce qui devait arriver, le groupe a splitté.



Une partie du groupe autour de Willi Eilers, sous le nom de " Southern Tribute Band ", a continué et a sorti un cd (Rebel by Choice). Le reste du groupe a enregistré un bon cd-4 titres et est resté en activité pendant quelques années. Si " Rebel by Choice " avait été réalisé sous le nom de General Lee, cela aurait pu être un grand pas en avant. Bien que ce EP n'était composé que de reprises, le groupe sonnait plus fort et la production était bien meilleure. Ainsi, par exemple, il y avait une reprise intéressante de " Dead and Gone " de Molly Hatchet, avec des arrangements de guitares originaux. " Wild Eyed Southern Boys " était joué avec beaucoup de présence et d'inspiration, " Swamp Music " avec un chant superbe… vraiment un boulot bien réalisé et bien réussi.

Pendant la même période, un projet d'un autre groupe allemand a commencé rapidement à voir le jour et s'est achevé aussi rapidement. Street Survivors de Niederrhein ne nous a pas seulement donné la pire pochette de l'histoire du rock (une jambe arrachée avec une étiquette d'identification accrochée à l'orteil…no comment), mais en plus ils ne m'ont personnellement pas convaincu avec leur album " Southern Rock will never die ". Bien que ce cd contienne plusieurs compositions personnelles, que le chanteur est d'un niveau correct et que les guitares sonnent bien, il n'y a aucun moment particulièrement remarquable sur cet album.

Tout est absolument prévisible, chaque morceau est une copie de Skynyrd and Co, médiocre et avec une production des années 80, non çà ne m'a vraiment pas plu. Les ballades particulièrement peuvent facilement être oubliées par tous les fans de rock. Mais il ne faudrait pas oublier que quand Street Survivors étaient sur scène, ils donnaient vraiment un super spectacle, et après tout leur cd n'était que le premier et certains morceaux auraient pu donner autre chose. Qui sait ce que ce groupe aurait pu devenir s'ils avaient eu plus de persévérance. Ce cd est devenu une vraie pièce de collection.

General Lee ici, Street Survivors là, mais dans le même temps se formait un groupe qui sera la référence pendant quinze ans en Allemagne et en Europe : Lizard. Georg Bayer (grand fan des Allman Brothers et " frère " de Bruce Brookshire de Doc Holliday qui a aussi produit leur premier album) est le leader et le moteur de ce groupe. Il a mené Lizard jusqu'au début des années 90 à travers tous les problèmes du rock allemand, s'est battu, n'a jamais abandonné bien que le groupe ait vu le jour au moment où le grunge envahissait le monde et que Lizard avait alors du mal à vivre de sa musique. Le Rock n' Roll est souvent injuste.

Aucun premier single d'un groupe allemand, depuis les débuts de Creepy Lane, ne m'avait autant impressionné que " Rock n' Roll Refugees " en 1991. Lizard a commencé sans utiliser les clichés du rock et sans avoir volé des trucs à leurs idoles musicales. C'était du rock, et çà pouvait être assimilé à du rock sudiste, et ils pouvaient apparaître dans n'importe quel événement musical rock classique. Ce n'a pas été sans raison que Lizard a fait la première partie de groupes de rock qui n'étaient pas sudistes, comme les Kinks, Golden Earring, Manfred Mann's Earth Band ou Wishbone Ash. La première fois que je les ai vus sur scène, çà a été pendant la tournée Rickey Medlocke's Blackfoot/Doc Holliday. Et c'était évident : ce groupe était meilleur que tout ce qui existait en Allemagne.
Ce qui est arrivé aussi c'est que le groupe a persévéré. Et soudainement c'est arrivé : le groupe a splitté et Georg Bayer s'est retrouvé avec quelques morceaux et un album à faire.

Les vrais amis s'entraident mutuellement dans cette situation difficile et c'est devenu probablement le plus grand All Star Project allemand jamais réuni par l'industrie musicale. Quelques-uns uns des meilleurs musiciens ont fait partie de ce line-up : Bruce Brookshire et ses frères d'armes de Doc Holliday " Bud " Ford à la basse, " Cadillac " Lastinger à la batterie et John Turner Samuelson à la guitare, avec Micky Moody et Bernie Marsden (ex-Whitesnake et Company of Wolves, maintenant dans M3), Rob Walker (Stillwater), Jeff Carlisi (.38 Special) et beaucoup de musiciens célèbres de la scène allemande et américaine étaient présents sur le cd. Le résultat a été un album de quatorze titres qui, à cause du manque de temps et d'argent, n'a pas été parfaitement produit. D'ailleurs dans les années 90 Bruce Brookshire avait une idée très personnelle du son que devait avoir un album, mais la production était très loin de ce que pouvait donner un chanteur allemand. (mes morceaux favoris sont " Bring me some water ", " Josephine ", " She drives me crazy ", " Macon, Georgia ", " Hold me now " qui n'apparaît malheureusement plus lors des concerts). Bien sur, la maison de disques Long Island Records a fait faillite, et bien sur il n'a pas été vendu autant de copies du cd qu'il méritait, et bien sur on n'a jamais vu ce line-up sur scène…

Par chance, Lizard est revenu en 1995. Un nouveau line-up, avec le super duo de guitaristes Christoph Berner et Volker Dörfler, le maxi-cd " Riding on a Train " en 1996 et beaucoup de concerts, ont amené à l'enregistrement d'un album live en 1998. Sorti en 1999 sur le petit label Stormy Monday (autant dire que la promotion a été au niveau du label…), le cd (d'une qualité remarquable) a montré le groupe dans ce qu'il fait de mieux. Tous mes doutes quant à une perte d'authenticité, se sont envolés les années suivantes après que j'ai assisté à quelques milliers de concerts. Lizard avait atteint un nouveau niveau de perfection.

En décembre 2000, j'ai vu Lizard en première partie de Molly Hatchet, Georg Bayer, avec un bras cassé, le groupe très affûté. En février 2001, le cd " Southern Steel " est sorti et est reconnu comme le meilleur album de rock sudiste européen de tous les temps. Il n'y a aucun morceau qui puisse être trouvé comme étant médiocre ou juste de remplissage. " Southern Steel " est à tous points de vue une œuvre maîtresse, et même sans tenir compte de la nationalité, mais aussi comparée aux productions américaines.
La nouvelle compagnie de disques Halycon a fait un super boulot, le cd s'est relativement bien vendu en 2001 et tout semblait aller pour le mieux, et une nouvelle tournée avec Doc Holliday a été bien suivie par le public, qui est venu en nombre aux concerts.
Un an plus tard, Halycon a cessé ses activités (après 3 ans), toute l'industrie du disque s'est effondrée, à cause de l'introduction de l'Euro les consommateurs ont eu des problèmes et Lizard a continué à jouer des concerts superbes les uns après les autres. Ils sont repartis en tournée en Allemagne avec Bruce Brookshire et ses potes, et ils ont joué dans des petits et dans des grands clubs, et en 2003 on pouvait entendre leurs nouvelles compositions.
A la fin de 2003 est sorti le cd " Lonely are the brave ", et avec celui-ci le meilleur album de rock sudiste européen de tous les temps. Déjà-vu ? OK ! " Lonely are the brave " était meilleur que " Southern Steel " et par conséquent meilleur que n'importe quel cd de rock sudiste enregistré ces dernières années. On ne peut pas dire mieux ! Celui qui ne possède pas ces deux albums ne peut pas s'appeler un fan de Southern Rock. Le label cette fois, Phenix Records, a fait de son mieux mais n'a pas pu rivaliser avec les principes du marché et les ventes du cd ont été inférieures à celles de " Southern Steel ".

Georg Bayer a annoncé à la fin de 2003 qu'il arrêterait à la fin de 2004. Personne n'a pris sa menace au sérieux, mais il est vraiment parti fin 2004. Il a dit au revoir au groupe et à la scène pendant un concert sensationnel d'adieu en octobre, et il a passé le microphone à un jeune chanteur, Stefan Kossmann. Lizard continuera et quelques milliers de fans dont moi espèrent que le groupe restera à son fantastique niveau musical.

Ce jeune chanteur, Stefan Kossmann, a une histoire. Déjà en 1997, il a formé son propre groupe, Flatman, et jouait comme un groupe de reprises de Skynyrd en Bavière. Cela a pris quelques années à ce groupe à se forger sa propre identité et en 2002 il ont sorti un cd avec leurs propres compositions. A cause de leurs formidables performances sur scène, trois guitares et une pêche d'enfer, ils ont immédiatement atteint la place de deuxième dans les charts allemands. Stefan et son frère Torsten ont donné au groupe, concert après concert, une attitude plus professionnelle, ont montré toutes les possibilités qu'offre un line-up à trois guitares, et ont utilisé tous les clichés possibles. D'ailleurs, il y a une ressemblance physique entre Stefan et son idole, Ronnie Van Zant. Ils ont la même barbe, font les mêmes mouvements (Stefan n'a jamais vu RVZ live car il est trop jeune), leurs voix ont les mêmes intonations. Dès le départ, Flatman a été un plaisir à voir sur scène. Musicalement, leurs premières productions convenaient parfaitement.
Sur le premier cd, Flatman a fait beaucoup d'erreurs, comme tous les jeunes groupes. Mais en dehors de cela, le cd était acceptable surtout quand on connaît le potentiel live du groupe.
Un cd sans complexes, une cure de fraîcheur. Le groupe joue du rock sudiste classique, mais bien que ce soit un groupe rock classique, le groupe et le cd ne représentent pas un groupe de covers. Parce qu'ils ont fait beaucoup de concerts, entre autres avec Lizard et Rebel Storm, le groupe est devenu plus fort et nous attendons avec impatience un nouveau cd… qui a été enregistré durant l'été 2004. Il représente un pas en avant, certainement musicalement parlant. Si c'est un pas en avant commercialement parlant, seul le temps nous le dira.

Quand un homme tel que George Bayer part, son groupe a un problème. Lizard a demandé à Stefan Kossmann s'il voulait prendre le poste du meilleur groupe européen de rock sudiste. Il était partant et maintenant il n'est plus seulement chanteur, guitariste et compositeur pour Flatman, mais aussi chanteur de Lizard. A ce niveau, le groupe doit s'offrir ce qu'il y a de mieux, il n'y a pas d'histoire. Dans le même temps, c'est une opportunité pour Kossmann de jouer pour un groupe qui a l'habitude de tourner et des années d'expérience derrière lui, et expérimenter de nouvelles influences musicales qui ne seraient pas limitées au rock sudiste.

Dans la foulée du plus grand groupe allemand, d'autres groupes ont essayé de faire connaître leurs noms. Par exemple, Moderate Pace du Sauerland, qui a sorti en 2002 un premier cd plus que correct (Gasoline), qui a pratiquement disparu à cause de fréquent changements de line-up. Bien qu'ils ne puissent pas être considérés comme des musiciens de Southern Rock, ils jouaient un mélange agréable de R&B, bluesrock, country, funk et westcoast basé sur des riffs de rock sudiste traditionnels. Ce groupe doit enregistrer un nouvel album, jouer plus fréquemment dans des plus grands clubs et doit passer à la vitesse supérieure rapidement avant d'être condamné à jouer dans des petits bars et faire la tournée des clubs.

On pourrait dire la même chose du groupe de Hambourg Nocturn, qui présentait un show de qualité, mais qui a expérimenté trop de courants musicaux avec le premier album (Nocturn). Et c'est la même histoire, des changements de musiciens, et la mort tragique de leur joueur de claviers, les a empêchés de continuer à travailler jusqu'à ce que leur nom soit connu. 2005 devrait être l'année de nouvelles activités plus importantes, sinon le groupe ne restera qu'un projet mineur de groupe de copains. Le line-up ne comprend qu'un seul guitariste et ce n'est pas vraiment ce que l'on attend d'un groupe de rock sudiste.

L'histoire du groupe de Düsseldorf G'Loyd est différente. Depuis 1976 ( !), ce groupe, formé autour de Peter Steinmann, joue dans des clubs locaux, a enregistré cinq disques et a fait les premières parties de nombreux groupes internationaux. Il jouent un mélange de Hard Rock et de Southern Rock, ce qui est agréable à entendre et voir sur scène.

On n'entendra plus parler longtemps du groupe Two Moon. En tous cas, pas avec le line-up qui, en 2002, a enregistré leur premier album " Hard Live " en concert lors de la première partie de Doc Holliday. Ce groupe a malheureusement splitté durant l'été 2004, mais le fondateur Alex Fuchs et le guitariste Dieter Gottshling ont des nouveaux espoirs pour 2005. Heureusement, il leur reste le courage et la persévérance.
Le groupe de Berlin Hempbells a un son qui ne peut pas être assimilé à du Southern Rock. Ils jouent un bluesrock solide, largement influencé par la légende texane ZZ Top. C'est basiquement un très bon groupe qui est calibré pour jouer dans des clubs. Depuis que le groupe fonctionne en trio, ce ne peut plus vraiment être appelé un groupe de rock sudiste.

Le rock sudiste en Allemagne est un exemple qui, au premier coup d'œil, semble simple et synoptique, mais qui, lorsqu'on y regarde plus longuement, semble prendre des dimensions absurdes…
Achetez les quelques rares et moins rares cds des groupes présentés ici et allez supporter ces quelques groupes sudistes lorsqu'ils passent en concert. Une chose est garantie : vous y aurez alors plus de plaisir qu'en participant à des méga-événements du type " Rolling Bones in the Park " à des prix astronomiques et où vous ne voyez le groupe que sur des écrans vidéos.

Fred Schmidtlein 01.02.2005