DEEP
PURPLE
Rapture
of the Deep
L'écoute d'un nouvel album de Deep Purple se fait toujours à double détente
: un premier passage complet à la recherche d'un standard universel type 'Smoke
on the Water', 'Highway Star' ou 'Perfect Strangers'. Par ces temps créatifs
difficiles, et en l'absence de l'arrivée de nouvelles notes de musique, il
est certain qu'on ira de moins en moins vers l'émergence de nouveaux hits
classiques, et qu'il faudra souvent se contenter de morceaux moins bons ou
moins reconnaissables. C'est là qu'intervient généralement la deuxième écoute
de l'album, celle où l'on se dit qu'après tout, à défaut de titres majeurs
universels, on a quand même entre les mains un bon produit avec plusieurs
morceaux tout à fait valables, ce qui est déjà méritoire en ces temps actuels,
c'est cela le double effet Purple. Donc ce nouvel album de Deep Purple ne
déroge pas à la règle, pas d'hymne universel mais un ensemble cohérent de
onze titres valables créés par un groupe mature et accompli, et donc on ne
boudera pas le plaisir d'écouter ce 'Rapture of the Deep'. On pourra notamment
en ressortir le titre éponyme 'Rapture of the Deep' avec son introduction
à la 'Gates of Babylon' de Rainbow, puis une atmosphère calme comme dans l'ancien
'King of Dreams', une double influence Ritchie Blackmore quelque part. Il
s'enchaîne l'excellent 'Clearly Quite Absurd' d'où ressortent les superbes
montées chromatiques de Steve Morse. On ne manquera pas non plus de poser
une oreille attentive à 'Junkyard Blues' dans lequel Don Airey nous gratifie
assez remarquablement de passages au piano à la Billy Powell, puis il ne faut
pas manquer également le magnifique 'Before Time Began' qui clôt magnifiquement
cet album tout à fait valable et empreint d'une grande maturité. Deep Purple
est toujours présent et nous ne manquerons pas d'aller les encourager prochainement
sur scène, ils le méritent amplement.
David André