HALFWAY TO GONE
Halfway To Gone
(Small Stone Records / Import)

Titres :
1 Turnpike
2 Couldn't Even Find A Fight
3 Hammer's & Fallin'
4 Slidin' Down The Razor
5 Black Night
6 Good Friend
7 His Name Was Leroi (King of Troi)
8 Burn Em Down
9 The Other Size
10 Out On The Road
11 King Of Mean
12 Mr Nasty Time

Les deux précédents opus de ce combo américain avaient déjà sérieusement alerté nos oreilles. High Five en 2001,
et Second Season en 2002 , avaient, à leur façon, dressé les fondations d'un heavy rock gras, crasseux et bien bluesy dans l'âme. Ce troisième album éponyme élève encore le débat ; car à force de ferrailler dans les bars à putes enfumés de l'Amérique profonde, nos gars ont pris du galon et de l'envergure. Il doit bien exister plusieurs dizaines de gangs US qui aujourd'hui s'amusent à mixer le heavy avec un certain feeling sudiste. Mais il ne s'agit pas là d'un exercice facile, loin s'en faut.
Halfway To Gone possède pour sa part suffisamment de technique, de savoir-faire et de vécu, pour ce permettre ce genre d'aventure. " Turnpike " ; qui ouvre l'album annonce d'emblée la couleur . C'est du lourd, du gros calibre. Un doom poisseux, directement émergé des entrailles du Bayou. " Couldn 't Even Find A Fight " est une petite perle de speed graisseux, nourrie au Whiskey de contrebande. Et les guitares ? Parlons en justement. Si leur mission première est d'échafauder des carcasses de plomb, elles savent aussi se montrer vicieuses quand il s'agit de taquiner le blues. Car la force de cet album réside surtout dans sa variété. Il sait faire parler la poudre, mais il est également capable de créer l'émotion.
Prenons en pour preuve " The Other Side " ou " Mr Nasty Time ", deux joyaux en forme d'hommage aux pionniers
( on pensera aux Allman Brothers ). Un bien bel album, qui permettra, espérons-le , au groupe de sortir de l'underground.
Bruno Bages