SPIRITUAL
BEGGARS
DEMONS
Ah!
Le temps heureux où nous allions tout frémissant la goutte au prépuce, coller
nos oreilles aux casques d'écoute. Nous découvrions les derniers "Accept,"
" Metallica", "Dio" et consorts sans oublier les seconds couteaux :"Tokyo
blade", les haïs "Manowar" etc. Nous repartions hébétés, la morve au groin
et encore agités par les déhanchements sonores pré-orgasmiques qui venaient
de nous secouer le bulbe. Frustrés, car ne possédant pas les quelques dizaines
de picaillons nécessaires pour repartir le vinyle encore fumant sous le bras.
Le soir, de retour at home, la musique encore dans le crâne nous nous laissions
aller à quelque pollution nocturne nous prenant à rêver " : un jour je serais
Angus Young". Snirfll…Nostalgie, quand tu nous tiens, tu nous la mets profond
! Petit avant-propos, car les sentiments décrits plus haut me sont revenus
dans la face à l'écoute de ce disque que je trouve pour ma part excellent.
Point d'originalité ici, ni de métissage, c'est du heavy metal, du vrai, doré
sur tranche, certified by the vatican, avec du vrai sang de vierge dedans.
Peu de groupes peuvent se vanter de jouer du heavy de nos jours, et aimer
cette musique relève de la psychiatrie, pourtant quel panard Edgar. Imaginons,
l'espace d'une seconde, une sorte orgie sonore où Deep Purple, Judas Priest,
Black Sabbath se sont raie hue ni pour le jam ultime, si vous y êtes, vous
avez à peu de choses prés, la tendance de ce LP. C'est gras, gros, beau, héroïque,
puissant, pas du tout original, jouissif, émulsifiant, éjaculant, tendu, fessu,
ventru, gothique, émotionnant et décongestionnant. On devine derrière cette
voix qui oscille entre Paul Di Anno et Coverdale, un mec doté d'un bel organe,
au moins aussi bien monté que l'âne de mon cousin (qui lui ne l'est pas),
il se permet même le fripon, de parodier ce même Coverdale (on est pas loin
de "Burn " du pourpre. ), avec force gémissements, style : "tu aimes sentir
mon souffle rauque sur ta nuque ?" On retrouve des guitares à la "Judas",
son très ample et inquiétant, sombre, pas de soli interminables mais qui peuvent
tenir la dragée haute à quelques excités du manche tant la mélodie est présente.
Point d'intellectualisme ici, seuls les bas morceaux sont concernés. Un Hammond
épileptique vous fait dresser les poils puent bien, alors que, par quelque
fourberie infâme, la basse vous achève sous ses coups de boutoirs de métallurgiste,
j'en ai les genoux qui font bravo. Un disque mature, dans la force de l'âge,
fait avec la foi inébranlable du forgeron dur à la tâche. J'aime.
Fabrice Garcia