Beaucoup pensaient que le trappeur du Michigan avait rendu les armes depuis belle lurette. Et bien ils se trompaient ; et lourdement. La récente sortie d'un album live dantesque, composé il est vrai d'une sélection des anciens titres les plus glorieux, avaient réveillé les fans. La venue en juin de Nugent en Europe, pour deux prestations véritablement atomiques, en Suède et à Londres, confirmèrent l'idée que le prédateur était vraiment de retour. Et voilà donc le coup de grâce, asséné sous la forme d'un nouvel album studio, que presque plus personne n'osait espérer. Autant tuer le suspense tout de suite ; Craveman est une franche réussite, le genre de décharge implacable qui vous réconcilie tout de suite avec le rock High Energy Made In Detroit. Quatorze titres sans appel, histoire de balancer la sauce, sans s'occuper des dégâts collatéraux. Car cet album fait très mal ; Nugent s'est entouré de musiciens sacrément à la hauteur et entièrement dévoués à sa cause. " Rawdogs , Rawhogs " , " Change My Sex " ,
" Wang Daong Doodle " , autant de météores meurtrières libérées , comme à la grande époque du Gonzo . Refrains killers ,
rush incandescents de Gibson Birdland ( qui comme chacun sait n'est pas une guitare de pédé !) paroles juteuses et politiquement incorrectes , et pour finir un son énorme et résolument moderne . Vous l'aurez compris Craveman est une sacrée bonne surprise , puissante , inspirée , musclée et en phase avec son époque .
Ted is back!
Bruno Bages