DEEP PURPLE
Paris Le Zénith 24 janvier 2006

Deep Purple est revenu enchanter la ville lumière et réchauffer les cœurs et les oreilles du public parisien en ce mardi soir d'hiver.Les douze coups de 20h55 sonnent au clocher du Zénith, quand les lumières s'éteignent annonçant le début des festivités. Sur les écrans géants apparaissent alors les cinq complices, sortant l'un après l'autre d'un grand coffre, avant d'investir la scène dans l'enthousiasme général. C'est le classique 'Picture of Home' qui ouvre les hostilités, brillamment soutenu par Ian Paice au mieux de sa forme. L'ambiance est plutôt calme, et le groupe comme le public s'échauffe tranquillement. Ils enchaînent avec 'Makes me Wonder' et 'Wrong Man' du dernier album. 'Ted the Mechanic' avec son riff si particulier accélère un peu le tempo, mais 'Living Wreck' de l'époque Deep Purple in Rock, s'il fait plaisir aux plus anciens, est plutôt trop hermétique d'accès pour permettre un défoulement sans retenue. Il est certain que ces premiers morceaux ne sont pas enthousiasmants mais sont plutôt bien accueillis par un public patient, acquis par avance mais en attente de moments plus réjouissants. Purple enchaîne alors trois titres issus de l'album Rapture of the Deep : 'Rapture of the Deep' justement avec une très belle maîtrise de Steve Morse, puis 'Back to Back' plutôt classique et taillé pour la scène, et enfin le superbe 'Before Time Began' qui, bien que magnifiquement planant sur l'album, ici parvient difficilement à passer le cap de l'interprétation en public. Steve Morse prend alors les choses en main et nous livre un très beau morceau de bravoure avec un long solo d'une parfaite maîtrise technique au milieu duquel est apparu 'Contact Lost', et qui se termine efficacement par un magnifique 'Well Dressed Guitar' qui parvient enfin à déclencher l'étincelle qui fait déborder le vase d'un Zénith qui n'attendait que cela. Maintenant le public est ferré et nos cinq mousquetaires ne vont plus lâcher le morceau, notamment par une version vitaminée de 'Lazy' que Don Airey enchaîne par son solo, techniquement brillant et parfaitement maîtrisé. La dernière fois nous avions eu 'Star Wars', cette fois ce sera le 'Clair de Lune' de Debussy conclu par un petit bout de 'Marseillaise' qui sera nous proposé pour notre plus grand plaisir. 'Perfect Strangers' débute la dernière partie du show, et malgré un bonne dose d'enthousiasme, on peut préférer, sur ce morceau précis, l'interprétation qu'en offraient Ritchie Blackmore et Jon Lord, plus lourde et carrée, que celle proposée par le duo Steve Morse - Don Airey. Qu'à cela ne tienne, on retrouve avec plaisir ces derniers dans de magnifiques duels sur le superbe 'Junkyard Blues' du dernier album : ce morceau passe parfaitement l'écueil de la scène et nous démontre la remarquable cohésion du quintet et l'évident plaisir qu'ils ont de jouer ensemble. Ce plaisir déteint évidemment sur le public qui accueille d'autant mieux 'Kiss Tomorrow Goodbye' toujours du dernier album.



Trio magique pour terminer, devant une audience maintenant conquise et déchaînée, avec 'Space Truckin' superbement introduit par un parfait Roger Glover, puis un 'Highway Star' avec une intro très particulière proposée par le duo Roger Glover - Steve Morse, et enfin le très attendu 'Smoke on the Water' décliné ce soir avec une grande puissance.
Rappel classique dans lequel le souriant Ian Gillan nous scotche avec un 'Speed King' déjanté,
un peu fourre-tout et dans lequel on retrouve une belle interprétation de 'I Got a Woman' de
Ray Charles. Enfin Roger Glover nous emmène au grand classique 'Black Night', repris en chœur
par le public enthousiaste du Zénith. C'est fini, le club des cinq a l'air heureux de sa soirée, les spectateurs bien évidemment aussi, et nos amis nous quittent sous les acclamations méritées.
Sur l'écran, on peut voir les musiciens rentrer dans leur boîte, qui est fermée par un roadie et emmenée vers d'autres aventures. Nous avons eu droit à un concert classique de Deep Purple, costaud, parfois novateur, mais surtout enthousiasmant. Les qualités techniques et le brio des interprètes nous ont offert deux heures de grand spectacle que nous avons apprécié à sa juste mesure et que l'on espère revoir prochainement au Zénith ou ailleurs !