CONFERENCE DE PRESSE
KLAUS MEINE RUDOLF SCHENKER

HARD ROCK CAFE PARIS LE 18 AVRIL 2007



Question : Bonjour, pouvez-vous nous parler du concept de votre nouvel album 'Humanity Hour 1' ?

KLAUS : Et bien, quand on a commencé avec Desmond et son équipe on a parlé du concept 'Humanity Hour 1', on a travaillé dessus et on a passé vraiment un bon moment à Los Angeles,
et le dialogue avec Desmond et le début de la production ont été vraiment très impressionnants.
Il m'a dit comment on voyait le monde avec des yeux européens et comment lui il voyait le monde avec son point de vue américain, et il a évoqué 'Wind of Change', tu vois. Il voulait que Scorpions quelque part sonne plus mature, tu vois, il ne voulait pas faire un album du genre " Hey Baby, on y va ", tu comprends ? Il voulait qu'on ait un mental fort et que le public dans le monde entier nous respecte parce que quelque part 'Wind of Change' est un commencement et 'Humanity' est comme l'étape suivante…
C'est important, tu sais, d'avoir de la musique et des paroles qui soient plus matures, et c'est ce qu'on a fait, on n'a plus besoin de morceau comme…. En fait c'était plus dans le trip 'Comment peut-on trouver quelque chose qui colle au concept de Humanity. Tous les jours on se lève, on ouvre le journal, on lit les nouvelles…. Vraiment il y a quelque chose, qu'est ce qui ne va pas dans le monde actuel ? Qu'est ce qui ne va pas chez les gens, tu comprends, c'est comme se dire il faut qu'on gagne encore dix mille ans et maintenant on en est à la première heure -Hour 1- comme dans un opéra, dans une boîte à musique…
Ce qui nous attend tous, la grande question est 'Quel va être notre futur, celui de nos enfants, celui des générations à venir ? Qu'est ce qu'on peut faire pour sortir de tout ce cirque ?
Il est temps maintenant de faire demi-tour et de retrouver le chemin vers plus d'humanité,
de retrouver le respect envers les autres, prendre soin des autres, prendre soin de nous-mêmes,
et protéger le monde.C'est çà l'idée de base de cet album, et c'est un concept-album, comme une histoire qu'on peut découvrir morceau après morceau. Tous les titres sont en relation avec l'humanité et le côté sombre du monde. Il y a un morceau qui s'appelle 'Love Is War' et un autre qui s'appelle 'Love Will Keep Us Alive' ; 'Love Is War' est sur les sentiments qu'on a chez soi, et où les gens peuvent s'aimer, parce que quand l'amour est parti, il est parti, à ce moment-là tu sais,
l'amour c'est vraiment la guerre. Et puis d'un autre côté, 'Love Will Keep Us Alive',
c'est pour nous tous, parce que sans amour, il n'y a pas d'avenir.



Il y a aussi un titre plus sombre sur la mort d'un enfant… je ne veux pas imaginer que çà arrive, je ne pourrais plus me regarder dans un miroir. A ce moment là, c'est la fin de l'humanité, goodbye Humanity. Il y a une voix d'enfant qui à un moment dit 'Au revoir', je pense que c'est une belle chanson, un morceau sur les sentiments, tout est lié, et si on ne change pas, nous n'aurons aucune chance de survivre ! Et ce n'est pas nouveau, déjà dans les années soixante il y avait 'Make Love, Not War', c'est un message très important et on doit le transmettre dans le monde entier, un message pour les jeunes générations. Tu sais c'est vraiment le bon moment pour faire un choix, et quand je vois autant de jeunes aux premiers rangs de nos concerts, je sais que c'est pour eux qu'on doit transmettre ce message. Je sais qu'il y a quelque chose qu'ils trouvent dans notre musique, ils entendent le message.
Je pense que c'est une très bonne chose pour les artistes que la musique soit transmise aux jeunes générations, et que les gens se sentent touchés par les messages que l'on essaie de transmettre, la musique a une grande force de persuasion. Et dans cette tournée on va faire de notre mieux pour que les gens entendent le message que l'on transmet avec notre musique, parce que dans notre monde actuel, quand tu vois ce qui s'est passé hier en Virginie, aux USA, on se demande vraiment ce qui ne va pas. Personne ne peut être prêt à être confronté à ça dans le monde. Rien ne pourra changer si on ne fait pas d'effort, ça c'est sur.
Notre monde penche de plus en plus du mauvais côté de la balance, il faut qu'on fasse en sorte que l'équilibre de la balance soit rétabli. Il y aura toujours deux côtés, deux polarités, mais si on peut retrouver un monde normal après ce qui s'est passé le 11 septembre, ce serait fantastique,
il faut qu'on retrouve le respect les uns envers les autres, et c'est ça qu'on veut voir partout.
On parcourt de nombreux pays, et on voit à peu près partout la même chose, c'est partout pareil. On peut se plaindre que le monde est en danger, mais il ne faut surtout pas abandonner !
Essayer de rendre le monde meilleur pour les jeunes, ça dépend de nous et on ne m'empêchera pas de penser qu'on peut changer le monde, on peut faire de ce monde un endroit plus agréable à vivre. Parce qu'en ce moment, quand on voyage comme on le fait et qu'on repense au monde d'il y a vingt ans, on se sent mal. Tu sais, on ne change pas, les jeunes ados sont enfermés chez eux en face de leurs ordinateurs, ils s'échappent dans un monde virtuel, ils vivent une 'Second Life', parce que dans la vraie vie ils n'ont aucun espoir, aucun futur, pas de travail et que c'est le cirque partout, et c'est pour çà qu'ils vivent dans ce monde virtuel et qu'ils se sont très isolés. Ils sont en relation avec le monde entier, mais ils sont très seuls. Ils n'ont aucune possibilité de rencontrer des amis, des gens, de partager des émotions, et c'est de cela que parle notre musique. C'est cela qu'on essaie d'écrire dans nos morceaux et que les gens attendent.

Question : Bonjour, c'est votre 21ème album, 35 ans de carrière. Comment expliquez-vous votre longévité ? Essayez-vous de vous adapter à l'évolution de la musique ?

RUDOLF : C'est une situation fantastique qu'on apprécie, parce qu'on a toujours voulu faire la musique qu'on aime, mais en plus d'être des bons musiciens, il y a également une grande amitié entre nous. Je pense que c'est la raison pour laquelle Scorpions existe toujours et que le groupe est toujours uni, parce qu'on essaie toujours de trouver de nouvelles ouvertures et d'apporter de l'énergie positive aux gens. Quand on voit tant de monde venir nous voir à nos concerts, cela nous donne l'énergie nécessaire pour durer. On aime toujours autant la musique, c'est pour cela qu'on aime toujours autant jouer.

Question : J'ai une question sur le nouvel album. Sur le dernier morceau 'Humanity'
on entend à la fin une sorte de musique très étrange, comme du swing, un vieil orchestre.
Qu'est ce que cela représente ?

KLAUS : Je pense que c'est une sorte de fil conducteur de l'album 'Humanity Hour 1', c'est une sorte de compte à rebours depuis le premier morceau 'Hour 1' jusqu'au dernier 'Humanity'.
Il y a un orchestre, c'est juste un petit truc. Je crois que Desmond voulait… je pense qu'il a été très inspiré par l'époque des années 20 à Berlin. D'un certain sens le morceau joué par l'orchestre est une sorte de swing, mais quelque part c'est aussi l'orchestre qui joue quand le Titanic coule, c'est la fin du Titanic, c'est la fin du monde, c'est la fin de notre monde et pendant ce temps-là l'orchestre continue à jouer. C'est un très vieux morceau, çà signifie que c'est l'heure de se quitter. Je sais que c'est aussi dans ce sens que Desmond voulait mettre cet orchestre, un clin d'œil au Berlin des années 20.

RUDOLF : L'orchestre a aussi un côté sarcastique. C'est un peu une musique joyeuse et çà veut dire que les gens arrêtent de penser à tout le reste quand ils entendent ce genre de musique. C'est important de ne pas oublier ce qu'il se passe à l'extérieur

Question : Bonjour, Uli Jon Roth va être votre groupe d'ouverture sur quelques dates de cette tournée. Pendant longtemps, vous n'avez pas eu de relation avec lui, et vous avez joué ensemble de nouveau en 2005 à Colmar en France. Qu'est ce que cela représente pour vous et comment cette réunion a t-elle été possible ?

RUDOLF : Uli est un type super et un très grand guitariste. Quand il a quitté Scorpions, il voulait jouer la musique qu'il aime et que tout le monde connaît, et il y avait deux différents styles sur les albums avant, la ligne Schenker-Meine et la ligne Uli Roth-Jimi Hendrix. Nous devions jouer tous dans le même style, il fallait qu'on s'adapte au groupe. Mais il s'est rendu compte qu'il fallait qu'il joue son propre style et qu'il fasse ce qu'il avait à faire. Et après, quand on l'a revu à Colmar, il a été très heureux de jouer avec nous, on pouvait le voir, il était très heureux. On a parlé ensemble, il a dit 'Je prends les choses plus simplement maintenant, je prends les choses comme elles viennent, je veux la paix. Je respecte votre carrière, et j'ai pu faire ce que j'avais envie de faire. Maintenant, je pense qu'il est temps à nouveau de rencontrer les autres, de faire des choses ensemble.' J'ai été le premier à dire oui. On a fait deux shows ensemble, à Colmar et à Wacken, devant 60 000 personnes, le genre de soirée qu'on n'oubliera jamais, et mon frère était là aussi. C'était fantastique de rejouer ensemble. On s'est bien entendus.
Nous sommes heureux de voir que les gens veulent revoir Uli avec nous sur cette tournée.

Question : Hello, le ton de cet album semble très différent, à cause d'une structure et d'un son particulier. Quelle idée ressort derrière les titres ?

KLAUS : C'est comme quand tu es au fond du trou, tu sais, parfois tu es vraiment au sol et tu as du mal à te relever. Tu as besoin de l'énergie pour te remettre debout, te relever. Il faut que tu te relèves, quelques soient les raisons pour lesquelles tu es tombé, il faut aller au delà jusqu'à ce que tu sois à nouveau debout. Tu as besoin de force, et c'est de cela dont parle cet album.

Question : Hello Klaus, hello Rudolf, une question sur votre travail avec Desmond Child.
On sait qu'il a travaillé dans le passé avec Aerosmith ou Bon Jovi par exemple,
comment avez-vous eu l'idée de travailler avec lui ?

KLAUS : Tu sais quand on a décidé de faire l'album, on avait quelques noms en tête et Desmond Child était en tête de nos listes. Quand nous sommes allés en Californie cet été, on l'a rencontré, il était en train de produire le nouvel album de Meat Loaf. On l'avait déjà rencontré en 1981, mais on n'avait jamais travaillé ensemble avant. On savait qu'il était très proche de Bon Jovi et on savait ce qu'il avait fait avec Aerosmith et Alice Cooper. Donc quand on l'a rencontré, on a pris du bon temps, on l'a vu à un déjeuner à LA et il nous a dit : 'Vous savez, j'ai toujours voulu, dans ma carrière, produire des groupes particuliers, je recherche vraiment les groupes qui sont spéciaux, particuliers, et c'est çà que je veux faire.' Et heureusement il a accepté de produire notre album dès qu'il a eu fini avec Meat Loaf.
C'était l'année dernière en juillet, et on a pu démarrer en octobre. On est allé à une soirée sympa, il nous a présenté toute son équipe et notamment James Michael l'ingénieur du son. On a pu se rendre compte qu'il était entouré de beaucoup de personnes sympas et professionnelles. Et je me souviens qu'à un moment il m'a dit 'Je veux te présenter un type, ce sera ton coach vocal.' J'ai dit 'Quel coach vocal ? Je n'en ai jamais eu dans ma vie' mais après çà a pris tout son sens quand on a commencé à travailler ensemble à LA. C'était le genre de type qui prend vraiment soin de tout. On était à Los Angeles, j'avais un coach vocal, tout était OK. Il y avait beaucoup de stars d'Hollywood, des stars de cinéma, des rock stars partout, et ils avaient tous des coaches vocaux. C'était amusant, j'avais mon propre coach vocal et il me présentait à des gens. C'était très agréable et c'était en fait une très bonne chose. Et c'était pareil avec la pochette de l'album,
il nous a présenté à un super dessinateur photographe, et pour chaque chose il y avait toujours une personne qui s'en occupait. Et à la fin, quand on a vu le produit terminé, c'était vraiment génial et tout prenait sa signification avec l'aide de tous ces types.
Desmond est si convaincu, il travaille vraiment dur, il dit ce qu'il veut, et il m'a parlé de ma prononciation parce que je suis allemand, tu sais, et j'ai forcément mon accent. La seule chose que j'ai pu lui dire c'est que j'avais déjà vendu 60 millions d'albums en Amérique avec mon accent, donc… Mais il a été très insistant, je suis resté cool et j'ai dit OK et j'ai pris des leçons de prononciation. J'ai l'esprit assez ouvert, et en fait, à la fin d'une journée de cours, je sentais la différence. C'est le genre de type qui n'abandonne jamais jusqu'à ce qu'il ait ce qu'il veut, et à la fin, on a vraiment un résultat qui vaut le coup. Parfois il est irritable, il dit ce qu'il veut et il obtient ce qu'il veut. Mais crois moi, à la fin, c'est génial.
C'est très motivant et on a des résultats à la fin. James Michael s'est concentré sur la partie guitares de la production, parce qu'à l'origine c'est un type qui aime le rock. Et ce travail avec Desmond et James a été vraiment très très excitant.

RUDOLF : James Michael est un producteur qui essaie de faire sonner les guitares comme elles doivent le faire dans Scorpions, mais il essaie aussi de les faire sonner avec un son moderne.
Et bien sur çà rend très bien, très fort. C'était très intéressant de travailler avec lui. C'est ce que nous avions à l'esprit avant de travailler avec Desmond et James comme producteurs, et ils ont réussi à produire notre disque comme on n'aurait jamais rêvé qu'on puisse le faire. C'est une nouvelle façon de présenter notre musique.

Question : Hello j'ai une question vocale pour Klaus. Il y a dix ans, tu as eu des problèmes avec ta voix, à la fin de Animal Magnetism, et tu n'as plus de problème maintenant. Quel est ton secret et comment surveilles-tu et entraînes-tu ta voix ?

KLAUS : Et bien quand j'ai dit que je n'avais jamais eu de coach vocal, en fait ce n'est pas tout à fait vrai, parce que je me souviens que dans le milieu des années 80, on a fait venir un type de LA en Allemagne et il nous a tous faits travailler parce que, crois moi ou non, Rudolf, Matthias et tous les autres voulaient m'aider et chanter avec moi sur scène. En fait, il n'y sont jamais vraiment arrivés… Mais cette histoire m'a donné l'idée qu'il fallait que je travaille ma voix et maintenant avant chaque concert je chauffe ma voix, un peu comme des gammes au piano. Donc je n'ai jamais eu vraiment de coach vocal quand j'étais en studio, mais quand on a bossé avec ce type de LA, j'ai trouvé çà cool, mais je n'aurais pas supporté de le faire dans un studio, c'est différent. Ce n'est pas seulement le fait de chanter, mais aussi la respiration, les mouvements et beaucoup de choses qui permettent de chanter les notes les plus hautes. C'était très intéressant et maintenant j'essaie de garder ma voix toujours en bonne forme, et quand on est en tournée, je surveille ma voix et je fais des gammes avant les shows. Et avant de partir en tournée, une semaine avant, je reprends l'entraînement tous les jours. Quand je peux je laisse aussi ma voix au repos, c'est bien de pouvoir s'arrêter de temps en temps. C'est vraiment comme du sport, il faut s'entraîner et travailler. En fait c'est juste un muscle, et il faut le rendre plus fort.
Je suis heureux de pouvoir faire des choses sympas quand je bosse, tu sais, mais parfois çà fait peur et je me demande : 'Qu'est ce que c'est que çà ? Qu'est ce que je suis en train de faire ?
Où est ma voix ? tu comprends, donc il faut vraiment que j'en prenne soin, et c'est pareil dans la vie, il faut faire attention à son corps, il faut s'entraîner. On travaille sans entraîneurs, et quand je rentre chez moi, je vais au gymnase et je m'entraîne. C'est une sorte de routine, mais je l'apprécie. Je n'aurais jamais pensé que j'aurais pu apprécier çà. Mais je dois dire que j'aime çà et dans les nouveaux morceaux, si tu les écoutes bien, tu verras qu'ils ne sont pas faciles à chanter et pour pouvoir réussir cette performance, il faut être en excellente condition physique.
Et ton corps doit être dans une très bonne forme.
C'est çà le secret, et je me souviens qu'ils me donnaient un thé spécial, un thé vocal… Mon coach venait dans le studio 'Hey Klaus voilà ton thé', donc je traînais dans le studio avec ma tasse de thé, tout le monde était sympa, et pour le petit déjeuner je ne prenais que mon thé pour la voix. Très sympa. C'était un petit truc, mais à la fin de la journée, il fallait être très prudent, parce que les tournées sont longues. Il faut beaucoup d'expérience et il faut être prêt dans sa tête, la maison de disque attend et il ne faut pas qu'il attende que le chanteur soit prêt. Je ne veux pas chanter avec une voix comme çà [voix de canard], il faut rester professionnel et chanter du mieux qu'on peut.

Question : J'ai une question sur la tournée et les prochains concerts. Vous avez des titres des années 70, et les grands classiques des années 80 et 90, et il faut aussi que vous jouiez les nouveaux morceaux et aussi quelques-uns de Unbreakable. Avez-vous prévu de jouer trois heures tous les soirs ou allez-vous être obligés de faire un choix entre les anciens classiques et les nouveaux morceaux ?

RUDOLF : Trois heures, ce serait un problème ! On a joué trois heures à Wacken mais c'était un événement exceptionnel. On ne peut pas jouer aussi longtemps, parce que Klaus chante assez haut, dans une tessiture assez élevée, c'est difficile et c'est pour cela qu'il faut qu'on ne joue pas plus de deux heures tous les soirs, pour ne pas lui créer de problème avec sa voix.

Question : Hello j'ai juste une question : êtes-vous d'accord si je dis que c'est une sorte de renaissance pour Scorpions en Angleterre ?

KLAUS : En Angleterre, oui, c'est une bonne chose ce qui arrive. On a eu des hauts et des bas, tu sais, et on est toujours prêt pour un nouveau challenge, et il y a quelques années, deux ans, on est retourné en Angleterre et c'était génial. Je veux dire, refaire une tournée en Europe, c'est une bonne chose pour Scorpions. Et j'ai dit OK, allons faire des dates en Angleterre, nous sommes toujours prêts pour des nouveaux challenges, et l'Angleterre en était un. On va y retourner cette année et jouer à Londres, à Manchester, Michael Schenker nous y rejoindra, c'est super. Et après quelques années de silence, c'est reparti et nous sommes excités de repartir en tournée en mai. L'album sera sorti à Paris aussi. On reviendra peut-être aussi à l'Olympia comme en 2005, il y a deux ans, on pensait : 'Waouh, c'est là qu'ont joué Johnny Hallyday, Joséphine Baker, les Beatles, les Rolling Stones'… Ca fait un sacré bout de chemin depuis le Théatre Montparnasse jusqu'à l'Olympia, en passant par Bercy, çà n'a pas toujours été facile mais on va revenir faire quelques dates en France, à Paris. C'est comme quand on a le feeling, c'est le moment de montrer ce qu'on sait faire et ce que sait faire Scorpions. Je suis sur que ce sera super.

RUDOLF : Yeah, ce sera une grande tournée parce que je pense que beaucoup de nouveaux groupes proviennent de la sphère que Scorpions a créée, des groupes comme Green Day, Nickelback. Les gens ont nos albums et je suis surpris quand je vois tous ces jeunes qui viennent à nos concerts voir Scorpions pour voir le groupe qui a inspiré leurs groupes favoris. Donc il y a du monde qui vient, c'est super. Après les années 80, la presse nous a descendus, on disait 'Oui, c'est nul etc….'et maintenant quand on voit où en sont les groupes grunges et que c'est le retour des groupes comme Scorpions ou AC/DC. C'est vraiment un monde bizarre.

Question : Est-ce que 'Humanity Hour 1' est une sorte d'hommage à toute votre carrière ?

KLAUS : Un hommage à notre carrière ? Je ne sais pas parce qu'un hommage… On a fait 21 albums, combien vont encore venir après ? Qui sait ? Et bien.. à chaque moment, on veut venir avec ce qu'on fait de mieux, et avec cet album, quand on y pense… Quand on finira notre carrière en studio, nous voulons la finir avec un album superbe, tu comprends ? Et cet album sera un superbe album pour tout arrêter… Mais qui sait ? Ceci dit pour un album hommage, c'est plutôt les autres groupes qui nous rendent hommage en reprenant nos titres.
Et il existe aussi des groupes, comme au Canada à Québec, il y a un band qui s'appelle 'In Trance' et quand on a joué là-bas à Québec, l'année dernière, devant 100 000 personnes, on avait promis à ces types avant que si on revenait au Québec, ils viendraient avec nous sur scène. Il faut que tu imagines qu'ils nous ressemblent, qu'ils ont les mêmes guitares et qu'ils jouent nos morceaux. Ils font des tournées au Canada, pas en Amérique, et donc le jour où on était là-bas on les a rencontrés l'après-midi. On ne savait pas trop quoi faire, mais on a dit 'OK, vous savez, quand on joue, juste après le solo de batterie, quand on quittera la scène au moment où James jouera son solo, c'est vous qui reviendrez sur scène et qui jouerez 'Blackout''. Et c'est ce qu'ils ont fait. On les a rejoints à la fin du morceau et devant 100 000 personnes, pour eux c'était comme le jour le plus heureux de leurs vies, tu vois. C'était fou.
Mais je pense que si on fait un hommage, ce serait comme pour d'autres artistes, on serait très honorés qu'ils jouent notre musique, toute la jeune génération, ils nous ont vus sur scène, c'est super. Donc 'Humanity' n'est pas un disque-hommage, l'hommage que l'on espère aura lieu après une longue carrière, un album comme 'Humanity' n'est qu'une pierre de plus sur le long chemin que l'on parcourt, pour l'hommage on verra çà plus tard. On ne veut pas considérer cet album comme çà, ce n'est qu'un album de plus à notre catalogue. Mais on verra plus tard, quand on aura du temps. Là pour le moment, j'espère juste que vous allez apprécier l'album autant que nous et que vous ferez passer le message : oui nous pouvons réagir, les plus jeunes générations pourront vivre, et nous pensons que c'est çà qui est important parce que l'Humanité nous concerne tous.

Question : Merci.

KLAUS : Merci.

RUDOLF : Merci.