Interview EDDIE STONE par John Molet




RTJ :Bonjour EDDIE, merci d’accepter cette petite interview pour ROAD TO JACKSONVILLE, webzine consacré au rock sudiste. Peux-tu pour nos lecteurs, et avant de parler de EDDIE STONE & FRIENDS, nous parler de ton parcours. Quand et comment as-tu commencé ta carrière ?

EDDIE STONE : D’abord, merci de me permettre de faire cette interview. J’ai commencé à jouer en 1964, après avoir vu les Beatles à la télévision. J’ai alors décidé que j’aimerais vraiment essayer de faire cela.

RTJ : Quel est ton meilleur souvenir avec Doc Holliday ?

EDDIE STONE : Mon meilleur souvenir avec Doc Holliday c’est tout ce dont je me souviens de toutes les tournées et de tous les endroits que j’ai visités. Et tous les groupes avec lesquels nous avons joué.

RTJ : Y a t’il des différences d'approche musicale entre la musique de DOC HOLLIDAY, EDDIE STONE & Friends et GRINDERSWITCH ?

EDDIE STONE : Oui, chacun est différent. Doc Holliday est parti d’une idée de Bruce et continue de là. Nous y injectons tous notre influence, mais basiquement Bruce est le capitaine de l’équipe. Pour Grinderswitch c’est au départ la même chose et nous nous sommes réunis autour de Dru, tout est parti de là.
Et pour Eddie Stone and Friends, c’est plutôt ce que j’ai apporté. J’écris ou je choisis les morceaux qui conviennent le mieux au projet. Bien qu’en tant que producteur du cd, Bruce a beaucoup d’influence.
Je pense qu’on forme une très bonne équipe !


RTJ : Selon toi, Quels sont les véritables ingrédients nécessaires pour vraiment faire du Southern Rock ?

EDDIE STONE : Au départ, et comme pour toute autre style de musique, tu dois avoir un bon morceau.
Tu dois aussi avoir un bassiste et un batteur qui comprennent la soul, le country, le rock n’ roll et le rhythm n’ blues. Il faut aussi enfin un super guitariste, peut-être deux. Un clavier c’est sympa aussi, mais surtout tu pourrais n’avoir aucun instrument, çà marcherait quand même si tu as un peu de South dans ton cœur et dans ton âme. Et j’oubliais aussi tu as besoin d’un chanteur en plus de tout ce que j’ai déjà cité.


RTJ : Arrives-tu à gérer les 3 situations facilement entre Doc Holliday, Grinderswitch, et Eddie Stone & Friends ??

EDDIE STONE : Parfois ça devient difficile, mais c’est quelque chose que j’aime beaucoup. « Doc » est mon premier amour et j’aurai toujours du temps pour lui. Grinderswitch est aussi un « acte d’amour ». Doc Holliday partait habituellement en tournée avec Grinderswitch dans les années 70, ils étaient très sympas avec nous. Et Steve Miller (claviers de Grinderswitch) m’a appris à jouer le style d’orgue que je joue aujourd’hui (comme Booker T, Greg Allman et Bobby Whitlock). Après quand Steve est décédé, j’ai été honoré quand Dru m’a demandé de participer à la reformation de Grinderswitch. Eddie Stone and Friends est ce que je fais dès que j’ai un peu de temps avec des morceaux que j’avais laissé de côté. En disant cela je me rends compte que je dois beaucoup à Dru et à Bruce, deux de mes meilleurs amis dans le monde.

RTJ : Ton album était attendu depuis prés d’un an, comment pourrais-tu le définir ?

EDDIE STONE : Il a un feeling très Southern, mais il y a aussi un peu de blues, de country et « d’americana ». C’est une extension de ce que je fais dans Doc Holliday. Il y a aussi beaucoup de mes meilleurs amis dans la musique business qui jouent dessus. Il y a des membres du Marshall Tucker band, des Outlaws,
de Molly Hatchet, de Stillwater, du Atlanta Rhythm Section et bien sur du Doc Holliday.
Il y a beaucoup d’autres personnes qui devaient participer, mais comme toujours, ce n’est pas facile de concilier les horaires et les emplois du temps. Enfin, il y aura toujours un autre cd plus tard !
Comment et où a t’il été composé ?
La musique a été composé ces deux dernières années. Elle a été enregistrée aux célèbres et mondialement connus Studios Capricorn (où les Allman, Tuckers, Skynyrd, Wet Willie, Charlie Daniels
et tout le Southern Rock a enregistré). Une bonne partie de l’enregistrement a été faite aux studios Spirit Song de Bruce Brookshire. Ca a aussi été mixé là par Bruce.


RTJ :Comment as-tu procédé pour la réalisation ?

EDDIE STONE : Le cd a été enregistré entre les concerts et les tournées de Doc, et a été produit avec amour par Bruce Brookshire.

RTJ : Tu es venu tourner un peu en Europe en Novembre, comment cela s’est-il passé ?

EDDIE STONE : La tournée a été fantastique ! Nous avons fait beaucoup de kilomètres en un temps très court. J’avais un groupe fantastique avec Chris Berner et Wolfgang Rosner, du groupe de Southern Rock Lizard, aux guitares et à la batterie. Il y avait aussi mon vieil ami John Samuelson, de Doc Holliday, à la basse. Et j’ai assuré le chant. J’étais bien occupé ! C’était un très bon groupe de quatre musiciens !

RTJ : Arrives-tu à vivre de ta musique ? Est-il facile pour les musiciens de Southern Rock
de s'exprimer aujourd'hui aux Etats Unis ?

EDDIE STONE : Je gagne ma vie en jouant de la musique. Et non, ce n’est pas facile pour les vieux musiciens de Southern Rock de jouer aux USA. Nous devons vraiment travailler très dur pour avoir des concerts.

RTJ : Quelle est ta définition du mot Southern Rock ? Que représente t'il réellement pour toi ?

EDDIE STONE : Comme je le disais auparavant, Southern Rock c’est un feeling musical, un état d’esprit. Quand tu entends un morceau de Southern Rock, çà te rappelle de bons moments, de mauvais moments, partir à la pêche, boire un coup avec les potes (et les copines). L’amour gagne, l’amour perd, cela dépend. Pour moi, c’est un style de vie. C’est comme cela que j’ai toujours vécu ces dernières 35 années et même plus. Je pense que j’ai toujours joué du Southern Rock comme cela.

RTJ : Comprends-tu que le Southern Rock soit devenu au fil du temps un véritable style de musique ?
et pourquoi selon toi ?

EDDIE STONE : Je pense que j’ai déjà répondu à cela dans la dernière question.

RTJ : Pour toi, qu’est-ce que Doc Holliday a manqué pour être un des meilleurs groupes de Southern Rock ?

EDDIE STONE : Pour nous, c’était une question d’économie. Nous sommes devenus très proches. Nous étions sur le même label que 38 Special, pour lequel la compagnie de disques avait beaucoup investi.
Et ce n’était simplement pas notre tour. Puis le Southern Rock est devenu moins populaire.
(Autre temps, autre lieu). Je pense que Doc Holliday est et restera l’un des meilleurs groupes de
Southern Rock de tous les temps !


RTJ : J’ai été agréablement surpris de voir Tim Brooks sur ton album, et peu de temps après Tim m’a répondu pour son interview, les questions ayant été envoyées deux ans auparavant ? Sais-tu ce qu'il fait actuellement ?
Quel super joueur de slide, j’espère qu’il refera un album avec son groupe.

EDDIE STONE : Tim habites à Gray, Georgie, et il va bien. Il travaille toujours avec son groupe et dans son studio. Oui, c’est un guitariste de slide très doué et aussi un super type.

RTJ : T’intéresses-tu aujourd’hui aux nouveaux groupes de rock sudiste qui apparaissent ?
Comme Tishamingo en Floride par exemple ?

EDDIE STONE : Je n’ai jamais entendu parler d’eux bien que j’aimerais vraiment les entendre eux, ou n’importe quel nouveau groupe qui garde la flamme. Je connais bien les musiciens de Drive By Truckers
et ils sont très bons.


RTJ : Doc Holliday n'est jamais venu en France a ma connaissance, mes amis sont allé en Belgique ( Spirit 66 )
l'an dernier pour vous apprécier.

EDDIE STONE : C’est vrai.

RTJ : Vous avez pas mal de Fans chez nous, as-tu une explication pourquoi vous n'êtes jamais passé en France ?

EDDIE STONE : Je ne sais vraiment pas pourquoi. Nous avions des concerts prévus et ils ont tous été annulés pour des raisons que j’ignore. Nous étions sur un label français à un moment aussi. J’aimerais vraiment venir en France un jour. Que ce soit avec Doc Holliday, Grinderswitch ou Eddie Stone and Friends.

RTJ : Sais-tu si on aura bientôt droit à un DVD de DOC HOLLIDAY, ou de EDDIE STONE & Friends ?

EDDIE STONE : Je sais qu’on travaille sur un dvd de Doc Holliday enregistré en Europe en 2003. Mais je ne sais pas quand il va sortir. J’aimerais aussi faire un dvd de Eddie Stone and Friends, mais le second cd va sortir bientôt.

RTJ : Pour terminer comme à chaque fois où RTJ fait une interview nous posons la question suivante, si tu devais terminer ta vie sur une île déserte en y emmenant 5 albums (et 1 ou 2 tableaux si tu veux ?) lesquels prendrais-tu ?

EDDIE STONE : Je prendrais Les Beatles « Rubber Soul », The Allman Bros « Live at Fillmore East »,
Gram Parsons « Grievous Angel », Lynyrd Skynyrd « Street Survivors » et un truc de Ray Charles et de Merle Haggard. (ça fera peut-être 6 en fait). Pour les peintures, je n’y connais rien en Art,
mais j’aime bien çà. Ma sœur est une artiste, alors je lui laisserais choisir les peintures pour moi.


RTJ : As-tu un message pour nos lecteurs ?

EDDIE STONE : Merci de supporter le Southern Rock, la musique que je joue et que j’aime.
Aussi venez nous encourager sur scène. J’espère vous voir cet été avec Doc Holliday, Grinderswitch
ou Eddie Stone and Friends.


RTJ : Merci de nous avoir accordé cette interview.

EDDIE STONE : Merci beaucoup d’avoir pris le temps de m’interviewer. Merci aussi de garder le
Southern Rock vivant, j’espère te voir bientôt. Dieu te bénisse.