RTJ : Hello Elvin, je suis Ron Johnson du Southern rock webzine "Road To Jacksonville",
merci beaucoup de nous accorder cette interview.

Elvin Bishop : C'est avec plaisir

RTJ : Premièrement, depuis quand jouez-vous de la guitare ?

Elvin Bishop : En fait, habitant dans l'Oklahoma, j'écoutais les Blues du début à la radio. Allant régulièrement sur les plateaux, nous pouvions capter les stations de Louisiane et même Mexico et Chicago. A écouter cette bonne musique, cela me poussa
à essayer.

RTJ : Parle nous de ta 1ère guitare

Elvin Bishop : Oh, je ne me souviens pas bien, c'était je crois une vieille Kay ou Harmony ou de ce genre, avec les cordes
à 2 ou 3 pouces du manche. J'avais dû l'échanger contre des cartes de baseball ou quelque chose comme çà.
Je n'y connaissais rien et personne dans ma famille ne jouait de la musique, aussi c'était pour comme mission impossible.

RTJ : Donc vous avez d'abord écouté le Blues à la radio ?

Elvin Bishop : Oui. Les auditeurs aimaient Muddy Waters, Willie Dixon, Light'ning Hopkins, c'était donc eux que j'écoutais.

RTJ : Comment allez-vous finalement aboutir à Chicago ?

Elvin Bishop : Je suis allé à l'école là-bas; j'ai obtenu un " National Merit Scholarship in Physics" qui m'a permis d'entrer
à l'Université de Chicago. Je ne sais pas si vous êtes déjà allé à Chicago mais l'école est blottie en bas dans Hyde Park,
qui se trouve dans le ghetto sud. La 1ère chose que je fis, fut de chercher des potes à la caféteria, qui sympathisèrent avec moi.

RTJ : Et c'est là que vous avez rencontré Paul Butterfield ?

Elvin Bishop : Il allait aussi à cette école à l'époque. Je l'ai rencontré dès le 1er jour de mon arrivée. Il était assis sur des marches, jouant de la musique et buvant de la bière. De la bière Prima qu'on achetait vraiment pas cher. Enfin, ce qui est sûr, c'est qu'on est devenu potes en jouant de la musique ensemble.

RTJ : Vous avez joué dans des clubs avec Otis Rush and Buddy Guy quand vous étiez là-bas. C'était comment ?

Elvin Bishop : C'était super. J'avais l'habitude d'aller les voir et après avoir fait connaissance je leur ai demandé de me mettre
à leur côté. Quelques camarades m'aidèrent bien. Je sympathisai avec un gars, Little Smokey Smothers qui me présenta.
Il me fit découvrir de bon morceaux de blues et je pus progresser.

RTJ : Au fait vous vous êtes joint avec Smokey pour faire un album ?

Elvin Bishop : Tout à fait. "That's My Partner" (on Alligator Records). Nous l'avons enregistré en live dans un club de
San Francisco, Biscuit and Blues sur 2 soirées. Malgré tout le résultat fut sensas.

RTJ : Il y a une version sympa de "Little Red Rooster" sur cet album.

Elvin Bishop : Merci à vous

RTJ : Vous avez créé votre propre groupe en 1967.
Pouvez-vous nous indiquer quelle orientation musicale vous aviez fixée au groupe ?

Elvin Bishop : Bon, évidemment j'étais intéressé pour jouer principalement du blues. Mais quand vous appartenez à un groupe, vous n'intervenez dans les compositions que pour environ 25%. Les autres gars avaient aussi leur mot à dire. J'avais joué avant dans un groupe avec Paul Butterfield et Mike Bloomfield, qui bascula dans le Butterfield Blues Project, mais par la suite
j'ai voulu essayer de me réaliser. Cela ne dura pas très longtemps car je suis parti pour la Côte Ouest.

RTJ : En 1967, Les Beatles ont-ils été une grande influence ?

Elvin Bishop : Ils étaient alors importants, mais pas vraiment une influence à mon avis. J'avais déjà été marqué par la plupart
de mes influences à cette époque.

RTJ : Et ensuite, vous êtes parti pour San Francisco ?

Elvin Bishop : Oui, un grand nombre de musiciens allaient là-bas. Chicago dans les années 50 était
encore un endroit de racisme qui était même parfois dangereux. De plus il y fait très froid, c'était plutôt une bonne idée.
La Californie c'est l'opposé : le temps est beau et les gens sont cool.

RTJ : Et vous êtes resté y vivre, n'est-ce pas ?

Elvin Bishop : Ohhhh oui.

RTJ : Parlez-nous de Fillmore Sessions à San Francisco.

Elvin Bishop : Bien, c'était une session de grand musiciens. Je crois qu'il y avait Carlos Santana, Al Kooper,
Mike Bloomfield and Harvey Brooks. Il y avait plein d'autres sessions, c'en était une parmi d'autres.

RTJ : Et vous avez rencontré là de grands artistes, du type de Clapton, Hendrix ... ?

Elvin Bishop : Exact. Bill Graham notamment avec qui nous improvisions constamment avec d'autres musiciens;
The Grateful Dead, the Allman Brothers, c'était le bon temps. J'ai joué avec Clapton et Hendrix à New-York également.

RTJ : En fin de compte vous avez frappé fort avec "Fooled Around And Fell in Love' ?

Elvin Bishop : J'avais enregistré avec Epic et Capricorn Records et j'avais déjà percé avec "Travelin' Shoes"
mais sûr c'est le seul dont on se souvient.

RTJ : Et Mickey Thomas était le chanteur de cette chanson ... ?

Elvin Bishop : Oui. J'avais essayé de la chanter mais c'était une bonne chanson et je ne lui faisais pas honneur.
J'ai essayé de prendre deux du groupe pour la chanter, Rick Kelly et Joe Barber mais il y eut un débat car le rendu n'était pas assez blues, je m'en souviens ; plutôt un rendu Southern Rock. Peu importe, je connaissais un gars du nom de Gedeon
qui traversait le Sud et avait fait la connaissance de Mickey à Cairo, Georgie. Evidemment Mickey le récupéra.

RTJ : Et ensuite s'est mis à chanter pour Jefferson Starship, etc…

Elvin Bishop : J'imagine que la chanson l'a aidé à percer, non ?

RTJ : Et maintenant vous êtes avec Alligator Records ?

Elvin Bishop : Oui, pour le moment. Nous faisons un CD en ce moment même dont le son est vraiment bon.
Il n' a pas encore de titre mais il comprend des titres intéressants, comme "What the Hell is Going on ?",
"When I Get my Groove Again" and "That's My Thing."

RTJ : Des noms connus jouant dessus ?

Elvin Bishop : Non, juste mon groupe: d'exceptionnels musiciens soit dit en passant. Bien qu'ayant en fait un projet arrivant bientôt avec B.B.King, nous ferons probablement un CD indépendamment, je le pense vraiment.

RTJ : Toujours à jouer sur votre Gibson ES 345 ?

Elvin Bishop : OH oui, c'est la seule avec laquelle je joue.

RTJ : Nous aimons personnellement votre album live "Live Raisin' Hell". Quelle histoire y a t' il derrière cela ?

Elvin Bishop : C'était simplement un tas de gigs qu'on a fait sur la West Coast (Californie).
Cela se termina cependant plutôt bien.

RTJ : Et un de vos morceaux favoris est "Traveling Shoes." N'y a t'il pas là une influence Allman Brothers ?

Elvin Bishop : Non pas vraiment. Cette chanson est basée au départ sur une vieille chanson de gospel.
C'est probablement ce que vous entendez par une influence venant d'Allman., elle a tendance à utiliser venant du gospel,
ce que pense beaucoup de gens.

RTJ : Y a t'il une chance que vous veniez jouer en Europe et en France prochainement ?

Elvin Bishop : Je pense que nous réfléchissons pour faire quelque chose en Europe cet année, diable, on ne sait jamais.
Nous avons aimé de jouer là-bas. Je sais que vous y vendez beaucoup d'enregistrement.

RTJ : OK, dernière question. Si vous étiez abandonné sur une île déserte pour le reste de votre vie,
quels seraient les 5 albums que vous emporteriez ?

Elvin Bishop : Bien, je ne sais pas très bien comment vous pourriez les lire dans une île déserte.
Je veux dire que vous n'auriez aucun lecteur ni électricité pour les faire marcher...

(Rires)

Elvin Bishop : Préfèreriez-vous des produits que vous pourriez utiliser ? Comme de la nourriture ?!

RTJ : D'accord, permettez moi de reformuler. Si un étudiant en musique vous demandait les 5 albums
que vous recommanderiez d'écouter, lesquels retiendriez-vous ?

Elvin Bishop : Oh, je sais pas. Voyons voir. Peut-être "Best of Muddy Waters", la Robert Johnson collection,
"Sam Cooke and the Soul Stirrers" un album gospel, et peut-être aussi B. B. King "Live at the Regal"
et …je sais pas, vous prenez un …

RTJ : Que pensez-vous de Elvin Bishop's "Live Raisin' Hell" ?

Elvin Bishop : La musique me plait bien.

RTJ : Nous avons vraiment apprécié de discuter avec vous aujourd'hui; ç'est formidable.

Elvin Bishop : Portez vous bien.

 


Interview avec ELVIN BISHOP
(par téléphone le mercredi 14 avril 2004 réalisée par Ron JOHNSON,
questions Philippe ARCHAMBEAU et Ron Johnson)