INTERVIEW de Bobby Watkins and Rick White de SCREW HEAD
( par Philippe Archambeau )

RTJ : Hi Bobby et Rick, je suis très heureux de réaliser cette interview, pour mon webzine Road to Jacksonville, consacré au rock sudiste. Pouvez vous pour nos lecteurs, nous dire quel a été votre parcours, d'où venez vous ?

Bob : J'ai joué dans tellement de groupes depuis que je suis petit que je suis bien incapable de t'en faire la liste. Mais en gros je suis né à Nashville et j'ai grandi dans le Sud.
Rick : Moi pareil, et j'ai joué avec plein de groupes dont tu n'as jamais entendu parler, sauf peut-être The Wheelies.
Bob : Yeah
Rick : un sacré paquet de groupes.
Bob : Yeah

RTJ : Avez vous joué dans d'autres groupes avant de former Screamin' Cheetah Wheelies ?
Bob : Oui
Rick : Oui
Bob : J'ai toujours joué dans des groupes
Rick : ouais
Bob : J'ai toujours fait çà. J'ai joué dans beaucoup de groupes.
Rick : Ouais

RTJ : Avant de parler de vos nouveaux projets suite à l'arrêt de Screamin' Cheetah Wheelies, peut on revenir sur ce groupe pour mieux connaître votre parcours. Pouvez-vous nous résumer l'histoire du groupe ?

Bob : Bon, en fait on s'est retrouvés ensemble. On était tous des potes. En fait on a fait un peu comme tous les groupes quand ils se forment. En fait, Terry me connaissait et Terry connaissait Rick. Et Rick connaissait Mike et je jouais dans un autre groupe avec Steve. Et puis, tu vois, après six mois, on est devenus un vrai groupe et çà a été un peu comme les origines de la Vie, tu vois.
Rick : ouais
Bob : C'est tout…
Rick : On s'est réunis.
Bob : Et puis tu vois, çà donne un groupe.
Rick : Ouais.
Bob : Je connaissais Terry, Terry connaissait Rick, et Rick connaissait Mike. Mais Mike ne connaissait pas Steve…
Rick : Mike ne savait pas que Terry me connaissait et je savais qu'il le connaissait…
Bob : Mais après Terry savait que Mike connaissait Rick et il me l'a dit… et je ne savais pas que Terry savais que je connaissais Steve…
Rick : Et je ne le savais pas jusqu'au jour où on s'est rencontrés..
Bob : Mais de toutes manières, c'est comme çà que c'est arrivé…
Rick : C'est comme çà que tout commence en fait.

RTJ : Vous avez un grand rassemblement chaque fin de septembre, le Wheelies Festival, pouvez-vous nous en dire plus ? Est ce spécial quand vous y jouez ? Pensez vous qu'il continuera sous un autre nom ?
Rick : J'aimerais qu'il continue. S'ils le décident. Je suis sur que çà va continuer.
Bob : Ils vont peut-être continuer à l'appeler pareil et le faire continuer. Je ne sais pas.
Rick : Et, ils n'ont pas besoin d'appeler çà Wheelies.
Bob : C'est spécial . Ca a été compliqué de continuer à aller là-bas et à y jouer. Je pense que c'est compliqué d'organiser un festival avec des racines profondes comme çà, tu sais. Ca a toujours été quelque chose de spécial chaque année pour moi.

RTJ : Avec les Screamin' Cheetah Wheelies, avez vous eu l'occasion de jouer avec d'autres grands groupes ?

Bob : Yeah
Rick : On les a tous faits.
Bob : Au début et au milieu des années 90, on les a tous faits…
Rick : Tous ceux que tu peux imaginer.
Bob : Oui, donne nous un n om et on aura joué avec eux.
Rick : On a joué partout, des grands festivals en plein air aux jardins des voisins.
Bob : Oui, tu l'as dit.
Rick : Tu donnes un nom et on aura joué avec.
Bob : Le Horde Festival, Allman Brothers, ZZ Top, Meatloaf…
Rick : Je pense qu'on a joué une paire de fois au 'Enormo Dome'
Bob : Absolument, le 'Enormo Dome'
(ils rient)

RTJ : Y a t'il des artistes avec qui vous aimeriez enregistrer ou partager la scène ?

Bob : Non, pas vraiment, juste des potes. Je ne prête pas attention s'ils vendent beaucoup de disques ou pas. (Rick rit), mais je deviens exigeant sur ce que je recherche.
Rick : 'Of Course'
Bob : Je plaisante, bien sur qu'il y a des gens avec lesquels j'aimerais jouer. J'aimerais jammer avec Stevie Wonder, je pense que ce serait un bonheur de jouer avec lui.
Rick : C'est sur.
Bob : Charlie Watts, mec, tu peux imaginer jouer avec lui ?
Rick : Ouais, ouais, c'est vrai. Je peux pas m'imaginer faire le début de 'Start Me Up' avec lui. Comment çà ferait ?
Bob : Il est génial.

RTJ : Avant de venir sur vos nouveaux projets, pouvez vous nous dire quelques mots sur votre dernier cd, LaManaManumi ? Comment a t'il été enregistré ?

Rick : C'est plutôt à toi d'en parler Bobby.
Bob : Et bien, on a enregistré LamanaManumi en concert dans plusieurs clubs dans lesquels on jouait. On a amené notre équipement, on l'a installé, et on a enregistré nuit après nuit, comme çà tous les types dans le groupe s'y est habitué, on n'était plus géné par le fait d'enregistrer, on faisait juste une jam et on laissait l'enregistrement se faire. Comme çà on a obtenu un enregistrement très spontané et, je pense, très réel à cause de çà. Maintenant on a un nouvel enregistrement, il s'appelle Ten Miles High et il est disponible sur notre site wheelies.com et dans quelques magasins de disques.

RTJ : Un des grands moment du concert paru en DVD, c'est la reprise de Done Somedbody Wrong d'Elmore James jouée façon Allman Brothers avec en guest Joe Bonamassa. Le connaissez vous bien ?
Rick : On a joué avec lui avant, il y a quelques années, et on sait que c'est un bon musicien et un type sympa. On ne le connaît pas vraiment personnellement.

RTJ : Vous jouez bien sûr les titres incontournables que sont Hello From Venus et Ride The Ride, Shakin' The Blues, quelle est celle préférée du public ?

Bob : Ride the Tide
Rick : Probablement Ride the Tide, oui.

RTJ : Comment définiriez vous le rock sudiste ?

Bob : Mec, c'est bon.
Rick : C'est le meilleur.
Bob : Le Rock Sudiste c'est…. Essayer très fort et réussir à décrocher la lune (Rick rit), une nuit superbe avec une fille superbe. (Rick semble apprécier et se met à chantonner comme Tony Joe White ou John Lee Hooker)

RTJ : Ce qui a fait la réussite de Sreamin' Cheetah Wheelies, c'est votre duo. Comment vous répartissez-vous les rôles ?

Rick : Et bien, tu vois, Bobby est le leader et je ne fais que suivre…
Bob : Ouais, Rick fait toujours ce que je dis…
Rick : Je fais habituellement ce que dit Bob.
Bob : Je dis, maintenant Ricky je veux que tu joues…
Rick : Parce qu'en fait Bobby est un génie, tu vois ?
Bob : exactement comme je t'ai dit de jouer. Ne fais pas de bêtise ! Généralement ce que je dit à Rick c'est 'Ne fais pas de bêtise .' (ils rient)
Rick : C'est comme çà qu'on fonctionne.
Bob : Non, en fait, je pense qu'on compose…
Rick : Je ne sais pas vraiment comment on fait…
Bob : Je joue ma partie…
Rick : On joue plusieurs fois, on réécoute… ; l'un après l'autre, plusieurs fois, çà ressemble à…
Bob : On approfondit les parties qui ont l'air de bien marcher. C'est comme çà que le groupe a débuté en fait parce que les parties que Ricky et moi fonctionnaient si bien que tout le monde s'est dit que çà vaudrait la peine de continuer un peu dans cette voie là.
Rick : Yeah.
Bob : On est ceux qui ont le pouvoir.
(ils rient)

RTJ : Quels sont les guitaristes qui vous ont le plus inspiré ?

Bob : Woh, y'en a un paquet, mais je pense que celui qui est au sommet pour moi c'est Jimi Hendrix.
Rick : Hum, vraiment ? C'est ton préféré ?
Bob : Absolument.
Rick : Je pense qu'il a fait, tant que le rock existe, qu'il a tout fait, ou plutôt qu'il a tout fait le premier, tu sais.
Bob : J'aime Willie. J'aime Albert King.
Rick : Yeah, j'aime beaucoup Albert King. Je ne sais pas, c'est dur d'en ressortir un.
Je pense qu'il a eu une grande influence…
Bob : Stevie Ray...
Rick : Stevie Ray Vaughn est monté jusqu'au sommet, et j'aime aussi beaucoup Brian May de Queen. Je l'aime. J'aime Duane Allman.
Bob : Angus et Malcolm Young, ce sont deux grandes influences aussi.
Rick : Je sais. Et aussi... c'est dur… Jeff Beck… c'est dur d'en choisir un seul.
Bob : C'est pour cela que j'ai décidé que si je devais en choisir un ce serait Jimi.
Rick : C'est un bon choix.
Bob : J'y ai pensé et je me suis dit que si je devais faire un choix….si je ne pouvais pas jouer comme je le fais,
et bien je choisirais de jouer comme Jimi.
Rick : Yeah, je pense que je le choisirais aussi. J'aimerais pouvoir jouer comme John Hammond Jr, quelqu'un qui sait tout faire, chanter et jouer, et tout çà en même temps. Ou Merle Travis ou quelqu'un d'autre. Comme tu sais, jouer le pickin'…
Bob : Ou Lightning Hopkins. Je l'aime.
Rick : Je reconnais qu'on n'a pas une vraie bonne réponse à cette question.
Bob : Tous ceux qu'on a cités !
Rick : Oui, tous ceux-là.

RTJ : Qu'écoutez vous comme musique ?

Bob : Oh, j'écoute beaucoup de styles différents.
Rick :Oui, de tout.
Bob : Ma radio diffuse de tout. Tu me verrais écouter n'importe quoi… du classique, du rock, du blues…
Rick : Du classique… du classique.
Bob : Du classique… tout ce type de musique.
Rick : Du classique… différents types de musique, mais du classique.
(ils rient)

RTJ : Pouvez vous nous dire le matériel que vous utilisez, guitare et amplis ?

Bob : Et bien, j'utilise en ce moment un Kitty Hawk que je passe à travers un Hi Watt 4 12 avec une Gibson Les Paul et une boite java Hip Kitty, et on utilise des micros Shure, un 57 et un 56. Et puis aussi un Cry Baby.
Rick : Ce que j'utilise ? J'ai une Fender strat, une Pro Reverb '65 avec un micro 1.5 qui passe par le même Hip Kitty qui commande la pédale et tout, un Hi Watt 4 12 et une pédale wah wah et quelques pédales de distorsion, environ 70 ouo 80.
Bob : Je n'aime pas en avoir trop.
Rick : Je ne veux pas être débordé.

RTJ : Avez vous eu l'occasion de voir ou rencontrer certains groupes, qui sont le renouveau du rock sudiste depuis un ou deux ans, comme CATAWOMPUS ou TISHAMINGO, ou d'autres groupes ?

Bob : Tu sais, je n'ai jamais rencontré ces types, non.
Rick : Jamais.
Bob : Le monde est petit mais il ne doit pas être assez petit, parce qu'on ne s'est jamais rencontrés. J'espère quand même que cela arrivera.

RTJ : Comment s'est passé votre passage en Espagne, à Vitoria le 11 septembre 2004 ?

Bob : C'était sympa.
Rick : Oui c'est vrai.
Bob : Ca a été un de mes meilleurs souvenirs, pour moi. Le public était vraiment…
Rick : C'est vrai...
Bob : Voir comment ils connaissaient les morceaux, et la réponse qu'ils donnaient. Je n'ai jamais eu un concert qui m'a donné autant de plaisir à jouer. Je n'en ai gardé qu'un bon souvenir. C'est un de mes meilleurs souvenirs.
Rick : Yeah, ca a été un de mes meilleurs concerts aussi. J'ai vraiment apprécié le truc qu'ils ont fait à la fin, après qu'on ait fini de jouer, le chant des supporters de foot.
Bob (en imitant ce chant de supporter) : C'était si cool, man.
Rick : C'était touchant, vraiment touchant.
Bob : Vraiment touchant.
Rick : On a apprécié.
Bob : On veut y retourner. Mais c'est un autre problème.

RTJ : Avez vous trouvé le public européen différent de celui des Usa ? Plus à l'écoute de la musique peut-être ?

Rick : Oui !
Bob : Absolument.
Rick : Les publics européens ne sont pas gâtés.
Bob : Ils sont bien meilleurs.
Rick : Oui, ils apprécient vraiment le show.
Bob : Ils ne viennent pas pour faire une sortie, mais plus pour la musique..
Rick : C'est vrai...
Bob : Tu sais, la musique continue et les gens connaissent les morceaux.
Rick : Et ils sont là pour çà, tu sais.
Bob : Tu n'as pas à t'inquiéter de jouer tes morceaux calmes. Ils écoutent au lieu d'essayer de crier plus fort que les morceaux.

RTJ : Je reviens de voir le 6 avril à Paris, et le 7 avril à Londres, Gov'T Mule, et fait l'interview de Warren Haynes, à Paris, le connaissez vous bien ? Est ce un ami ?

Rick : Oui, on le connaît très bien.
Bob : je le connais depuis longtemps, je connais bien son entourage. C'est un grand guitariste.
Vous avez eu l'occasion de jouer avec lui , sur l'un de vos albums, Magnolia, pouvez vous nous en dire un peu plus ?

Bob : On l'a appelé et on lui a demandé de jouer sur le disque tout simplement. On avait joué ensemble avant sur scène et on a pensé que ce serait chouette de le faire en studio.

RTJ : Pouvez nous en dire plus sur Screw Head et nous parler de Shelly et de Marty ?

Bob : Screwhead c'est moi et aussi Rick et Stee et Terry et Shelley Dolan. Shelley c'est le Rock n' Roll. Elle a un super look. Elle chante aussi.

RTJ : Quel sera l'orientation du groupe ? Quels sont vos projets, l'enregistrement d'un album ?
Bob : A l'heure actuelle Screaming Cheetah Wheelies n'a aucun projet. Ceci dit chacun d'entre nous…
Rick : …les musiciens actuels…
Bob : …on continuera à faire du rock toute notre vie.

RTJ : Vous avez aussi d'autres projets, pouvez nous ne dire un mot ? L'un s'apelle Molding, le second Scalded Dog.

Rick : Et bien, Scalded Dog est un trio d'amis qui se connaissent depuis longtemps. C'est un projet à base blues-funk-rock. Et on espère venir faire la tournée des clubs en Europe en 2006 si on arrive à enregistrer un album d'ici là.
Bob : Molding change tout le temps. Parfois c'est en pleine croissance comme maintenant. On a joué beaucoup avec les musiciens de mon frère Eric Watkins, Terry Thomas, Steve Burgess et aussi récemment avec Scott Polkins à l'harmonica, aux claviers et aux chœurs. Je pense que tu espères voir un nouveau disque de Molding cette année. Molding en a déjà enregistré trois. Ils sont disponibles sur moldingmusic.com ou sur wheelies.com ou chez CD baby.

RTJ : Question traditionnelle dans ROAD TO JACKSONVILLE, si vous deviez emporter 5 disques sur une île déserte, lesquels choisiriez vous ?

Rick (qui réfléchit sérieusement entre chaque réponse) : 'Original Musiquarium' de Stevie Wonder, 'Greatest Hits' de John Coltrane, 'Couldn't stand the Weather' de Stevie Ray Vaughan, 'Highway to Hell' d'AC/DC et 'All Things must pass' de George Harrison. C'est une bonne question, mec. Je pensais que çà allait être facile, mais en fait non.
Bob : 'Abbey Road' des Beatles, un album de Jimi Hendrix, 'Tim Nugent' de Ted Nugent, le 'Greatest Hits' de Earth, Wind and Fire, un 'Greatest Hits' de Hank Williams Sr, un 'Greeatest Hits' de Count Basie. Laisse moi en prendre sept, parce que je veux pas vivre sans les 5ème et 9ème symphonies de Beethoven.

RTJ : Merci pour cette interview, et à Rose pour son aide.