RTJ : Pour nos lecteurs, peux-tu nous présenter les membres du groupe ?

John Lanham : Je suis John Lanham, chanteur et lead guitar. Ruth Lanham est bassiste, Jaraid Filion est lead guitar. John Nims, guitare rythmique et Andy Riotto à la batterie.

RTJ : Lorsque vous avez démarré Graveyard Train, faisiez-vous des reprises ? si oui, lesquelles ?

J L : Pas vraiment. Le concept original du groupe était un "blues band". En '69, je suis parti de Jacksonville pour aller à Bradenton pour quelques temps. C'est alors que j'ai rencontré un harmoniciste, Dave "Rockbottom" York, et nous avons monté un groupe. Ce qui m'attirait dans cette musique, c'était le côté improvisation. On a trouvé d'autres musiciens et notamment un batteur en la personne de Larry Klophenstien, il travaillait pour les pompes funèbres locales. La première fois qu'il est venu en répétition, il conduisait un corbillard Cadillac qu'il avait emprunté à son boulot. J'étais à l'époque, un lecteur assidu de "Mad Magazine", Dave York lisait R.Crumb's "Zap Comics" et "The Fabulous Flying Furry Freak Brothers", nous avons ainsi décidé d'appeler le groupe "The Graveyard Boogie Band". On utilisait le corbillard pour transporter notre matériel de concert en concert. J'avais fabriqué un cercueil pour le micro simple bobinage 58 de ma Melody Maker. On faisait une sorte de procession pour l'amener sur scène. Quelques années plus tard, je suis retourné à Jacksonville et les groupes pour lesquels j'avais joué, étaient vraiment les meilleurs. Je n'avais que 17 ans à l'époque. Je ne jouais que des reprises "Southern rock" lorsque j'étais recruté dans un groupe. Les groupes que j'avais formé, travaillaient sur leurs propres morceaux.
Ecoute Philippe, Donnie Vanzant et moi avons joué notre premier "show" au lycée ( Stilwell Jr. High School ), à l'âge de 13 ans. Leon Wilkeson et moi avons commencé ensemble à jouer vers 14 ans (Donnie, Leon et moi avons le même age). Comme tu peux le constater, j'ai vécu l'explosion et l'avènement du Southern Rock'n Roll. Il faudrait au moins écrire un livre pour raconter les histoires et anecdotes.
Lorsque le Southern Rock est mort, ça m'a vraiment marqué, j'ai alors monté des groupes qui reprenait tout de Little Feat à Wet Willie.

RTJ : Peux-tu nous parler de l'album ?

J L :Le problème que j'avais avec les "Jacksonville boys" à l'époque, était leur manque de vision et d'intérêt (c'est sûrement la plus grosse erreur que j'ai faite, et je le paye encore aujourd'hui). J'étais tout simplement un jeune homme très impatient, proliférant d'idées, tout comme mes deux héros, John Lennon et Paul McCartney. J'avais 12 lors de leur premier passage au "Ed Sullivan Show" et j'étais vraiment fasciné par leur habileté à écrire des chansons. Jouer, pour moi était la chose la plus simple.
J'ai écrit ma première chanson lorsque j'avais 12 ans. Depuis, je n'ai cessé d'écrire et j'étais toujours aussi impatient, avec tous ces titres sur cassette dans une boite à chaussure... Quelques années plus tard, j'ai décidé d'enregistrer tous ces titres pour au moins me faire une idée de la façon dont ils sonnaient, si j'arrivais à trouver des musiciens pour m'accompagner. Je ne trouvai personne à l'époque.
Maintenant c'est fait, et l'album est une compilation de morceaux écrits au cours de toutes ces années, et quelques nouvelles.

RTJ : Pour cet album, qui a écrit les morceaux ? Comment s'est passé l'enregistrement ?

J L : J'ai écrit tous les titres de l'abum et ils ont tous été enregistrés dans mon home studio.

RTJ : Avez-vous déjà fait des premières parties pour des "grands groupes" ? En gardes-tu un bon souvenir.

J L : Ces dernières années, j'ai fait partie de groupes qui ont assuré les permières parties de "Procol Harum", "The Blues Image", et "Cactus", mais rien avec ce groupe pour le moment. Mon meilleur souvenir est lorsque l'on à fait la première partie de "Procol Harum", on a pu passer un peu de temps à "jammer" avec Robin Trower (il était leur guitariste à l'époque).

RTJ : Quel genre de musique écoutes-tu ?

J L : On m'a souvent accusé de ne pas avoir l'esprit assez ouvert. J'écoute "Allman Bros.", "ZZ Top", "Wet Willie", "the old J. Giles Band", "Canned Heat", "Little Feat", "The Mothers of Invention", "The Regulators". Pour moi, le meilleur morceau qui n'ait jamais été écrit est
"The William Tell Overature". Tu vois, j'ai l'esprit ouvert !!

RTJ : J'ai relu ton dernier message concernant tes problèmes d'emploi et son impact sur le groupe.
Peux-tu nous éclaircir sur la situation actuelle ?

J L : Comme je l'ai dit, ce projet consistait à enregistrer des morceaux pour la postérité. Je ne pensais pas que ça pouvait plaire, et je n'étais sûrement pas préparé à l'accueil que ces morceaux ont reçu. Nous n'avons aucun support, j'ai du financé l'opération en trouvant du boulot. Je gagne ma vie en travaillant pour le gouvernement. A cause de la situation économique, ici en Floride, tous les contrats ont été suspendus.
Je n'ai pas d'autres choix que de tout suspendre à mon tour.

RTJ : Dernière question. Si tu devais passer le restant de tes jours sur une île déserte, quels albums emporterais-tu ?

J L : Facile..."The Allman Brothers Band", "Idlewild South", "Feats Don't Fail Me Now", "ZZ Top's First Album"
et The Allman Bros."Live at the Filmore".

Interview : Archi
Traduction : Dominique Turgot.

GRAVEYARD TRAIN
Interview John Lanham