RTJ
: Salut Rusty, c'est un très grand honneur pour "The Road to Jacksonville"
(Web & Radio) ainsi qu'un grand plaisir pour beaucoup de fans Français
du "Grand Point Blank" que de pouvoir poser quelques questions a un
des
tout meilleurs guitariste de Rock n Roll des années 70 -80 . Tout d'abord,
sachez que pour un grand nombre de fans Français de Southern and Texas
Rock "Point Blank est resté dans les esprits et que les merveilleux
albums "First", "Second Season" , "Airplay" ou
"The Hard Way" sont souvent cités comme référence
chez nous. RUSTY BURNS : Merci de vous rappeler de nous et nous apprécions
beaucoup tes commentaires.
RTJ : N'ayant pas beaucoup de nouvelles du Texas, peux-tu nous rafraîchir
la mémoire sur ta carrière musicale, tes années au sein
de Point Blank, le split et les années d'après ?
R B : J'ai commencé à jouer de la guitare à l'âge
de cinq ans. Mon père était très bon guitariste et la motivation
était là. J'ai participé à pas mal de groupes pendant
ma scolarité et j'ai fait mon premier enregistrement à l'âge
de 15 ans.
J'ai commencé à jouer professionnellement à l'âge
de 8 ans et c'est la seule chose que j'ai fait toute ma vie, à part posséder
un studio d'enregistrement et produire des enregistrements. Je suis parti ensuite
à Houston où j'ai rencontré Bill Ham,
le manager de ZZ Top, avec qui j'ai signé un contrat d'artiste solo en
72. J'ai travaillé pour ZZ Top comme technicien guitare pendant quelques
années. Je travaillais déjà à créer ce qui
deviendra par la suite Point Blank pendant que l'on était pas en tournée.
Point Blank est véritablement né le 19 Juillet 1974, on a ensuite
très vite tourné. John, Buzzy, Phillip, Kim
et moi avons enregistré notre premier album au début de 1976.
Il est sorti le 4 Juillet 1976. On a tourné intensément pendant
deux ans sans aucun contrat. Phillip a quitté le groupe fin 77 ou début
78. Bill Randolph l'a remplacé au moment où l'on est passé
de Arista Records à MCA. On faisait en moyenne 260 concerts par an, c'était
une véritable torture mais en tant que groupe, on a vraiment évolué
et c'est ce qui nous importait le plus. On était un peu fatigués
de l'étiquette "southern rock band". On pensait que l'on était
capable de faire autre chose, que l'on sonnait un peu différents et ça
devenait vraiment très pénible d'être cantonné à
ça. Le southern rock était très bien, je n'en dirai jamais
de mal mais on devait évoluer.
Beaucoup de fans n'ont pas forcément compris notre évolution musicale
mais si l'on évolue pas, pourquoi continuer ?
Je déteste ce qui n'évolue pas. C'est comme d'aller au restaurant
et manger toujours la même chose année après année.
Nous avons changé musicalement parce que nous évoluons en tant
qu'artistes.
Continuer à jouer toujours la même musique aurait été
une mauvaise chose pour le groupe, tout autant que pour ma propre évolution
en tant que guitariste. Je joue de la guitare pour l'amour de la musique et
de l'instrument.
Si l'on n'y prend pas de plaisir, ça n'a pas beaucoup d'intérêt.
Tu ne peux pas revenir en arrière après la sortie d'un album et
te dire que ce que tu as fait ne correspond pas à ce que tu aimes.
En 82, j'ai eu un grave accident de ski, j'ai eu des fractures à plusieurs
endroits dans le dos. On a du arrêter
tout ce qui était planifié le temps que je rétablisse.
Pendant ce temps d'inactivité forcé, notre management n'a pas
fait que
des choses très sympas et nous avons du leur faire un procès.
On a même perdu notre nom, ça a été le début
de la fin de
Point Blank. Plus de rentrée d'argent, la perte du nom, les agencements
de certaines personnes dans le métier, tout a foiré. C'était
fait et on ne pouvait pas revenir en arrière. Suite à cet épisode,
certains de nous ont continué à jouer dans diverses formations
pendant que d'autres s'orientaient vers des carrières plus lucratives.
J'ai commencé à produire et à jouer avec d'autres artistes.
Je devais faire quelque chose de ma vie après Point Blank. C'était
une période très difficile à vivre.
J'ai joué avec Shake Russell pendant cinq ans, et produit deux albums
pour lui en 84 et 88. J'ai joué pendant une courte période avec
Black Oak Arkansas en 90. Ce fut une grave erreur, mais c'est en les faisant
que l'on apprend.
Avec tous ces problèmes ces dernières années, je me suis
concentré sur la production.
RTJ :Aujourd'hui ,20 ans après, quel regard avez vous sur votre
carrière, y a t' il des choses que vous regrettez ?
R B : J'essaye de ne pas y repenser, 20 ans plus tard, ce pourrait être
très douloureux de voir que le rêve de toute une vie
a été brisée par des gens menteurs et peu scrupuleux. C'est
fait, c'est comme ça.
RTJ : Y a t 'il un style musical qui t'accroche aujourd'hui, quels sont
(ou ont été ) tes groupes et influences préférés
?
R B : Mes influences vont de Bob Burns (mon père), Albert King,
Django Reinhardt, Ritchie Blackmore, Joe Pass
à B.B. King. J'aime tous les styles de musique, et ce depuis mon plus
jeune âge, tellement ma soif d'apprendre était grande.
J'ai juste repiqué tous les plans qui me semblaient intéressants.
RTJ : Trés récemment Van Wilks est venu jouer en France
pour présenter son nouvel album, des amis lui on parlé de
Point Blank et il a dit que c'était un très grand groupe de Rock'
n Roll, je crois que vous vous connaissez bien ??
R B :Van Wilks est un très grand guitariste que j'ai rencontré
à Austin à l'époque où il signait avec Bill Ham.
Ce devait être en 74. Il est très talentueux. Il a fait bon nombre
de nos premières parties et il est un des rares à s'en être
bien tiré sans réel management. Beaucoup d'autres n'ont pas été
aussi chanceux.
RTJ : Je reviens encore un peu sur Point Blank, quel était la
recette pour créer des chorus et des passages aussi fantastiques comme
ceux que vous avez pu en faire a l'époque , toi et Kim Davis ??
R B : Kim Davis et moi avons longtemps et durement travaillé pour
créer notre "signature". Nous avons beaucoup de points communs
sur la manière de jouer à deux guitares. Nous étions influencés,
à un certain point, par l'approche de Wishbone Ash. On jouait principalement
ce que l'on ressentait et on y incorporait nos mélodies, et pas simplement
des riffs comme le font souvent certains groupes. On adorait l'approche harmonisée,
plutôt que de jouer la même chose à plusieurs, ce qui nous
paraissait assez ennuyeux.
RTJ : J'ai appris avec beaucoup de tristesse le décès de
Bill Randolph, peut on savoir ce que sont devenus Kim Davis, "Fabulous
John'o Daniel, Buzzy Green, Phil Petty etc ...?
R B : Kim travaille comme commercial au niveau national pour Peavey.
John joue avec Bigfoot Johnson et est également devenu golfeur professionel.
Il y est d'ailleurs très bon. John a eu une transplantation du foie en
1998 et va très bien.
Buzzy joue également avec Bigfoot Johnson. Il travaille également
à la tête du système de localisation des colis pour UPS.
Phillip Petty a sa propre entreprise d'électronique et quelques gamins.
Il va très bien. Michael Hamilton est musicien à plein temps et
joue également avec Bigfoot Johnson, certainement un des musiciens les
plus talentueux que j'ai rencontré.
En ce qui me concerne, je me suis tourné vers l'église. C'est
un peu comme une seconde naissance et je travaille avec une église ici
à Fort Worth qui vient en aide aux sans-abris. Ce n'était pas
quelque chose de prévu ou planifié, ça a été
la volonté de Dieu et c'est aujourd'hui la chose la plus importante dans
ma vie. C'est étrange comme les choses changent et se déroulent
tout au long d'une vie. J'ai été appelé par Dieu et je
fais tout ce qui est en mon pouvoir. Est-ce que je t'ai dit que le prochain
album de Point Blank serait un album de gospel ?
RTJ: Peux t' on espérer un album prochainement ?
R B :On enregistre autant que nous le permet nos emplois du temps respectifs,
c'est un cauchemar de synchroniser tout cela.
Un album sortira quand le temps sera venu.
RTJ : Pour conclure , peux tu adresser quelques mots aux fans Français
?
R B : France, je vous remercie d'avoir été là pour
nous dans le passé et dans le futur.
Nous ne sommes jamais venus en France pour jouer, mais la vie n'est pas finie...
J'espère vous voir un jour...d'ici là, GOD Bless You
RTJ :Voilà Rusty , je te remercie très sincèrement
, et on te souhaite les meilleures choses pour la suite de ta carrière
RB : Merci à RTJ de m'avoir donné l'occasion de parler
avec vous et d'avoir gardé la musique de Point Blank
dans votre coeur....
Interview Philippe Archambeau
INTERVIEW
RUSTY BURNS (
Interview Philippe Archambeau )